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[Etude] Pour 7 salariés de start-up sur 10, l’intéressement au capital rime avec injustice et opacité

Alors que la « Grande démission » gagne la France après avoir déferlé sur les États-Unis, Caption, première plateforme permettant d’acheter et de vendre les actions des meilleures start-ups françaises, publie les résultats d’une grande étude jamais réalisée sur la perception des BSPCE par les salariés de la French Tech.

Pour les start-ups, les conclusions de l’enquête sont alarmantes. Si les “stock options” à la française ont toujours autant la cote auprès des start-ups et de leurs collaborateurs, ces derniers jugent leur gestion opaque et injuste au sein de leur société. Conséquence : un déficit de projection à long ou moyen terme dans l’entreprise.

Les BSPCE : un argument de 1er choix pour attirer les talents

Nul doute, les BSPCE constituent un outil idéal pour attirer de nouveaux talents. Il est d’ailleurs largement utilisé dans l’écosystème startup, favorisé par le gouvernement qui a su le promouvoir massivement depuis 2020. Les Bons de Souscription de Parts de Créateur d’Entreprise (BSPCE) sont attribués gratuitement aux salariés. Leur détention permet de souscrire des actions à l’issue d’une période déterminée et à un prix fixé à l’avance. Très simplement dit, il s’agit d’une sorte de bon d’achat qui peut rapporter très gros si la startup en question croît de manière significative et gagne en valorisation.

On comprend mieux pourquoi 70% des salariés considèrent l’intéressement au capital comme l’une de leurs principales sources de motivation lorsqu’ils rejoignent une start-up. Dans le détail, sur une échelle allant de 1 à 10, si plus de 33% des collaborateurs placent ce degré de motivation entre 7 et 8, 16,5% le situent à 9, et 32%, soit un tiers des sondés, à 10 !

Seuls 36% des collaborateurs négocient leur contrat de BSPCE

Pourtant, dans la pratique, seulement 36% des employés des start-ups ont négocié leur package de BSPCE lors de leur prise de poste.

Un résultat qui peut sembler d’autant plus surprenant que, par ailleurs, plus de 62% disent être au fait des mécanismes intrinsèques aux BSPCE (attribution, vesting, prix d’exercice, etc.). Aussi, plus de 53% ont pris le temps de lire intégralement la documentation juridique attachée à leurs BSPCE, et en ont donc une bonne connaissance. En vérité, le paradoxe n’est peut-être ici qu’apparent : c’est bien parce que les salariés sont informés du fonctionnement des BSPCE qu’ils savent n’avoir que peu de prise sur les opérations liées au capital de leur société. Les salariés comprennent rapidement que leurs BSPCE ont peu de chance d’être “liquides” un jour et matérialiser un vrai gain. 70% d’entre eux n’ont d’ailleurs jamais exercé leurs BSPCE. Lors de leur entrée en poste, ils préfèrent donc négocier un bon salaire dont la réalité est bien plus palpable.

7 salariés sur 10 estiment leur start-up opaque et injuste

Ainsi, malgré leur volonté de participer au capital de leur société, et donc d’aligner leurs intérêts notamment avec ceux des fondateurs, les collaborateurs jugent négativement la manière dont les plans d’intéressement sont établis au sein de leur start-up. Là encore, les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 67% estiment que l’actionnariat salarié n’est pas géré de façon juste et transparente dans leur entreprise.

Ce déficit de confiance a des conséquences lourdes pour les start-ups.

À commencer par un déficit d’attractivité. 68% des salariés sondés refusent catégoriquement d’intégrer une start-up qui inclurait dans leur contrat une clause empêchant le libre exercice et/ou la revente de leurs actions (clause d’agrément, lockup, etc.), pratique pourtant de plus en plus courante imposée par la société et leurs conseils, souvent sans prévenir leurs employés titulaires de BSPCE.

Face à l’émergence de licornes et des startups valorisées plusieurs centaines de millions d’euros, les salariés souhaitent à leur tour capter la valeur créée par leur travail. 78% des sondés souhaitent pouvoir convertir leurs BSPCE en espèces sonnantes et trébuchantes dans un laps de temps ne dépassant pas 5 ans. Contrairement à nos aînés qui restaient des dizaines d’années dans leur société, les sondés eux n’ont pas vocation à passer leur vie à travailler pour leur startup. 8 salariés sur 10 déclarent qu’ils resteront moins de 5 ans dans leur société, d’où la nécessité d’adapter rapidement des plans d’intéressement pour motiver ses forces vives à s’impliquer le plus longtemps possible dans la réussite de leur startup.

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