Par l'association Villes de France
Il y a un an
déjà, notre association avait alerté les pouvoirs publics sur les
difficultés rencontrées par les commerces de proximité. Comme nous l’avions
prédit, l’année 2024 fut marquée par de nombreuses fermetures d’enseignes
nationales, venant enrayer la dynamique retrouvée depuis 2018 grâce au
programme « Action Cœur de Ville » et la mobilisation des Maires.
Essor du commerce en
ligne, inflation, baisse du pouvoir d’achat et mutation des comportements
d’achat des consommateurs accentuent la pression sur un secteur déjà
fragilisé par la crise sanitaire que nous avons connue.
Une fois ce constat
effectué, nous ne pouvons pas nous résigner à l’accepter.
C’est la raison pour
laquelle nous avions formulé de nombreuses propositions et appelé à la mise
en œuvre d’une politique globale, volontariste et pragmatique de sauvegarde du
commerce de proximité. Toutefois, le contexte politique incertain et mouvant
de ces derniers mois a malheureusement occulté ce qui doit être aujourd’hui
considéré comme un véritable sujet de vigilance.
Nous le réaffirmons
avec conviction, une révision de la taxe sur les locaux commerciaux vacants
est indispensable. Cette mesure simple permettrait de rendre ce précieux
dispositif, aujourd’hui aux mains des Maires, bien plus dissuasif et
faciliterait la remise de ces locaux vacants sur le marché. Par ailleurs, la
création d’un dispositif équivalent à l’ancien FISAC nous apparaît plus que
jamais nécessaire, à l’heure où nos commerçants doivent se conformer aux
impératifs de transition écologique.
Enfin, la maîtrise du
choix d’implantation des magasins et de leur usage est un sujet que nous devons
prendre à bras le corps. De nouveaux outils permettant au Maire de valider
l’installation de certains magasins en centre-ville, dans le périmètre de
l’ORT notamment, doivent être étudiés. Nous nous félicitons d’ailleurs des
réflexions qui émergent en ce sens, alors qu’a été adoptée par le Sénat,
il y a quelques jours, la proposition de loi visant à « Sortir la France du
piège du narcotrafic ». L’augmentation des commerces de façade nuit
grandement à la qualité du parcours marchand et nous accueillons positivement
toute mesure visant à contrôler leur implantation. Le dynamisme et la
pluralité des commerces de nos cœurs de ville sont en jeu.
Face aux difficultés rencontrées par le secteur et aux nouveaux risques que nous identifions, les commerçants de nos centres-villes ont besoin de réponses pragmatiques et d’actions concrètes. C’est pourquoi nous appelons le Gouvernement à agir concrètement afin de renforcer les outils existants et en créer des nouveaux pour donner enfin les moyens aux Maires d’œuvrer pour défendre les commerces de proximité.