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[Etude] Les entreprises face au changement climatique

Pour la seconde année consécutive, LCL Banque des Entreprises et GreenFlex ont interrogé un large panel de décideurs de PME et d’ETI sur la manière dont ils appréhendent les enjeux de la lutte contre le réchauffement climatique pour leurs entreprises, sur la base de quelles connaissances et selon quelles priorités.

Les réponses recueillies permettent de dresser un bilan de l’évolution des comportements par rapport à 2021. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet sociétal du groupe Crédit Agricole et, en particulier, l’engagement d’accompagner 100% de ses clients dans leur transition énergétique.

1/ Une réelle accélération de la prise de conscience par rapport à 2021

Cette 2ème édition du Baromètre LCL GreenFlex confirme la conviction des entreprises à agir de façon urgente en faveur de la lutte contre les dérèglements climatiques. Ainsi 96% des répondants pensent qu’il est encore possible d’infléchir les trajectoires par l’action. Pour 59% des entreprises interrogées, leurs motivations en matière de stratégie bas carbone se sont même renforcées au cours de l’année écoulée.

Trois facteurs majeurs expliquent cette accélération de leurs ambitions :

  • 83% des répondants contre 70% en 2021 s’estiment mieux informés sur les notions qui entrent en jeu lorsque l’on parle de la transition énergétique et du changement climatique.

  • Les pressions des parties prenantes s’intensifient. Ainsi, la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique deviennent des enjeux stratégiques, du fait de leurs clients pour 62% des entreprises (+8 points par rapport à 2021), du fait de leurs salariés pour 52% (-3 points), du fait des évolutions réglementaires pour 48% (+20 points), ou encore du fait de leurs partenaires financiers pour 31% (+23 points).

  • L’envolée des prix de l’énergie les pousse également à passer à l’action. Cette hausse a marqué une profonde rupture de perception pour 20% des entreprises interrogées : d’attentistes, elles sont devenues engagées. Pour limiter l’impact de ces hausses tarifaires, des actions structurantes d’efficacité énergétique (renouvellement d’équipements énergivores, isolation, etc.) sont plébiscitées par plus de la moitié des répondants.

2/ Le passage concret à l’action demeure une difficulté persistante, à commencer par la réalisation de Bilans Carbone® en bonne et due forme

Le Baromètre met en évidence que la proportion des entreprises à réaliser un Bilan Carbone® ne progresse pas, au contraire : seules 37% des entreprises sondées en réalisent un, soit -5 points par rapport à 2021, et seules 28% l’assortissent de feuilles de route (-7 points). Facteur d’atténuation s’il en est, celles qui le font, le font mieux, avec désormais dans 52% des cas (soit + 20 points), l’intégration des émissions du scope 3 dans les mesures et les feuilles de routes qui en découlent (scope 3 = émissions indirectes des activités et leur organisation).

A cet égard, le décret de juillet 2022 imposant la réalisation de Bilans Carbone® pour toutes les entreprises de plus de 250 salariés, et ce à compter du 1er janvier 2023, devrait infléchir sensiblement la pratique observée.

L’enquête souligne également un retrait au niveau de la catégorie des entreprises qui, sans réaliser de Bilan Carbone® ou de feuilles de routes en bonne et due forme, engagent des actions ponctuelles en faveur du Climat. Leur proportion baisse de 3 points à 33%.

3/ De nombreux freins entravent le passage à l’action :

Deux raisons principales continuent d’entraver le passage à l’action des entreprises dans leur lutte contre le changement climatique :

  • La complexité de la problématique globale conjuguée à un manque de temps disponible de la part des équipes dirigeantes ralentissent fortement la prise de décision selon 41% des interrogés (+11 points par rapport à 2021).

  • Mais c’est surtout la dimension financière qui constitue le frein le plus fréquemment cité, au premier rang desquels l’importance des montants à investir (46% des répondants, +6 points), devant la complexité des dispositifs d’aides et de subventions (41% des répondants, +2points).

Du coté des financements, les prêts bancaires et notamment les prêts verts ont le vent en poupe (respectivement 41%, +6 points et 17%, +11 points), à l’inverse des dispositifs Plan de Relance (17%, -8 points). Vu sous l’angle de la préservation de leur trésorerie et de leurs fonds propres, les entreprises citent et utilisent encore trop peu les solutions de financement alternatifs (38%, soit +4 points) et continuent très majoritairement de privilégier l’autofinancement (72%, +6 points).

4/ Le climat, un enjeu moins stratégique pour les PME ?

Cette année, le Baromètre LCL - GreenFlex confirme qu’en moyenne les ETI sont plus avancées que les PME dans la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique, une avance qui s’est même creusée depuis l’année dernière.

  • Près de 60% des PME se sentent bien informées de l’attente des tierces parties (clients, collaborateurs, partenaires bancaires et financiers, etc.), contre 76% pour les ETI.

  • Elles connaissent moins la réglementation que leur homologuent ETI. Seules 26% des PME connaissent par exemple la taxonomie verte et 20% de celles-ci savent y répondre, contre respectivement 48 et 60% pour les ETI.

En n’anticipant peut-être pas assez les pressions de leur environnement, les petites et moyennes entreprises semblent aussi moins agir. Elles sont en effet moins nombreuses à avoir réalisé un Bilan Carbone® et encore moins nombreuses à avoir établi un plan d’actions de type « décarbonation » de leur activité. Autre signe, seules 42% d’entre elles (vs 64% des ETI-GE) ont/vont engager des actions d’efficacité énergétique (renouvellement d’équipements énergivores, isolation) pour limiter la hausse des prix de l’énergie.

 

« Au regard de l’urgence climatique, cette seconde étude ne montre malheureusement pas d’accélération majeure dans la mise en mouvement des Entreprises. Si la prise de conscience est à l’évidence de plus en plus unanime, la mise en œuvre d’actions concrètes tarde encore à se généraliser, y compris dans ses volets les plus simples comme le Bilan Carbone et son corollaire, la trajectoire bas carbone. Or, on le sait tous, le temps ici n’est pas notre allié. Les difficultés à agir étant à la fois réelles et multiples, nous n’avons d’autre choix que redoubler d’efforts et de s’inscrire dans la durée. C’est ce que nous faisons à notre niveau avec par LCL Smartbusiness, l’éco-système développé en faveur de l’accompagnement de la Transition Energétique des Entreprises » indique Olivier Nicolas, Membre du Comex, en charge du Marché des Entreprises, des Institutionnels et de la RSE chez LCL.

« Dans un contexte de crise énergétique et climatique, les entreprises souhaitent agir mais elles ont besoin de solutions concrètes techniques et financières pour anticiper leurs obligations réglementaires et prioriser leurs projets en matière d’efficacité énergétique, de décarbonation ou développement durable. Se transformer ne s’improvise pas : il y a des actions de sobriété à mettre en place, des collaborateurs à former, des équipements à faire évoluer, des investissements techniques à financer, et de la mesure d’impact à piloter dans la durée. Mais l’ensemble de ces actions sont efficaces que si elles s’inscrivent dans une stratégie bas carbone », conclut Marie Sylvie Bertail, DG de GreenFlex.

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