Alors que le poste de manager s’est complexifié au cours de ces
dernières années, les professionnels n’hésitent plus à évoquer leurs différends
sur les réseaux sociaux, impactant parfois l’image de leur entreprise.
Ilann Boukais, Senior
Manager au sein du cabinet Robert Walters, revient ici sur cette tendance et sur
son impact sur les organisations.
6 professionnels sur 10
ont déjà parlé de leurs entreprises sur les réseaux sociaux
Facebook, Instagram,
Tiktok ou encore Snapchat, tous les supports sont bons pour parler de ses
expériences professionnelles. 49% des professionnels déclarent même le faire de
temps en temps, voire régulièrement, et 57% des entreprises ont déjà eu connaissance
de posts publiés sur les réseaux sociaux concernant leur organisation.
Parmi les sujets
évoqués dans ces publications, si l’actualité de l’entreprise est en tête
(56%), elle est suivie par le management (32%), la rémunération (27%), et le
rythme de travail (23%). « Les managers sont souvent la cible de ces posts,
et l’on parle alors de manager bashing : un phénomène qui s’est amplifié ces
dernières années, avec des professionnels qui prennent conscience des
comportements toxiques au travail et n’hésitent plus à les dénoncer, que ce
soit sur les réseaux sociaux ou sur des plateformes comme Balance ton agency
par exemple », note Ilann Boukais.
Une tendance qui
rappelle l’importance de l’accompagnement et de la formation des professionnels
au poste de manager, notamment dans ce contexte où ce poste n’a plus le vent en
poupe et est davantage synonyme de stress et de manque de reconnaissance pour
les jeunes générations.
71% des entreprises
craignent un impact sur leur attractivité et leur rétention
67% des professionnels
interrogés dans cette étude reconnaissent chercher des avis et témoignages de
la part de collaborateurs actuels ou anciens avant de rejoindre une entreprise,
et 74% estiment que ces avis impactent leur décision de rejoindre ou non l’organisation.
Un avis partagé par 71% des entreprises.
Dans un contexte où les
recrutements se sont complexifiés, 79% d’entre elles déclarent prêter attention
aux contenus les mentionnant sur internet, et 67% ont mis en place des
dispositifs afin de contrôler leur image en ligne. Que cela passe par l’adoption
d’outils de veille pour surveiller les mentions sur internet (43%), une
communication proactive (37%), ou encore une gestion des avis en ligne (29%),
les entreprises sont de plus en plus nombreuses à être vigilantes quant à leur
e-reputation.
« En tant que
recruteurs, nous savons à quel point les avis en ligne et autres témoignages
sont importants aux yeux des candidats, que ce soit sur le sujet managérial,
sur la rémunération, ou encore l’engagement ED&I. En 2025 plus que jamais,
les entreprises devront être vigilantes quant à ces sujets, et veiller à leur
e-réputation »,
alerte Ilann Boukais.
Près de 3 posts sur 10
sont négatifs
Parmi les entreprises
ayant déjà eu connaissance de post publiés par d’anciens ou actuels
collaborateurs à propos de leur organisation, 27% déclarent que ces contenus
étaient négatifs, 35% les jugeaient positifs, et 38% les estimaient neutres. «
Que ces éléments soient vrais ou non, l’entreprise se doit de répondre aux
commentaires et en cas de comportements toxiques avérés de la part de managers
par exemple, communiquer sur les initiatives mises en place pour résoudre ces
litiges internes », explique Ilann Boukais.
Plus que jamais, les professionnels attendent de la transparence de la part des organisations, et la possibilité d’évoluer dans des environnements de travail sains, dans lesquels ils pourront s’épanouir.