Selon une étude menée par IGNES et le cabinet Pouget
Consultants, 9 logements sur 10 en France ne sont pas adaptés aux
fortes chaleurs. Cette analyse approfondie du diagnostic de performance
énergétique (DPE), commandée par IGNES met en lumière des défaillances
préoccupantes dans le calcul de l’indicateur « confort été », un paramètre clé
pour évaluer la capacité d’un logement à faire face aux fortes températures.
Toujours selon ce
rapport, l’indicateur qui évalue l’adaptation d’un logement aux épisodes de
chaleur, est mal calculé dans 26% des cas. Parmi les erreurs identifiées, des
logements insuffisamment protégés contre le soleil ou sans toiture isolée, bien
que situés au dernier étage, sont parfois notés « bon » ou
« moyen ». Or, selon
les règles de calcul, ils devraient être systématiquement classés en «
insuffisant ».
L’étude
révèle également une incohérence dans l’évaluation de l’isolation des toitures.
Environ 32% des logements étudiés ont une toiture considérée comme isolée pour
l’hiver, mais jugée non isolée pour l’été, ou l’inverse.
Dans un
contexte de réchauffement climatique, la mauvaise adaptation des logements aux
vagues de chaleur devient une préoccupation majeure. IGNES exhorte les pouvoirs
publics à réunir rapidement les professionnels du bâtiment pour améliorer cet
indicateur et mieux préparer le parc immobilier français aux futures canicules.
Baudouin
de la Varende, cofondateur d’Ithaque explique : « Le Diagnostic de
Performance Énergétique (DPE) se base sur des règles de calcul pour modéliser
les consommations d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre pour tout
ce qui touche au chauffage, mais pas pour tout ce qui touche au confort d'été.
L'indicateur de confort d'été, actuellement saisi manuellement, n'est donc pas
le fruit d’une règle de calcul sur les systèmes et matériaux existant. Il ne
prend pas non plus en compte les consommations d'énergie (d’une clim par
exemple). Les mentions de performance sur le confort d’été indiquées sur le DPE
sont donc pour le moins très approximatives. Aussi le DPE ne valorise pas
l'inertie thermique (matériaux biosourcés et protections solaires),
décourageant leur installation.
Il est donc urgent de créer un indicateur spécifique pour le confort d'été qui permettrait d’informer réellement le consommateur et de réorienter les financements vers des solutions efficaces comme les protections solaires, les matériaux durables, ou les brasseurs d'air ».