A
l’occasion des Journées de la sécurité routière au travail, MMA publie les
résultats de 10 années d’étude auprès des dirigeants TPE et PME sur le risque
routier en entreprise.
Un bilan qui alerte puisque seuls 18% des dirigeants de TPE/PME savent que le risque routier est la première cause d’accident mortel en entreprise (-7 points en 10 ans).
En
conséquence, seuls 29% des entreprises ont déjà mis en place des actions de
prévention et à peine 3% prévoient d’en engager cette année.
Le risque routier
professionnel toujours largement sous-estimé
Avec 440 décès en 2023
(dont 296 lors d’un trajet domicile-travail et 144 au cours d’un trajet
professionnel), le risque routier reste la première cause d’accident mortel au
travail. Un risque largement sous-évalué par les dirigeants de TPE/PME, puisque
seuls 18% le placent au premier rang (versus 25% en 2016), alors même que le
nombre de décès est en hausse (moins de 400 décès en 2016).
Point positif
cependant, les résultats de l’étude montrent une meilleure prise de conscience
des dirigeants de leur responsabilité en cas d’accident d’un salarié : 69%
reconnaissent aujourd’hui pouvoir être tenus responsables en cas d’accident
lors d’un trajet professionnel (+7 points vs 2016) et 45% pour les trajets
domicile-travail (+8 points).
De même, l’inscription
du risque routier dans le Document Unique d’Évaluation des Risques progresse
nettement. Aujourd’hui, 49% des dirigeants déclarent avoir intégré ce risque,
soit une hausse de 28 points en 10 ans. Un progrès significatif, même si la
prise en compte du risque routier reste minoritaire, alors même que cette
inscription est obligatoire pour assurer la sécurité des salariés.
Des dirigeants encore
peu engagés en matière de prévention
L’étude pointe une
carence au niveau des actions engagées. Ainsi, seules 3 entreprises sur 10 ont
déjà mis en place des actions de prévention du risque routier à l’attention de
leurs salariés (29%). Bien qu’en hausse de 12 points en 10 ans, cette
progression reste insuffisante. Et pour l’année 2025, seuls 3% des dirigeants
ont planifié des actions de cet ordre.
Concernant les actions
mises en place, celles-ci relèvent principalement du contrôle plutôt que de la
mise en place de mesures de fond. Les deux principales mesures instaurées sont
la vérification de la validité du permis de conduire (78%) et celle des
véhicules mis à disposition (75%). Les actions d’encadrement (réduction des
déplacements professionnels), ainsi que les démarches de sensibilisation ou de
formation restent très minoritaires.
Les dirigeants n’ayant
pas mis en place d’actions de prévention justifient avant tout cette absence
par un manque d’intérêt ou de temps : 46% déclarent ne pas y avoir pensé et 21%
invoquent un manque de temps. Seuls 4% évoquent un manque de moyens financiers
ou de coopération des salariés.
Alternatives à la
conduite et véhicule connecté : des évolutions encore marginales
Face au risque routier
professionnel, les nouvelles pratiques restent timides. Seuls 7% des dirigeants
interrogés déclarent avoir mis en place des actions pour favoriser les
mobilités douces, telles que le vélo ou la trottinette électrique, et seulement
2% ont instauré un "forfait mobilité durable".
Par ailleurs, la
sophistication croissante des véhicules professionnels, de plus en plus équipés
d'outils connectés, semble avoir un impact positif sur la conduite : 59% des
dirigeants estiment que ces équipements facilitent la sérénité au vola
La sensibilisation des
dirigeants, un levier clé pour renforcer la prévention
Autre enseignement
préoccupant de l’étude : seuls 25% des dirigeants déclarent avoir été
sensibilisés au risque routier professionnel. Pourtant, cette sensibilisation
apparaît comme un levier essentiel. Ceux qui ont été sensibilisés ou formés
montrent en effet une propension bien plus forte à mettre en oeuvre des actions
de prévention au sein de leur entreprise (50%, contre seulement 22% parmi ceux
qui n’ont pas été sensibilisés).
Dans la pratique, l’envie de mieux s’équiper reste cependant limitée : seuls 34% des dirigeants expriment le souhait de disposer de davantage d’outils de sensibilisation, et 21% souhaitent mieux connaître les enjeux et règles liés au risque routier. Des résultats qui témoignent d’une sous-estimation persistante du risque routier en entreprise.
Une campagne de
sensibilisation sur le risque routier professionnel
Dans le cadre des
Journées de la sécurité routière au travail qui se déroulent du 12 au 15 mai
2025, MMA renouvelle son engagement auprès des dirigeants en lançant une
campagne de prévention en radio avec la diffusion de spots de sensibilisation
pour alerter les dirigeants sur le risque routier professionnel. MMA met
également à disposition des dirigeants des outils concrets pour les
accompagner.
« Trop souvent, le risque routier reste un angle mort de la prévention en entreprise – notamment dans les TPE et PME – alors qu’il est la première cause d’accidents mortels au travail. Depuis 10 ans, nous suivons l’évolution des comportements et constatons une évolution positive, mais encore trop peu d’actions concrètes sont engagées. Il est urgent de changer de cap. Cette année encore, notre campagne interpelle les dirigeants pour leur faire prendre conscience de leur rôle et les inciter à agir pour protéger leurs salariés sur les routes », explique Guillaume Wirth, en charge de la prévention des risques routiers chez MMA.