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[Etudes] Déménagements : entre renoncements contraints et nouvelles dynamiques résidentielles

Sondage Ipsos.Digital pour Nextories


- 44% des Français ayant eu un projet de déménagement au cours des 12 derniers mois ont dû le reporter ou l’annuler

- 31% de baisse de la part relative d’arrivées à Paris, au profit de nouveaux territoires attractifs

 

Ce que les Français révèlent et ce que les déménageurs constatent

 

Dans un contexte de crise immobilière durable, marqué par l’inflation, l’envolée des prix des logements et des taux d’emprunt, Nextories a souhaité interroger les Français sur leur rapport au déménagement. En mars 2025, l’entreprise a commandé une étude d’opinion à Ipsos, dont les résultats ont été croisés avec les données internes issues de plus de 150.000 projets de déménagement pris en charge entre 2022 et 2024.

Cette double approche permet de confronter les intentions déclarées aux pratiques observées sur le terrain, pour mieux comprendre les mutations actuelles de la mobilité résidentielle.

 

Une mobilité freinée par la conjoncture économique

 

D’après l’enquête, 41% des Français ont eu un projet de déménagement au cours des 12 derniers mois. Mais près de la moitié d’entre eux, soit 44%, déclarent avoir dû le modifier à cause du contexte économique : 25% l’ont reporté, 19% y ont tout simplement renoncé. Ces freins touchent plus durement les 18-34 ans, les catégories populaires et les habitants d’Île-de-France, du Sud-Est ou du Sud-Ouest.

Les raisons invoquées sont massivement d’ordre économique : des prix de l’immobilier devenus inaccessibles pour 52% des répondants, une hausse du coût de la vie évoquée par 51%, et un coût du déménagement jugé trop élevé pour 32%. À cela s’ajoutent la pénurie de logements à la location (28%) et la difficulté à obtenir un crédit en raison notamment de la hausse des taux d’emprunt (25%). Ces chiffres dressent le tableau d’une mobilité ralentie, contrainte, où les arbitrages ne se font plus seulement sur des critères de confort mais sous pression budgétaire.

 

Une dynamique qui persiste malgré tout

 

Malgré ces obstacles, près d’un tiers (32%) des Français déclarent envisager un déménagement dans les 12 mois à venir. Parmi eux, la majorité (53%) évoque des raisons personnelles (changement de vie, retraite, situation amoureuse), 28% des opportunités professionnelles ou encore 27% un environnement néfaste, caractérisé par l'insécurité ou la pollution.

 

En parallèle, parmi ceux n’ayant pas prévu de déménager (68%), 25% le justifient pour des raisons immobilières et/ou financières : coût de la vie, inflation, pénurie de logements notamment à la location et prix de l’immobilier à l’achat encore trop cher pour concrétiser le projet.

 

Toutefois, la concrétisation d’un projet de déménagement reste suspendue à des signaux de relance du marché. Plus d’un quart des répondants qui ont prévu de déménager dans les 12 prochains mois conditionnent leur projet à une baisse des prix de l’immobilier ou à une amélioration des conditions d’emprunt. Ce biais d’attente reflète une réalité : les Français n’ont pas abandonné l’idée de bouger, mais ils attendent une conjoncture plus favorable.

 

Ce que disent les chiffres terrain : des pratiques qui évoluent

 

Les données internes de Nextories, issues de l’analyse de plus de 150.000 projets de déménagement pris en charge entre 2022 et 2024, confirment et précisent les tendances exprimées par les Français.

 

On observe notamment un recentrage sur des territoires plus accessibles. D’abord, le recul de la demande dans les grandes métropoles est net. La proportion des déménagements vers Paris recule de 31% sur deux ans, de 23% pour Bordeaux et de 8% pour Lyon. Néanmoins, Paris reste une destination importante, mais d’autres villes attirent désormais davantage, redistribuant les mobilités sur le territoire. Ainsi, des territoires historiquement peu attractifs connaissent une progression spectaculaire. Les Ardennes, par exemple, affichent une hausse du nombre de projets de déménagement de 116%, suivies par le Territoire de Belfort (+92%), les Vosges (+102%), ou encore le Jura (+98%). Ces évolutions traduisent une recomposition silencieuse de la carte résidentielle française, au profit de territoires jugés plus abordables et plus vivables.

 

Autre enseignement : la distance moyenne d’un déménagement en France a augmenté d’environ

5% depuis 2022, pour atteindre 305,23 kilomètres en 2024. Dans le même temps, le volume transporté est en baisse de 3,32% et la surface des logements déménagés de 3,85%. Ce resserrement spatial est le signe d’un comportement de recentrage : on déménage pour changer de vie, mais on allège, on trie, on optimise.

 

Vers un déménagement plus raisonné et optimisé

 

La pression sur les budgets pousse également les Français à repenser leur manière de déménager. Les formules les plus économiques dites « transport », qui consistent à emballer soi-même ses biens tout en faisant appel à un professionnel pour le chargement et le trajet, progressent de 12,6% en deux ans.

 

En parallèle, le déménagement groupé, une solution mutualisée, à la fois plus économique et plus respectueuse de l’environnement connaît une croissance spectaculaire de 68% depuis 2022. Ces pratiques traduisent une volonté de concilier autonomie, sobriété et optimisation budgétaire.

 

Que ce soit en comparant les devis de différents déménageurs ou en bénéficiant d’options économiques comme le groupage, les utilisateurs de la plateforme Nextories ont pu économiser en moyenne près de 500 euros sur leur devis final par rapport à un déménagement standard.

 

« Déménager aujourd’hui, c’est bien plus qu’une organisation logistique : c’est un révélateur des fractures économiques, sociales et territoriales qui traversent notre pays. Cette étude conjointe, entre ce que les Français expriment et ce que nous observons concrètement sur le terrain, révèle une transformation en profondeur des parcours résidentiels. Entre aspirations contrariées, arbitrages économiques et nouvelles priorités, les Français n’ont pas renoncé à la mobilité. Ils l’abordent autrement. Moins vite, moins près des grandes métropoles, mais avec toujours autant de désir de renouveau. », conclut Julien Bardet, CEO de Nextories.


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