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[Etude] Assurance emprunteur et Loi Lemoine : 1 an après, le miracle de la baisse des prix

La loi Lemoine entrée en vigueur le 1er juin 2022 pour fluidifier le marché de l’assurance emprunteur avait entre autres buts de favoriser la concurrence et permettre aux assurés de faire des économies.

En effet, l’introduction de la résiliation à tout moment devait redonner du pouvoir aux assurés. Mais dans le même temps, la loi supprimait le questionnaire médical pour certains prêts et donc la possibilité pour les assureurs de mesurer le risque et de proposer des tarifs adaptés.  Alors, près d’un an après son entrée en vigueur, quel est le bilan de la loi Lemoine sur le prix des assurances emprunteur ?

Vertone, cabinet de conseil en stratégie et management décrypte ici la situation.

Une envolée des prix des assureurs dits alternatifs

Pour mesurer les impacts de la loi, Vertone a réalisé un recueil tarifaire en avril 2022, soit avant l’entrée en vigueur de la loi Lemoine, que le cabinet a actualisé en septembre 2022 soit après l’entrée en vigueur de la loi et à nouveau actualisé en mars 2023.

Vertone a recueilli les tarifs pour 72 profils types, tous concernés par la suppression du questionnaire médical et qui souhaitaient changer d’assurance emprunteur.

Les tarifs d’une quinzaine d’assureurs alternatifs ont été analysés (par opposition aux bancassureurs proposant des contrats groupe), qui devaient être les principaux bénéficiaires de la loi Lemoine et les plus compétitifs en termes de tarifs.

Finalement, après l’entrée en vigueur de la loi Lemoine, Vertone a mesuré une augmentation moyenne des tarifs de 49% ! L’une des compagnies d’assurance de du panel a même augmenté ses tarifs de 141% et en général les assureurs de du panel ont augmenté leurs tarifs de 25% – 35%.

Des augmentations qui concernent tous les profils d’assurés

Sauf cas particulier, les assureurs du panel ont procédé à des augmentations de tarifs générales, probablement dans une logique de mutualisation et répartition du risque sur l’ensemble de leur portefeuille.

La profession, le fait d’être fumeur ou non, emprunter seul ou à deux n’ont pas d’impact significatif sur les variations tarifaires : les hausses sont homogènes.

En revanche, l’âge a une incidence. Si les augmentations restent importantes sur les profils tests de 28 et 35 ans (avec toutefois des pratiques différentes selon les assureurs), elles le sont encore plus pour les profils de 45 ans qui subissent en moyenne +57% d’augmentation.

Cela s’explique probablement parce que les profils âgés sont ceux pour lesquels l’absence de questionnaire médical présente le plus de difficultés en matière d’analyse de risque.

Une période transitoire ?

Une explication possible de cette hausse des tarifs quelques mois après l’entrée en vigueur de la loi Lemoine est l’adoption d’une approche prudente des assureurs alternatifs ; en attendant d’avoir plus de recul sur les niveaux de risques et sinistralité réels sur les prêts concernés par la suppression du questionnaire médical, les assureurs alternatifs maintiendraient des tarifs élevés pour couvrir ce risque.

Or, la dernière actualisation des tarifs faite en mars 2023 montre une stabilité des prix depuis septembre 2022, donc à un niveau élevé, sur tout le panel d’assureurs.

Désormais deux options sont possibles :

  • quelques mois supplémentaires sont nécessaires aux assureurs alternatifs pour bien qualifier le risque réel suite à la suppression du questionnaire médical et réajuster à la baisse leurs tarifs le cas échéant,
  • les faiblesses structurelles des assureurs alternatifs par rapport aux bancassureurs (portefeuille plus petit ne permettant pas une forte mutualisation et approche basée sur la segmentation du risque plutôt que la massification) ne leur permettent pas de baisser leurs tarifs.

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