Un éclairage de Workiva
En France, le gouvernement suit la voie tracée par l’Allemagne et promeut désormais un allègement des obligations de reporting en matière de durabilité, arguant de la nécessité de préserver la compétitivité des entreprises, notamment des PME. En quelques semaines seulement, l’exécutif a ainsi semé l’incertitude au sein de l’écosystème économique français, de la simplification des exigences de la CSRD évoquée par Stéphane Séjourné au retardement de la directive CS3D, ou à l’assouplissement des normes de durabilité, suggérés par Éric Lombard.
L’objectif affiché : réduire les charges
administratives et éviter que les entreprises ne soient entravées par des
réglementations trop contraignantes. Cependant, cette approche soulève des
inquiétudes quant à un possible affaiblissement de la transparence des
entreprises et de leurs engagements en matière de responsabilité sociale.
Au-delà du débat politique, où en sont réellement les dirigeants ?
La transparence : un
avantage concurrentiel
Malgré les débats sur
la réduction des obligations réglementaires, les dirigeants d’entreprise
perçoivent le reporting de durabilité comme un atout stratégique plutôt qu’une
contrainte.
• 8 dirigeants sur 10 prévoient de
poursuivre la publication de leurs informations climatiques, indépendamment des
résultats des élections de 2024 ou des évolutions politiques dans leur pays.
• 89% des praticiens ESG en France estiment qu’un
programme de reporting de durabilité renforcé offrira un avantage concurrentiel
à leur organisation au cours des deux prochaines années.
• 95% des 250 plus grandes entreprises mondiales
publient désormais des objectifs de réduction carbone, contre 80 % en 2022.
• 51% des dirigeants s’attendent à des bénéfices
internes liés à l’investissement dans le reporting de durabilité, notamment en
termes d’efficacité opérationnelle, de réduction des risques et de renforcement
de la confiance des parties prenantes.
Les cadres de reporting
de durabilité, ancrés dans des réglementations comme la directive sur la
publication d'informations non financières (NFRD) depuis 2014, ont conduit à
des investissements considérables de la part des entreprises. Réduire ces
obligations pourrait créer de l'incertitude, éroder la confiance du public et
nuire aux objectifs de durabilité à long terme de l'Europe.
Plutôt que d’assouplir
les exigences en matière de reporting, les parties prenantes appellent à une
approche pragmatique et rationalisée, qui préserve la transparence tout en
réduisant la complexité inutile.
Quelles perspectives
pour les entreprises ?
Alors que la France se trouve à un tournant, les entreprises doivent suivre de près les évolutions réglementaires et adapter de manière proactive leur stratégie en matière de durabilité. Maintenir des pratiques de reporting robustes n’est pas seulement une obligation de conformité, c’est aussi un levier clé pour attirer les investissements, renforcer la résilience et consolider la confiance des parties prenantes.
A ce titre, 76% des dirigeants estiment qu’une communication
efficace sur la valeur durable de leur organisation est essentielle pour les
relations avec les investisseurs et la liquidité.
En adoptant des plateformes numériques intégrées de reporting, les entreprises peuvent réaliser des économies significatives, accélérer leur retour sur investissement et gagner en agilité face aux évolutions réglementaires :
• 84% des praticiens ESG en
France considèrent que l’intégration des données financières et
extra-financières permet une meilleure prise de décision et améliore la
performance financière.
• 91% estiment que le
reporting intégré aura un impact positif sur la création de valeur à long
terme.
Le reporting de
durabilité, un élément essentiel
Alors que les
discussions sur une simplification réglementaire se poursuivent, l’importance
fondamentale du reporting de durabilité reste inchangée. Les entreprises qui
maintiennent des pratiques solides en la matière renforceront leur position sur
le marché, attireront les investissements et consolideront leur résilience à
long terme.
Le leadership européen en matière de transparence d’entreprise doit être préservé, en veillant à ce que les entreprises soient soutenues dans leurs engagements en matière de durabilité, plutôt que freinées par l’incertitude.