L’étude
« Pulse of Fintech France 2025 » réalisée conjointement par KPMG en France et
France FinTech dresse un état des lieux de l’écosystème fintech français en
2024, analyse les tendances et défis du secteur et propose des perspectives
pour son développement. Elle repose sur des données quantitatives et
qualitatives, enrichies de leur expérience du secteur et complétées
d’entretiens avec des dirigeants de fintech, de régulateurs et d’investisseurs.
Parmi les principaux
enseignements
• La France est le 1er écosystème fintech de l’Union européenne, avec 1 145 entreprises,
14 licornes (près de la moitié des
licornes françaises), 54 000 emplois et 1,3 milliard d’euros levés en 2024
• 23% des fintech françaises ont une présence à
l’international, dont 63% en Europe
• Le secteur est désormais bien installé dans
les services financiers et bénéficie de la reprise du financement en capitaux
• La numérisation de l’économie et les apports
technologiques, notamment l’IA, constituent une nouvelle opportunité
d’élargissement de ses offres
• L’adoption de nombreux paquets réglementaires
complexes (MiCA, IA Act, DORA, FIDA) impose aux fintechs des défis importants
nécessitant une vigilance renforcée.
Le secteur de la
fintech a gagné en maturité, faisant émerger des champions nationaux et
contribuant à hisser la France en position de leader de l’Union européenne
La France compte désormais 1 145 entreprises dans le secteur de la fintech, contre 100 en 2012.
La maturité de l’écosystème français de la fintech lui permet de couvrir un
large éventail de besoins : services bancaires et d’assurance, gestion
d’actifs, paiements, financements, regtech, services aux entreprises et gestion
des risques.
En cinq ans, la fintech a multiplié par cinq le nombre d’emplois dans le secteur, de 11 000 en 2019 à
54 000 en 2024, les principaux postes concernant les métiers de la Tech et les
fonctions opérationnelles (produit, opérations, marketing et communication).
L’internationalisation
est l’un des moyens privilégiés pour atteindre la taille critique : 23% des
fintech françaises ont une implantation étrangère. Parmi ces dernières, 63% ont
une implantation exclusivement européenne et 24%, une implantation européenne
et extra-européenne. Avec un marché de 450 millions de consommateurs à fort
pouvoir d’achat et d’investissement, l’Union européenne est un accélérateur de
taille critique pour les entreprises du secteur.
Avec 14 licornes, les
fintechs représentent près de la moitié des 30 licornes françaises. Les
opérations récentes réalisées par Pigment et Pennylane leur ont permis de
rejoindre le club des sociétés dont la valorisation est supérieure à 1 Md€ :
Alan, dataiku, ivalua, Kyriba, Ledger, PayFit, Qonto, Shift, Spendesk, Sumeria,
Swile et Younited.
Après une période
marquée par un ralentissement des fonds levés, le secteur de la fintech
française a bénéficié en 2024 de la reprise du financement en capitaux
Après des années records en 2021 et 2022, puis un repli significatif en 2023, le nombre global des levées de fonds des fintech françaises a repris en 2024 à un rythme de croissance en ligne avec la période
pré-covid. Au 31 décembre 2024, les
fintechs françaises ont réalisé 101 opérations de levées de fonds, pour un
total de 1,3 Md€.
L’activité de fusions et acquisitions a également été très soutenue en 2024. En 2024, les fintechs françaises ont été impliquées dans 49 opérations de M&A (vs 37 sur l’ensemble de l’année 2023).
33% de ces transactions sont intra-sectorielles :
12 fintechs françaises ont ainsi acquis leurs concurrentes françaises et une
européenne. Dans le même temps, 4 fintechs françaises ont été rachetées par des
acteurs européens non français.
La numérisation de
l’économie et les apports technologiques, notamment l’IA, constituent une
nouvelle opportunité d’élargissement de ses offres
Si les premières vagues
de développement des fintech ont concerné l’usage, notamment les nouveaux modes
de paiement, le crowdfunding et l’expérience client, la vague actuelle s’appuie
sur de véritables ruptures technologiques, l’intelligence artificielle (IA),
les algorithmes et la blockchain ayant permis d’élargir les offres proposées.
Depuis plusieurs
années, les fintechs intègrent l’IA pour proposer des services innovants et
disruptifs. Cela permet d’offrir des expériences utilisateurs plus fluides,
personnalisées et efficaces. Aujourd’hui, l’apparition de l’IA générative
(GenAI) leur ouvre un nouveau chapitre, en offrant des opportunités inédites
pour pousser encore plus loin la personnalisation des services et optimiser
leurs modèles opérationnels.
Cependant, la qualité
et la gouvernance des données restent des enjeux cruciaux. De nombreuses
fintech continuent d’évoluer dans des environnements où la fragmentation des
données persiste, empêchant ainsi de tirer pleinement parti des capacités de
l’IA.
François Assada, Associé, Responsable du marché Fintech chez KPMG en France, rappelle :
« L’écosystème fintech français s’impose aujourd’hui comme le leader de l’Union européenne.
Son dynamisme et sa capacité à innover, en lien avec les secteurs bancaires et
assurantiels, en font un acteur clé de l’évolution des services financiers.
Pour continuer sur cette trajectoire, les fintechs devront relever plusieurs
défis majeurs : s’adapter à un cadre réglementaire en constante évolution,
attirer et fidéliser les talents, accélérer leur expansion internationale,
renforcer la confiance des utilisateurs et bâtir des modèles économiques durables
dans un environnement financier exigeant. »
Alain Clot, Président de France FinTech, conclut : « La France s’est dotée d’un écosystème innovant et performant, s’appuyant déjà sur plus de 1 000 acteurs et une vingtaine de champions couvrant la plupart des compartiments de la finance innovante. L’enjeu est de transformer l’essai en amenant nos acteurs à la taille critique internationale. Nous en avons les moyens et l’ambition. »