Y Ventures décrypte une transformation structurelle du marché.
Banque d’affaires
dédiée aux entreprises technologiques en forte croissance, Y Ventures publie
les résultats de sa dernière étude sur l’évolution des opérations de
« Public-to-Private » (P2P) dans le secteur technologique à l’échelle mondiale.
Ces opérations, le plus souvent initiées par des fonds d’investissement,
consistent à retirer des sociétés cotées des marchés publics pour les faire
repasser sous contrôle privé. Le constat est sans équivoque : depuis 2021,
elles ont connu une accélération sans précédent, atteignant un record
historique en 2024 avec 63 opérations pour une valeur cumulée de 91 milliards
d’euros. Un record absolu sur les dix dernières années.
Ce phénomène s’inscrit
dans une tendance de fond : depuis 2021, le nombre de retraits de cote dans la
tech a doublé, et leur valeur globale est en hausse tous les ans. Cette
dynamique concerne toutes les zones géographiques, mais c’est l’Europe qui
enregistre la plus forte croissance en valeur, avec un bond de x12 entre 2021
et 2024 (de 2 à 25 milliards d’euros, avec 18 retraits de cote en 2025).
L'Amérique, quant à elle, conserve son leadership en volume et en valeur (avec
35 retraits de cote en 2025, pour une valeur globale de 62 milliards d’euros).
La prédominance américaine s’illustre également au niveau des acquéreurs : 56%
des fonds actifs dans les transactions P2P tech étant d’origine américaine.
Thoma Bravo, Vista Equity Partners ou encore Blackstone sont en première ligne
car ils bénéficient non seulement de l’accès à un capital abondant, mais aussi
d’un écosystème de structuration de deals particulièrement mature.
L’analyse révèle
également une montée en puissance des acquisitions de sociétés récemment
introduites en bourse, conséquence directe du boom des IPOs en 2021. De
nombreuses entreprises cotées à des valorisations élevées durant cette période
favorable retournent aujourd’hui vers les marchés privés, face à une
performance boursière décevante.
Cette dynamique
s’accompagne d’une hausse notable des primes offertes aux actionnaires dans le
cadre de ces opérations. Elles atteignent en moyenne 43 % entre 2020 et 2024,
contre 32% sur la période 2014-2019, témoignant de l’appétit croissant des
fonds pour les retraits de cote.
Y Ventures identifie
quatre facteurs clés qui expliquent cette montée en puissance des opérations de
P2P depuis 2021 : des multiples de valorisation plus favorables sur les marchés
privés, l’intérêt renforcé des fonds pour acquérir et restructurer des actifs
“prime” non rentables, la faible performance boursière pré-OPA et un niveau
record de « dry powder » dans les fonds de Private Equity, dépassant 360
milliards d’euros en 2024.
« Ce que nous observons n’est pas une simple conjoncture, mais une transformation structurelle du capital-investissement tech, portée par une volonté de réappropriation stratégique et de création de valeur à long terme, déclare Yannick Henriot, fondateur de Y Ventures. La frontière entre marchés publics et privés devient de plus en plus poreuse, au profit d’un modèle hybride, où la flexibilité, la rapidité d’exécution et la capacité à accompagner des trajectoires ambitieuses priment. Les succès récents les plus marquants de la tech se distinguent par leur capacité à générer de la valeur durable, aussi bien sur les marchés cotés que dans l’écosystème privé ».