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[Etude] Comment les entreprises européennes se préparent pour répondre aux enjeux posés par la directive

Pour la 11ème année, Tennaxia a conduit, en partenariat avec Euronext Corporate Services, Bpifrance et LCL, une étude sur les pratiques de reporting de durabilité, en interrogeant les personnes directement concernées par ces sujets dans les entreprises, en France et en Europe. En plus de l’analyse des pratiques de l’année écoulée, l’étude s’est élargie aux entreprises non soumises à la NFRD mais qui auront une obligation de reporting dans le cadre de la CSRD, afin de comprendre comment elles se préparent, à quelles difficultés éventuelles elles font face et quelles opportunités elles saisissent. Alors que le planning d’application de la CSRD approche à grands pas, cette étude apporte un éclairage sur les sujets maîtrisés et les zones d’ombre. Focus sur 5 des nombreux enseignements de l’étude.

Les directions financières davantage impliquées dans la stratégie et le rapport de durabilité

74% des entreprises déclarent désormais que leur direction financière est impliquée dans les sujets de durabilité, en très forte augmentation par rapport aux années précédentes. On peut mettre en corolaire de cette information le fait que la pression autour des sujets ESG est beaucoup plus forte de la part des banques et des investisseurs pour 92% des entreprises. Or le DAF est le référent habituel de ces financiers. 91% des entreprises déclarent aborder les thématiques ESG avec leurs banques, notamment les sujets liés au financement durable via l´octroi de prêts fléchés ou indexés par exemple et la collecte des données ESG de l’entreprise. Les banques et les investisseurs répondant eux-mêmes à de nouvelles obligations en matière de reporting ESG (respectivement pillar 3 et sfdr/lec 29), les besoins d’échange sur ces sujets augmentent fortement. De plus, la CSRD ne parle plus de financier vs extra-financier mais de durabilité : les deux sujets se doivent d’être imbriqués : les exigences en matière de fiabilité de la data ESG se renforcent donc et la maîtrise des process de reporting financier par les DAF les amène naturellement à se préoccuper du sujet de la robustesse du reporting ESG. Dans nos échanges avec les entreprises, nous observons depuis un peu moins d’un an un rapprochement des directions RSE et financière. Le règlement taxinomie n’y est pas non plus étranger.

Une implication plus fréquente du Comité Exécutif dans le pilotage des KPIs

En 2023, 34% entreprises déclarent que le comité exécutif s’implique dans le pilotage des KPIs trimestriellement et 12% mensuellement, alors qu’en 2022, 55% des comités exécutifs ne suivaient les KPIs qu’annuellement : cela ne démontrait pas un réel pilotage des thématiques. Les sujets ESG deviennent plus stratégiques et sont de plus en plus intégrés au plus haut niveau de l´entreprise, même si le pourcentage des responsables RSE au sein des comités stratégiques n’a pas changé par rapport à l’an dernier (51%).

Le changement climatique reste le principal risque identifié par les entreprises

Parmi les 13 risques identifiés par les entreprises en moyenne, le changement climatique reste en première position. Dans ses premières versions, la CSRD imposait à toutes les entreprises de publier des informations concernant le changement climatique (atténuation, adaptation et gestion de l’énergie). Dans la version adoptée fin juillet, le changement climatique est maintenant soumis à l´analyse de double importance (ou double matérialité) : au regard des résultats de notre étude, nous pouvons constater que la grande majorité des entreprises s´emparent du sujet et en font un axe prioritaire. Les entreprises ayant des investisseurs hors Europe
n´auront de toute manière pas le choix que d´adresser le sujet (pour répondre aux exigences de reporting ESG des normes IFRS, proposés par l’ISSB. D’ici la fin de l’année, un peu plus de 70% des entreprises interrogées auront effectué leur analyse de risques liés au changement climatique.

Les sujets de la biodiversité, la gestion de l’eau, la gestion de l’énergie, et les droits humains font leur entrée dans le classement des principaux risques ESG.

KPIs, double matérialité… les entreprises qui seront soumises en premier s’approprient peu à peu la CSRD

82% des entreprises qui appliquent la CSRD dès 2025 ont déjà réalisé une analyse de double matérialité, bien qu’à la date de l’enquête, les standards de reporting précisant la méthodologie (ESRS) n’étaient pas adoptés. Pour 41% des entreprises, elle est en cours ou planifiée pour 2023, et 43% des entreprises n’ayant pas encore réalisé ni panifié leur analyse de double matérialité déclarent attendre la publication des textes officiels.

A noter, si la grande majorité des entreprises (79%) qui sera soumise à la CSRD dès 2025 suit déjà globalement ou partiellement les indicateurs qui seront demandés, 19% d’entre elles n’ont pas encore vérifié la concordance entre les indicateurs qu’ils suivent actuellement et ceux de la directive.

Un sujet qui reste complexe à appréhender

57% des entreprises ont déclaré être mal ou très mal informées sur les obligations engendrées par la CSRD, et 43% disent être relativement bien informées (aucune n’ayant déclaré être très bien informée). Constat que l’on fait également en rencontrant les entreprises, logiquement, peu ont pris le temps de lire dans le détail l’intégralité des textes et attendent une vulgarisation et une simplification de la part des cabinets de conseil et des auditeurs.

Cependant, nous pouvons observer une certaine prise de conscience sur l’accroissement de l’importance du sujet ESG. Ainsi, si la taille des équipes RSE reste inchangée depuis la mise en place de la DPEF (55% déclarent avoir entre 1 et 3 personnes dans l’équipe), la tendance devrait être à la progression dans les prochains mois car 52% des entreprises déclarent vouloir recruter des personnes pour se préparer à la CSRD. La gouvernance de la RSE sera également un sujet selon de nombreuses entreprises ainsi qu’évoqué précédemment avec l’intégration notamment des directions financières. Cela témoigne de la pleine conscience des entreprises de l’importance et de la complexité du sujet en termes de thématiques couvertes, de veille réglementaire, de compréhension des textes et de mise en place des obligations.

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