Comme
prévu, certaines banques ont pratiqué de très légères hausses de leurs taux de
crédit immobilier en avril, une première depuis plus d’un an. De faible
intensité, cette remontée est le fruit d’une conjoncture internationale très
instable, portée par la politique commerciale erratique des Etats-Unis et ses
conséquences sur les marchés financiers.
Une hausse symbolique,
du fait de l’instabilité géopolitique
Si en avril les taux
finalement pratiqués pour les emprunteurs sont en légère hausse par rapport au
mois précédent, cette remontée reste limitée, notamment grâce à la politique
menée par la Banque Centrale Européenne, qui a effectué le 17 mars dernier une
7e baisse consécutive de ses taux directeurs.
Ainsi pour ce mois
d’avril, les taux réellement obtenus par CAFPI atteignent en moyenne 3,14% sur
15 ans (+6 centièmes), 3,15% sur 20 ans (+8 centièmes) et 3,24% sur 25 ans (+4
centièmes). Cette hausse ramène donc les taux à leurs niveaux de février, qui
restent de fait bien plus avantageux qu’il y a
1 an ou même 6 mois.
Pour les emprunteurs
aux profils les plus solides, les taux proposés restent sous la barre des
3%,
pouvant atteindre 2,70% sur 10 ans (+3 centièmes), 2,85% sur 15 ans (+5
centièmes), 2,92% sur
20 ans (+3 centièmes) ou encore 3,00% sur 25 ans (+5
centièmes).
Un pouvoir d’achat
immobilier pas encore impacté
Si les taux connaissent
cette légère hausse, celle des prix, encore frileuse, infue peu sur le pouvoir
d’achat immobilier. Ainsi, dans de
nombreuses villes, celui-ci se maintient, voire s’accroit, dans plusieurs d’entre
elles, comme à Lille (+0,5 m²), Bordeaux (+0,2 m²) ou Nantes (+0,1 m²).
Quelques grandes villes voient cependant les prix repartir à la hausse, ce qui, conjugué avec celle des taux, réduit à la marge le pouvoir d’achat immobilier. Ainsi entre mars et avril, les Rémois ont perdu
1,5 m², les Lyonnais 0,5 m² et 0,2 m² pour les Parisiens.
Des raisons de croire à
une stabilité des taux pour les prochaines semaines
Dans l’ensemble, on se
dirige vers une stabilisation des taux. Les banques, même si elles maintiennent
une pression forte sur leurs taux, attendent une période plus calme sur les
marchés financiers, avec notamment un OAT 10 ans au parcours en dents de scie
(3,678% le 11 mars, 3,335% le 17 avril, 3,595% le 23 avril), pour relancer la
concurrence.
Malgré cette légère hausse, les taux de crédit immobilier restent très attractifs et la réforme du PTZ mis en place début avril devrait continuer à porter ses fruits dans les prochains mois. Alors que les prix de l’immobilier semblent vouloir repartir à la hausse dans l’ancien, comme dans le neuf, les emprunteurs disposent d’une fenêtre de tir pour réaliser leur projet immobilier.