Grant Thornton, groupe d’audit et de conseil, publie les résultats de son Baromètre des PME-ETI.
Cette étude a été réalisée du 26 mars au 11 avril 2025, auprès de
220 dirigeants, par l’Institut Opinionway, en partenariat avec le magazine
Challenges.
L’essentiel à retenir
Des indicateurs de
confiance en progression chez les patrons de PME-ETI, l’emploi reste stable
dans un contexte morose.
Adam Nicol, Président
de Grant Thornton, constate : « Dans un contexte de tensions économiques
internationales, les indicateurs de confiance des PME et ETI enregistrent une
progression notable. Ce regain de confiance peut surprendre, mais il reflète un
certain décalage entre les annonces macroéconomiques et leur impact réel sur le
terrain. Les signaux envoyés par les marchés ont été particulièrement volatils
ces derniers mois, et nous assistons aujourd’hui à une forme de respiration,
voire de stabilisation temporaire. Il ne faut pas oublier que les dirigeants de
PME-ETI sont aguerris : confrontés depuis longtemps à l’incertitude, ils ont
développé une capacité remarquable à naviguer dans des environnements
complexes. Par ailleurs, une instabilité internationale peut aussi ouvrir des
opportunités à ceux qui savent adapter rapidement leur modèle économique. »
La confiance des
dirigeants envers leur entreprise reste à un niveau élevé
Depuis le début du
printemps, la confiance des dirigeants de PME-ETI françaises dans l’activité de
leur entreprise est nettement orientée à la hausse. Avec 89% (+ 5 pts) en
avril, l'indicateur accélère le rebond entamé en janvier. Il progresse pour la
troisième vague consécutive et dépasse le niveau observé un an plus tôt. La
part des dirigeants se disant « très confiants » bondit de 11 points,
atteignant 27% en mars, après une hausse déjà marquée en février (+ 12 pts).
Cela démontre la capacité de résilience et d’adaptation des patrons face aux incertitudes et aux difficultés. Cet optimisme est également visible dans tous les secteurs d’activité.
À 87%, l’industrie-BTP progresse de 3% vs mars. Les secteurs du commerce (92%) et des services (91%) se stabilisent au-dessus du seuil de 90% pour la 2ème vague consécutive.
Progression
spectaculaire de la confiance dans l’économie française
Après le rebond
spectaculaire en mars (+22%), avec un taux de 66% au mois d’avril, la confiance
dans l’économie française poursuit sa hausse spectaculaire avec un gain de 19%.
L’indicateur signe sa meilleure performance depuis le mois de mars 2022, nettement
au-dessus de la moyenne des 12 derniers mois (41,5%).
Cette dynamique
positive peut surprendre après des prévisions de croissance attendues en recul
pour 2025 (de 0,9 à 0,7%), dans un contexte de tensions commerciales
internationales. Les dirigeants semblent néanmoins aborder cette nouvelle donne
avec résilience, voire opportunisme, la baisse continue des taux d’intérêt
ainsi que la stabilité de l’euro leur permettant de maintenir les projets
d'investissement.
Ce sont des éléments
qui contribuent à une perception moins incertaine d’un environnement économique
qui contrebalance en partie des données macroéconomiques en recul. Par
ailleurs, tous les secteurs sont orientés à la hausse en avril : À 61%
l’industrie et la construction progressent de 25%. Même tendance pour celui des
services qui gagne 24% (71% en avril) et avec 70%, le commerce est en hausse de
14%.
Toutefois, les
dirigeants restent dans une confiance encore mesurée. Si, avec 64%, la part des
entrepreneurs qui se disent « assez confiants » est en très nette progression
(+18%), seuls 2% des dirigeants sont « très confiants ».
L’écart entre la cote
de confiance pour l’économie française (66%) et celle pour l’économie mondiale
(60%, + 19 pts) s’établit à 6%, en faveur de la France pour le 2ème mois
consécutif.
Hausse inattendue de la
confiance des dirigeants dans l’économie mondiale
Malgré les récentes
déclarations de Donald Trump sur une possible hausse des droits de douane, la
confiance dans l’économie mondiale progresse de façon inattendue pour atteindre
60% en avril, contre 41% en mars (+19 points). Cette hausse est principalement
portée par les secteurs de l’industrie-construction (55%, +20%) et du commerce
(64%, +22%). A 61%, celui des services affiche une progression légèrement plus
modérée
Pour certaines
entreprises, les déclarations américaines sont davantage perçues comme un
levier de négociation politique, plutôt qu’un véritable basculement structurel.
Les incertitudes entourant la mise en place de taxes douanières n’ont pas
encore impacté les liens d’affaires des entreprises françaises aux États-Unis.
La situation des
entreprises est également variable selon les secteurs. Certaines entreprises
avaient notamment déjà anticipé ce scénario depuis quelques mois et avaient
adapté leur stratégie en conséquence, en privilégiant de nouveaux marchés hors
États-Unis.
Par ailleurs, depuis la
crise sanitaire, les entreprises ont également souvent mis en place une
nouvelle organisation concernant de nouvelles chaînes d’approvisionnement. Cela
permet à 60% des dirigeants de rester « assez confiants » en l’économie internationale
malgré ces intentions menaçantes.
La baisse du cours du baril de pétrole a chuté en dessous des 60$ début avril alors qu’il dépassait les
75$ en janvier : cela contribue également à ce bond de l’optimisme
L’emploi reste stable
Avec 6% des entreprises
qui envisagent de recruter, les intentions d’embauche sont en baisse (-3
points). En parallèle, les intentions de réduction des effectifs sont limitées
(2%).
La priorité des
dirigeants reste le maintien des effectifs : 91% (+4 pts) des dirigeants de PME-ETI
déclarent vouloir tout mettre en œuvre pour garder leurs collaborateurs. Le
solde d’emploi atteint désormais 4% (+3 pts), toujours sous le seuil des 10%
pour le septième mois consécutif.