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[Etude] 5ème édition de l’Observatoire des Trajectoires Professionnelles

Le monde du travail, transformé par la crise sanitaire, révèle des situations professionnelles diverses et inégales selon les actifs

Plus de 65% des actifs estiment que la crise sanitaire a des impacts sur leur travail encore aujourd’hui. 40% d’entre eux ont le sentiment que leur situation de travail s’est partiellement ou entièrement dégradée. Leur volonté de changer de profession dans l’année à venir est entre 3 à 6 fois supérieure à celle des 32% d’actifs qui estiment que la crise n’a pas affecté leur travail. Ceci dessine un monde du travail plus morcelé où les actifs semblent agir en réaction face aux évènements dans leur choix de parcours professionnel.

Cette 5ème édition de l’Observatoire des Trajectoires Professionnelles, publiée par la Fondation The Adecco Group en coordination avec LHH et le Groupe IGS, s’intéresse ainsi à la capacité des individus à anticiper les transformations du travail à venir et à construire leur parcours professionnel face aux mutations à plusieurs vitesses du monde du travail.

Loin des effets loupe, les impacts plus contrastés de la crise sanitaire sur le monde du travail

Depuis 2 ans, les situations de travail se sont fortement modifiées, ce qui a ouvert la voie à de nombreuses visions parfois caricaturales de ce « nouveau » monde du travail. « Grande démission », « démission silencieuse » ou encore « tout-télétravail » sont autant d’images qui ont envahi la représentation médiatique du travail. La réalité apparaît plus nuancée.

  • Plus de 60% des actifs ne pratiquent jamais le télétravail post-crise
  • L’hybridation du travail concerne principalement les cadres, surtout les urbains, région parisienne en tête
  • Pour la moitié des actifs, la motivation au travail a été la plus touchée par la crise
  • Les actifs en télétravail et ceux qui ne pratiquent pas le télétravail sont tout aussi divisés sur les impacts de la crise sanitaire sur leur situation de travail : le recours au télétravail n’explique pas tout.

La crise sanitaire et ses conséquences continuent d’impacter les situations de travail. Cependant, tous les actifs ne sont pas touchés de la même manière. Ceci incite à rester précautionneux face aux discours généralisant une unique évolution du travail post-Covid.

Des actifs divisés sur le degré et la nature des conséquences de la crise sanitaire sur leur situation de travail

S’agissant de la nature des impacts de la crise sur leur situation de travail, de nouveau, les actifs apparaissent divisés, ce qui dessine un monde du travail plus morcelé face à des mutations protéiformes :

  • 1 actif sur 3 estime finalement que la crise n’a pas bouleversé sa situation de travail et forme ce que l’Observatoire nomme « un îlot de stabilité »
  • Plus de 65% des actifs affirment que la crise sanitaire a encore des impacts sur leur travail sans que ces impacts soient forcément négatifs
  • Au total, 40% des actifs estiment que la crise a au moins une répercussion négative sur leur travail
  • Les actifs qui estiment que la crise sanitaire a transformé négativement leur situation de travail ont 4,5 fois plus de probabilité de se trouver en épuisement professionnel que les actifs qui estiment que la crise sanitaire n’a pas d’impact sur leur travail.

Une telle diversité de vécus au travail de la part des actifs complexifie la capacité des acteurs sociaux à poser un diagnostic clair sur les conséquences de la crise sanitaire sur le travail, tant cette dernière semble avoir eu des effets diffus et disparates à l’échelle des personnes plus qu’à l’échelle des collectifs de travail.

Une volumétrie importante de transitions professionnelles en cours et à venir

Depuis sa création, l’Observatoire des Trajectoires Professionnelles a pointé au travers de ses travaux la volumétrie importante de transitions professionnelles vécues par les actifs tous les ans. Cette dynamique se confirme post-Covid et pose la question de la pérennité de ces mouvements pour les actifs concernés.

  • 1 actif sur 3 a connu une transition professionnelle en 2022, confirmant la dynamique des transitions professionnelles avant crise
  • Bien que constituant une catégorie moins importante des actifs (3,6%), celle des actifs ayant trouvé un emploi après une formation enregistre une hausse
  • Parmi les actifs ayant connu plusieurs transitions professionnelles dans la même année, 34% déclarent déjà vouloir changer de profession dans l’année à venir
  • Parmi les actifs qui estiment que la crise a profondément et négativement transformé leur situation de travail, 35% déclarent vouloir changer de profession dans l’année à venir.

Si la volumétrie des transitions professionnelles ne se dément pas post-Covid, au vu des résultats de notre étude, il apparaît que ces transitions ainsi que les impacts de la crise constituent un réservoir important de transitions professionnelles pour l’année à venir.

Des parcours professionnels qui se construisent encore trop en réaction face aux évènements dans un marché de l’emploi pourtant dynamique

Les transitions professionnelles à venir sont nourries par les publics ayant déjà connu des changements durant l’année écoulée et par ceux qui ont été impactés négativement par la crise. Ceci dessine des mouvements et des trajectoires principalement construites en réaction plus qu’en anticipation.

  • En 2022, seuls 24% des actifs estiment que le digital va impacter leur emploi. Ils étaient 20% en 2018. La prise de conscience sur ces enjeux apparaît encore très limitée.
  • S’agissant de l’impact de la transition écologique, 17% seulement estiment qu’elle impactera leur activité professionnelle
  • Dans les deux cas, les actifs conscients de ces changements à venir sont en majorité ceux déjà impactés aujourd’hui.

La crise sanitaire aurait pu être l’occasion d’une prise de conscience chez les actifs de l’importance de la transformation digitale des métiers et des activités professionnelles à venir, ainsi que de l’impact de la transition écologique sur leur activité professionnelle. Malheureusement, il n’en est rien et les niveaux de prise de conscience de ces enjeux structurels et de leurs impacts restent encore très faibles.

Des dispositifs d’accompagnement et d’orientation à renforcer pour des actifs en manque de projection professionnelle

Si le CPF semble avoir connu un vrai gain de notoriété sur les années écoulées, ceci semble moins vrai pour les autres dispositifs d’orientation et d’accompagnement issus de la réforme de la formation professionnelle de 2018.

  • 95% des actifs déclarent voir ce qu’est le CPF en 2022. Pour autant, 80% d’entre eux ne l’ont encore jamais mobilisé pour suivre une formation
  • A l’inverse, près de 85% des actifs déclarent ne pas connaître le Conseil en Evolution Professionnelle (CEP)
  • 60% estiment ne pas avoir de vision claire de leur avenir professionnel à 3-5 ans
  • 42% des actifs se déclarent inquiet voire très inquiet des évolutions du monde du travail.

Le besoin d’accompagnement et d’orientation est élevé parmi les actifs. Les impacts diffus de la crise et le manque de prise de conscience des transformations structurelles du travail à venir posent l’importance d’une pédagogie et d’un accompagnement au plus proche des individus, tenant compte des dynamiques des bassins d’emplois et des caractéristiques personnelles et professionnelles des personnes.

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