Crise sanitaire, bouleversements géopolitiques, prise de conscience écologique : plus ou moins directement, le vélo est au carrefour de toutes les conjonctures. Pour répondre à une demande exponentielle malgré des pénuries et un pouvoir d’achat en berne, de nouveaux acteurs viennent donner une seconde vie au marché de l’occasion. Avec ses vélos reconditionnés, le jeune “Projet Boussole” fait office d’exemple en la matière !
En France, la « Vélorution » est lancée à pleine vitesse depuis l’apparition de ce néologisme dans les 70 ! Et la pandémie n’a fait qu’amplifier ce phénomène en imposant le vélo dans les déplacements du quotidien, à l’instar de nos voisins scandinaves, générant une prise de conscience générale sur les enjeux environnementaux.
Mais la crise sanitaire a également eu son lot d’effets néfastes sur le marché du vélo neuf, provoquant une pénurie sans précédent, conséquence d’une production de pièces détachées asiatiques à l’arrêt et d’acheminements rendus parfois impossibles. Aujourd’hui, le re-confinement de plusieurs villes chinoises balaie peu à peu les espoirs d’un retour à la normale d’ici 2023.
Parallèlement, la guerre aux portes de l’Europe impacte brutalement les relations commerciales internationales, entraînant une hausse des prix des matières premières et une inflation qui met à mal le pouvoir d’achat des français.
Réparer le parc existant, construire une filière du reconditionné
Émanent alors de nouveaux acteurs bien décidés à satisfaire cette forte demande en proposant une offre écologique contournant les pénuries et remédiant à la crise du pouvoir d’achat. La start-up Projet Boussole dédiée à la restauration et la vente de vélos de seconde main en est un bon exemple :
“On parle de pénurie mais il faut savoir qu’il y a plus de 9 millions de vélos dormants dans les caves et garages des français ! Notre objectif est simple : construire une filière du reconditionné pour proposer une offre de vélos de qualité, disponibles immédiatement et à des prix bien inférieurs au neuf.” explique Hugo Borrin, fondateur de Projet Boussole
Chaque semaine ce sont en moyenne 30 à 50 références de vélos qui sont disponibles sur le site www.projetboussole.fr. Pour permettre à ses clients de trouver le produit idéal, Hugo Borrin propose un accompagnement personnalisé, des essais dans son atelier parisien et une livraison dans toute la France de vélos 100% montés.
La petite entreprise fixe ses prix en toute transparence et propose des bicyclettes 20 à 60% moins chères que sur le marché du neuf.
Enfin, qui dit filière du reconditionné dit redonner confiance aux consommateurs. La vente de vélos d’occasion - qui se fait à 90% de particulier à particulier - est en effet associée à de nombreux problèmes de qualité de l’offre (et donc de sécurité), de traçabilité (avec une part importante de vélos volés) et bien évidemment d’absence de service avant et après l’achat.
Pour pallier ce triple risque, le jeune entrepreneur et son équipe de mécaniciens chevronnés :
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- passent systématiquement en revue 50 points de sécurité, garants de la Charte de Projet Boussole
- contrôlent étroitement leurs filières et process d’achats
- proposent des solution de marquage et d’assurances contre le vol
- accompagnent la vente d’un large panel de services, de la reprise de l’ancien vélo au service après-vente en passant par la vente d’accessoires
L’émergence de ces nouveaux intermédiaires va de pair avec d’ambitieuses politiques publiques dont le développement d’infrastructures de mobilité. En mars dernier, la Région Île-de-France votait un budget de 6 millions d'euros pour favoriser la pratique quotidienne du vélo et renforcer les services associés sur son territoire. Nouvelles pistes cyclables, stationnement, voies vertes, mise en œuvre du RER-V... Autant de nouveaux projets qui s’ajoutent aux 700 km de pistes cyclables financées sur tout le territoire francilien depuis 2016.