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M&A, covid-19 et marché nord-américain

Bien qu’attendu, l’impact de la pandémie du Covid-19 sur le marché des fusions-acquisitions apparaît considérable au cours des 6 premiers mois de 2020. Cependant, les données du dernier Quarterly Deal Performance Monitor (QDPM) de Willis Towers Watson, réalisé en partenariat avec Cass Business School, mettent en évidence de fortes disparités à l’échelle régionale, tant en matière de performances que de volume.

Les derniers résultats du QDPM montrent en effet que le marché nord-américain a de très loin connu sa baisse la plus abrupte en matière de performances (évolution du cours de l’action de l’acquéreur). Les acquéreurs locaux ont ainsi sous-performé leur indice régional de -7,2 pp (points de pourcentage). En matière de volumétrie, seules 137 transactions ont été réalisées au premier semestre (contre 188 durant la même période l’année dernière) : ce chiffre est le plus faible jamais enregistré sur ce marché sur une période de 6 mois depuis le lancement de l’étude en 2009.

À l’inverse, les acquéreurs européens ont surperformé leur indice régional de +10,2 pp, et réalisé 80 transactions en 2020, contre 68 au premier semestre l’année dernière. C’est la première fois depuis 2 ans que l’Europe enregistre trois trimestres consécutifs de performance positive. Les acquéreurs britanniques ont même surperformé l’indice de +16,9 pp, avec 15 transactions réalisées au cours du premier trimestre 2020.

Enfin, les acquéreurs de la région Asie-Pacifique s’en sont également mieux sortis ce semestre par rapport à leur indice régional, avec une performance positive plus modeste (+3,1 pp), dans un contexte de baisse de volume relativement faible (82 transactions, contre 95 au premier semestre 2019). Surtout, la surperformance observée les trois derniers mois s’avère nettement plus importante (+8,0 pp grâce à 41 transactions réalisées, soit le premier résultat trimestriel positif enregistré depuis fin 2016).

« En raison de l’épidémie du Covid-19, le marché mondial des fusions-acquisitions a atteint son niveau le plus bas depuis plus d’une décennie, ce déclin étant essentiellement dû à la performance du marché nord-américain. Le climat d’incertitude économique engendré par la pandémie a visiblement eu un impact négatif bien plus marqué sur la capacité des entreprises américaines à initier et réaliser leurs négociations avec succès », analyse Philippe Velard, Responsable Fusions & Acquisitions chez Gras Savoye Willis Towers Watson.  

« L’Europe s’en est mieux sortie que beaucoup d’autres régions, ce qui est largement dû à l’existence d’un important pipeline de transactions et à des engagements pris avant le début de la pandémie. Le continent a dû survivre à des mois exceptionnellement difficiles, et même si le télétravail s’est imposé, le niveau des transactions intrarégionales devrait se redresser durant le reste de l’année avec l’allègement des restrictions et la reprise des déplacements sur le continent. »


Les conclusions du rapport apportent également les enseignements suivants 

- Des transactions plus étalées sur la durée - Le délai moyen de conclusion des transactions au premier semestre 2020 a augmenté de 8% par rapport à la même période l’année dernière (de 144 à 156 jours). Selon Willis Towers Watson, cette tendance devrait perdurer, les fusions et acquisitions étant amenées à être retardées ou annulées, en attendant le pic de la crise.

- Les méga transactions gardent la cote - 6 méga transactions (d’une valeur supérieure à 10 milliards de dollars) ont été conclues au premier semestre 2020, contre cinq au premier semestre 2019.

- Les gagnants - Les acquéreurs des secteurs de l’énergie (+8,2 pp), de la santé (+3,4 pp) et des matériaux (+9,8%) ont tous surperformé leurs indices respectifs au premier semestre 2020.

- Les perdants - Les acquéreurs des secteurs de la haute technologie (-15,4 pp) ont été sévèrement touchés pendant la pandémie du Covid-19.

Transactions domestiques vs internationales - Les transactions transfrontalières et transrégionales ont surperformé leurs indices de +0,3 et +6,2 pp respectivement au 1er semestre 2020, tandis que les transactions domestiques sont restées sous leurs indices, à -2,6 pp.

« Avant les fortes perturbations provoquées par le Covid-19, les acquéreurs devaient déjà faire face à un climat d’incertitude (conflits commerciaux, menace d’une récession mondiale, activisme actionnarial en plein essor, sans oublier la future élection présidentielle aux États Unis). Les performances et le volume des transactions observés sur certains marchés en sont d’autant plus impressionnants », poursuit Philippe Velard. « Bien qu’il ne soit pas possible de prévoir l’impact à long terme de la pandémie, des perturbations supplémentaires se manifesteront inévitablement. »

« Si les crises précédentes nous ont enseigné une chose, c’est que les opportunités de réaliser des transactions se présenteront, et ce en raison des importants capitaux restant à déployer. Ces opérations deviendront beaucoup plus sélectives, et ce en partie en raison des bouleversements subis par le marché et des prix avantageux des cessions d’activités secondaires. Les transactions dureront également plus longtemps, et les acquéreurs devront se préparer à voir la durée et l’ampleur de leurs processus de due diligence augmenter, du fait de la présence persistante du Covid-19 », conclut-il.

 

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