La Conférence des grandes
écoles (CGE) publie les résultats de la 9e édition de son baromètre Égalité
femmes-hommes, un outil pour mesurer, suivre et renforcer les dynamiques en
faveur de l’égalité au sein des Grandes écoles.
Menée cette année en
partenariat avec la Conférence des Directeurs des Écoles Françaises de
Management (CDEFM), cette édition du baromètre a mis l’accent sur la mixité des
filières, un enjeu d'égalité envers lequel les Écoles sont engagées.
Réalisé tous les deux
ans, ce baromètre dresse un état des lieux précis et chiffré des politiques
d'égalité déployées dans les Grandes écoles.
« Avec la publication
de la 9e édition du baromètre Égalité femmes-hommes, la CGE offre un outil de
mesure des politiques d'égalité construit par les Grandes écoles et pour les
Grandes écoles. En formant les cadres de demain, les Écoles sont conscientes de
l'importance de lutter pour davantage de mixité et d'égalité dans l'accès aux
études supérieur et sur toute la durée des parcours de formation, jusqu'à
l'insertion sur le marché de l'emploi. », commente Laurent Champaney, Président
de la CGE
Principal indicateur
pour les étudiantes et les étudiants des Grandes écoles
Tous niveaux confondus,
le taux de féminisation est de 30% dans les écoles d’ingénieurs, 49,2% dans les
écoles de management et 60,3% dans les écoles de spécialités.
Focus sur la mixité des
formations
La mixité des
étudiantes et étudiants préparant un diplôme principal d’ingénieurs, de Master
Grande École ou équivalent varie considérablement dans les trois groupes
d’écoles membres de la CGE : presque à l’équilibre dans les écoles de
management (51,8% d’hommes pour 48,2% de femmes), en faveur des femmes dans les
écoles de spécialités (39,3% d’hommes pour 60,7% de femmes) et en faveur des
hommes dans les écoles d’ingénieurs (70,8% d’hommes pour 29,2% de femmes).
Dans le détail, pour
les écoles d’ingénieurs ayant participé à l’enquête, la part moyenne des femmes
est la plus haute pour les spécialités « Agriculture, agroalimentaire, sciences
de la vie » (75,2%) et « Ville et environnement » (49,5%). A l’opposé, pour les
spécialités « Aéronautique, automobile, spatial » (19,5%) et « Mathématiques »
(15,5%), la part moyenne des femmes y est la plus basse.
En ce qui concerne les
écoles de management ayant participé à l’enquête, la part moyenne des femmes
est la plus haute pour les spécialités « marketing et communication digitale »
(63,5%) et « Ressources humaines » (61,2%). En revanche, pour les spécialités
« Finance d’entreprise » (39,6%) et « Finance de marché » (22,8%), la part
moyenne des femmes y est la plus basse.
« Si la mixité est une
réalité en termes d'effectifs étudiants des écoles de management, certaines
spécialisations continuent néanmoins de refléter des choix d’orientation
différenciés selon le genre. Forts de ce constat, nos établissements
entameront, dans les mois à venir, des travaux collectifs afin de favoriser une
représentation équilibrée dans ces filières et permettre à toutes les
étudiantes et tous les étudiants de s'y projeter. », poursuit Alice
Guilhon, Vice-présidente Écoles de la CGE
Principaux indicateurs
pour les personnels des Grandes écoles
Le baromètre fait
également état de la répartition genrée du personnel des Grandes écoles. 53,8%
des établissements interrogés se déclarent mixtes : 62,5% des écoles
d’ingénieurs, 26,7% des écoles de management et 60% des écoles de spécialités.
57,9% des
établissements publics se déclarent mixtes contre 50% des établissements
privés.
La part des femmes dans
le recrutement est de 50,9% dans les écoles d’ingénieurs, 59,6% dans les écoles
de management et 33% dans les écoles de spécialités.
La part des femmes dans
le recrutement des écoles publiques est de 43% contre 58% pour les écoles
privées.
Le score global moyen à
l’index d’égalité professionnelle femmes-hommes 2024 des établissements privés
répondant à l’enquête est de 92,7% pour les écoles d’ingénieurs et de 87,8%
pour les écoles de management.
La mobilisation des
Grandes écoles
Plus de la moitié des
établissements interrogés mobilise au moins un référent (53,6%), un quart en
mobilise deux (25%).
100% des établissements
déclarent disposer d’une cellule ou d’une personne contact chargée de traiter
les violences sexistes et sexuelles contre 91,2% en 2022 et 85,7% en 2021.
95,8% des
établissements bénéficient d’un personnel formé à la gestion des situations de
harcèlement, ils étaient 87,4% en 2022 et 78,4% en 2021.
90,3% des
établissements ont été saisis ne serait-ce qu’une fois pour traiter une
situation de harcèlement sexuel ou de comportement sexiste, ils étaient 77,7%
en 2022 et 67,6% en 2021.
Les cibles des actions
de sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles menées par ces cellules
sont majoritairement les étudiants (87,3%) et les associations étudiantes
(80,3%) ainsi que le personnel de l’établissement (69,4%) et les apprenants en
formation continue (48,4%).
Tous niveaux confondus,
le taux de féminisation est de 30% dans les écoles d’ingénieurs, 49,2% dans les
écoles de management et 60,3% dans les écoles de spécialités.
« Saluons l’engagement croissant des Grandes écoles dans la prévention et la prise en charge des violences sexistes et sexuelles. En formant les étudiantes et étudiants comme leurs personnels, et en favorisant la libération de la parole, elles jouent un rôle essentiel. C’est par une mobilisation collective, déterminée et continue que nous ferons reculer durablement les VSS. », rappelle Vincenzo Vinzi, Président de la CDEFM, VP en charge de la commission Diversité & Inclusion à la CGE.
Vers une société plus
mixte ?
Le baromètre se penche
également sur la représentativité femmes – hommes au sein des équipes de
direction et parmi le personnel des établissements. Ainsi, le taux de
féminisation dans les Conseils d’administration est de 37,3% pour les écoles
d’ingénieurs, de 36,6% pour les écoles de management et de 46,8% pour les
écoles de spécialités.
Dans les Comités de Direction, ce taux est de 39,4% pour les écoles d’ingénieurs, de 55% pour les écoles de management et de 50% pour les écoles de spécialités.
Dans les Comités Pédagogiques, ce taux est de 40,4% pour les écoles d’ingénieurs, de 47,1% pour les écoles de management et de 56% pour les écoles de spécialités.
Les étudiantes et
étudiants des Grandes écoles s’engagent aussi. La part des associations
étudiantes menant des actions en faveur de l’égalité femmes-hommes est très
majoritaire : elles sont 73,6% en 2024 contre 69% en 2023.
76,1% des
établissements déclarent qu’il existe une charte qui engage les associations
étudiantes : dans 90% des cas, cette charte inclut les discriminations
femmes-hommes et les violences sexistes et sexuelles.
Enfin, malgré ces
efforts, le salaire moyen des jeunes diplômés est, lui, toujours différencié en
2024 :
dans les écoles d’ingénieurs il est de 37,3 K€ pour les femmes contre 39,1 K€
pour les hommes, dans les écoles de management il est de 38,9 K€ pour les
femmes contre 41,6 K€ pour les hommes et dans les écoles de spécialités il est
de 36,8 K€ pour les femmes contre 39,9 K€ pour les hommes. Soit une différence
de salaire allant de 1,8 K€ à 3,1 K€ selon les établissements.