79e baromètre de conjoncture Fiducial
des TPE - 1er trimestre 2025 avec un Focus sur ‘L’ancrage territorial des TPE’.
Le niveau de confiance
à l’égard du gouvernement, qui reste toujours faible, remonte pour la première
fois à 26% depuis janvier 2024.
Profondément ancrées dans les territoires, les TPE reconnaissent le dynamisme économique et social local.
La 79ème vague du
Baromètre des TPE, enquête trimestrielle menée par l’IFOP pour Fiducial auprès
de 1 002 dirigeants de TPE entre le 24 mars et le 9 avril 2025 fait état d’un
léger regain de confiance envers le gouvernement. L’optimisme, bien qu’il soit modéré,
regagne peu à peu les dirigeants. Marquées par un ancrage territorial fort, les
patrons de TPE se montrent plutôt positifs au regard du dynamisme économique et
social du territoire où ils sont implantés. Mais, dans un environnement
économique encore sensible, ils réclament plus de simplification de la part des
pouvoirs publics.
Pour la première fois
depuis janvier 2024, un regain de confiance naît à l’égard de l’exécutif
Alors que le début
d’année 2025 est marqué par un contexte économique et géopolitique mouvant en
France et Outre-Atlantique, la confiance des dirigeants de TPE vis-à-vis des
mesures économiques annoncées ou mises en place par Emmanuel Macron et son
gouvernement connaît une légère amélioration pour atteindre un niveau de 26%
sur ce T1 2025. Un niveau encore très faible mais qui, pour la première fois
depuis janvier 2024, enregistre une hausse (soit 9 points de plus par rapport
au T4 2024). Cependant, seuls 3% des chefs d’entreprise affirment avoir « tout
à fait confiance » (un score stable) alors qu’en miroir, parmi les dirigeants
déclarant ne pas avoir confiance (74%), la majorité n’a « pas du tout confiance
» (51%, -9 points).
Ce score global de
confiance demeure néanmoins le deuxième score le plus faible ayant été mesuré
auprès des dirigeants de TPE depuis le début de la présidence Macron, à un
niveau similaire à celui du gouvernement d’Elisabeth Borne au plus bas en
septembre 2023 (27%).
Cette défiance
majoritairement persistante peut être vue comme étant la résultante d’une
lassitude voire inquiétude des dirigeants à des orientations politiques
actuelles : malgré le vote du budget 2025 finalement approuvé, la poursuite
annoncée de la réforme des retraites sans possibilité de projection sur des
mesures précises ou un calendrier clairement défini, le décalage entre le
discours de François Bayrou – jugé peu convaincant et fluctuant – et son
inaction perçue viennent confirmer ces tendances.
Une discrète
amélioration du moral des dirigeants
Le moral des patrons
connaît à son tour un regain, bien qu’il soit toujours modéré : en effet, le
niveau de pessimisme relatif au climat général des affaires s’établit à 78%
soit 7 points de moins par rapport au
T4 2024. Un niveau qui grimpe jusqu’à 86%
dans les TPE des secteurs de l’hôtellerie, de la santé et de l’action sociale,
suivies de près par celles de l’industrie (79%) et des services aux
particuliers (78%).
Le moral des patrons
sur leur propre activité reprend lui aussi des couleurs avec un niveau
d’optimisme qui s’élève à 48 % et retrouve le niveau du T1 2023.
Le niveau d’optimisme
des patrons de TPE vis-à-vis du climat général des affaires et pour leur propre
activité
Une perspective
d’embauche qui reste atone
Bien qu’une
amélioration se dessine sur certains indicateurs, la situation de l’emploi
demeure atone avec seulement 10% des chefs d’entreprise interrogés qui
déclarent avoir embauché ou prévoyaient d’embaucher du personnel d’ici fin mars
2025.
Un score qui renoue avec les niveaux observés en avril et juin 2024. Cet
indicateur reste toujours fortement lié à la taille de l’entreprise : 20% de
TPE de 3 à 5 salariés ont embauché ou envisageaient de le faire alors que ce
score grimpe jusqu’à 47% pour les TPE de 10 à 19 salariés.
En miroir, 7% des
dirigeants déclarent avoir supprimé un ou plusieurs postes lors du premier
trimestre 2025. Un score qui se stabilise depuis le T4 2024. Un différentiel de
3 points apparaît entre les embauches et les suppressions de postes. Une
dynamique en faveur des embauches qui renoue avec
la tendance systématiquement
positive de ce dernier depuis le début du baromètre, à l’exception du
T4 2024.
Seuls 36% des TPE
indiquent rencontrer des difficultés financières, un score en baisse de
10
points depuis le T4 2024 (46%).
