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[Tribune] Veille économique transverse : un pilier majeur pour l’entreprise

Par Arnaud Marquant, Directeur des opérations chez KB Crawl SAS

Face à un monde qui ne cesse d’augmenter ses flux, son rythme et ses datas, la veille constitue un outil d’optimisation adapté. Mais cette veille, pour être plus efficace encore, se doit d’être partagée au sein même de l’organisation. Explications, alors que débute le 27 octobre le Search Day 2021, forum de la veille informationnelle et économique.

Les effets d’accélération sont là, et le constat est général : depuis une vingtaine d’années, la mondialisation et l’internationalisation des échanges ont entraîné une accélération du temps, une densification des flux dématérialisés, des débits de plus en plus élevés et des connexions 24h sur 24. Dans le même temps, la concurrence s’est intensifiée – notamment avec l’apparition de nouveaux acteurs. Les partenaires économiques de nos organisations sont de plus en plus exigeants, que ce soit en termes de traçabilité, d’automatisation ou de mesure en temps réel. Tout ceci bouleverse les relations clients, augmente la versatilité ambiante, fragmente les audiences… Les sources d’information sont désormais pléthoriques, entre plateformes, réseaux sociaux, blogs et infos « push ». Nos environnements sont ainsi en mutations permanentes, technologiquement, sectoriellement et réglementairement.

De nombreux acteurs de l’entreprise concernés

Face à de telles accélérations, il est peu à peu devenu impératif que l’entreprise intègre rapidement l’information, afin de réagir en optimisant ses pratiques. La veille économique et informationnelle s’impose ici comme une évidence, et ce à plusieurs niveaux de l’organisation. Ainsi le dirigeant va-t-il pouvoir, grâce à cette veille, affiner sa stratégie, agir et réagir au mieux selon les circonstances, anticiper ses actions à venir mais également maîtriser son temps comme son budget. De leur côté, plusieurs départements et directions vont pouvoir monter en capacités. La surveillance des marchés et des acteurs, le contrôle de la réputation, l’évolution de l’offre seront optimisés au sein de la direction Marketing & Communication. Grâce à la veille, le département juridique pourra assurer et consolider la sécurité juridique de l’entreprise, mais également conseiller la direction comme les salariés et se mettre en conformité face aux évolutions. Du côté de la R&D et de l’innovation, la veille permettra de détecter les signaux faibles comme les nouvelles tendances, mais aussi surveiller les brevets et identifier les innovations technologiques. Le département Etudes bénéficiera quant à lui d’un enrichissement de sa base de connaissances. Il sera à même de mieux analyser le marché et ses évolutions, et de participer de manière plus efficace à l’intelligence de l’entreprise – atouts qui toucheront également les documentalistes dans leur mission de veille et de partage.

La veille transverse répond aux défis de notre époque

Au-delà de ces savoirs « en étoile », c’est surtout la transversalité de la veille qui va permettre d’atteindre un même niveau d’information et de le partager autour du projet commun. Parce qu’elle stimule la pensée et la réflexion, la veille partagée unifie, rassemble et fédère. C’est par elle que le processus d’intelligence collective peut naître et se déployer. Cette mise en commun est plus qu’essentielle : elle est aujourd’hui devenue vitale. Sur ce point, trois atouts sont tout particulièrement à signaler.

La veille transverse – j’insiste vraiment sur cette notion de partage – permet tout d’abord de gérer l’infobésité, de rationaliser l’information, d’identifier les signaux faibles (souvent appelés à devenir les axes majeurs de demain) et de ne rien rater. Elle nous éclaire dans le magma des informations et permet aux organisations de demeurer en position haute – c’est-à-dire de dominer la situation.

La veille transverse permet également à l’organisation d’affiner ses dynamiques de collaboration. Le partage permet ici de s’enrichir mais également de générer des synergies, de casser les silos, et de libérer la créativité. Il s’agit là de nécessaires respirations collectives.

Enfin, en informant en temps réel, la veille transverse permet de gagner du temps, d’analyser un très vaste corpus de documents en un minimum de temps. Reposant sur l’intelligence artificielle ainsi que sur le machine learning, elle permet à l’être humain de demeurer au cœur des décisions qui sont prises.

Ne nous égarons donc pas dans une approche qui serait par trop techniciste. En 2021, la veille stratégique et l’intelligence économique demeurent des champs au sein desquels le veilleur a plus que jamais sa place en tant que plus-value, chasseur de tendance et vigie. Si l’intelligence économique est devenue une nécessité, c’est donc bien pour des raisons humaines, collectives et managériales. C’est pour que l’être humain demeure en situation de choix que les outils sont là, au service de la stratégie.

 

 

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