_______________________________
Focus ‘L’ancrage
territorial des TPE’
87% des dirigeants
estiment que leur entreprise est bien intégrée dans le tissu économique local
Les chefs d’entreprise
de TPE reconnaissent et valorisent le dynamisme économique et social de leur
territoire parmi lesquels les trois quarts sont originaires de la région où ils
ont implanté leur entreprise (76%) et dont plus de 7 sur 10 indiquent avoir
choisi délibérément d’y développer leur activité (71%). Plus généralement, le
caractère choisi du territoire d’implantation de son entreprise concerne près
de 9 patrons sur 10 (88%) alors qu’ils sont une minorité (12%) à témoigner du
fait qu’ils auraient préféré s’implanter dans un autre territoire.
Une grande majorité des
dirigeants (87% dont 47% « oui, tout à fait ») considèrent que leur entreprise
est bien intégrée dans le tissu économique local. Plus de 7 sur 10 affirment
que leur entreprise contribue au dynamisme économique et social de leur
territoire (75% dont 34% « oui, tout à fait ») et pensent que leur entreprise
est implantée dans un territoire dynamique (73% dont 31% « oui, tout à fait »).
Des perceptions qui rejoignent celles observées auprès de l’ensemble des
Français qui tendent à reconnaître majoritairement le dynamisme de leur
territoire, y compris sur le plan économique.
Leur rapport au territoire d’implantation de leur entreprise
Une concurrence accrue
dans les territoires
Malgré un fort ancrage
territorial de leur entreprise, les patrons de TPE se disent évoluer dans un
environnement très concurrentiel : près de 6 sur 10 (59%) évaluent la
concurrence comme « forte » au sein de leur secteur d’activité et parmi eux, 17%
l’estiment comme « très forte ». Ils sont 41% à penser que la concurrence est
faible (31%) ou inexistante (10%).
Pour 76% des dirigeants
interrogés, le cœur de leur clientèle se situe à l’échelle locale ce qui
influence naturellement la dimension concurrentielle évoquée précédemment. Dans
le détail, ils sont 45% à évoluer au niveau local (commune, agglomération), 17%
au niveau départemental et 14% au niveau régional. Seuls 24% d’entre eux
indiquent avoir un cœur de clientèle situé au niveau national ou plus (18% au
national et 6% au niveau mondial).
Le rôle important des
collectivités locales dans l’attractivité économique
Les clients et les
fournisseurs constituent le duo gagnant des parties prenantes avec lesquelles
les TPE interagissent le plus quotidiennement. 89% des dirigeants indiquent
échanger systématiquement ou régulièrement avec leurs clients (dont 56% «
systématiquement ») tandis que près des deux tiers (64%) indiquent interagir à
la même fréquence avec leurs fournisseurs (dont 27% « systématiquement »).
Aucune différence significative n’a été relevée en fonction du secteur
d’activité ou de la taille de l’entreprise s’agissant des clients. En revanche,
du côté des fournisseurs, ce sont les patrons du BTP (+13 points vs. la moyenne)
et de l’hôtellerie (+20 points vs. la moyenne) qui sont les plus nombreux à
interagir systématiquement ou régulièrement avec.
Au bas du classement se
place le duo perdant constitué des associations professionnelles
(pluriprofessionnelles) et les Chambres de commerce et de l’industrie où moins
d’1 patron sur 10 déclare interagir fréquemment avec (respectivement 9 et 6%
des dirigeants).
Malgré des interactions
très restreintes avec la municipalité et les autres collectivités locales, 60%
des dirigeants reconnaissent le caractère efficace de leurs actions concernant
l’animation de la vie économique de la commune où est implantée leur
entreprise, dont 10% qui la considère comme « très efficace ». Une dynamique
similaire que l’on remarque pour l’animation de la vie économique du bassin
d’implantation de leur structure où 6 patrons sur 10 reconnaissent le rôle des
autres collectivités locales et dont 4% les jugent « très efficaces ».
Les patrons ont
globalement une perception favorable des collectivités locales et de leurs
actions pour soutenir l’activité économique au sein des territoires : ils sont
près des deux tiers à entrevoir les collectivités locales comme jouant un
véritable rôle de facilitateur dans le développement de leur activité (64%).
Les TPE réclament un
renforcement des dispositifs par les pouvoirs publics
Alors que des débats
sont en cours sur le projet de loi de simplification, les chefs d’entreprise
attendent un renforcement des dispositifs mis en place par les pouvoirs
publics. Plus d’un quart de ces dirigeants déterminent trois actions possibles
à mettre en place au niveau local : en tête, la création d’un guichet unique
des services publics pour les entreprises pour 29% d’entre eux (dont 17% la
citent en premier), suivie de près par l’aide aux démarches administratives (28%)
et des formations pour développer les compétences des dirigeants ou des
entrepreneurs en phase de création d’entreprise (24%).
Les améliorations ou actions locales qui favoriseraient le développement de leur entreprise