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Agrégation de comptes : si la bataille entre fintechs et banques continue,…

… elle doit s'arrêter dans l'intérêt du client ! 

Tribune de Jonathan Herscovici, président et co-fondateur de la fintech WeSave.

Les fintechs devront passer par des interfaces mises à disposition par les banques pour accéder aux données des comptes de paiement de leurs clients. La confirmation définitive cet arrêt est attendue vendredi 24 novembre.

1/ Bref rappel historique

Tout commence en 2015 avec l’adoption par le Parlement européen de la DSP2 (Directive sur les Services de Paiement 2), qui vise à encadrer les nouveaux acteurs du secteur du paiement, notamment les services d’agrégation de comptes et d’initiation de paiement. Une guerre de lobbying, opposant banques traditionnelles et fintechs, s’enclenche alors autour de la mise en œuvre de cette directive, prévue pour janvier 2018.

2/ Web-scraping ou API ?

Les banques traditionnelles, soutenues par l’EBA (Autorité Européenne de Banques), prônent l’utilisation d’API (Application Programming Interfaces), c’est-à-dire d’interfaces dédiées qu’elles fourniraient et qui permettraient aux nouveaux acteurs d’accéder à certaines données des comptes courants de leurs clients communs. Cette solution s’accompagnerait de l’interdiction de la technique du web scraping, utilisée par les fintechs pour récupérer les données des comptes des clients à l’aide de leurs identifiants et mots de passe. Ainsi, elle laisserait les banques seules maîtresses des informations qu’elles souhaitent mettre à disposition. Pour les fintechs, qui ont trouvé un soutien de poids en la personne du vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, cette solution ne va pas dans le bon sens : elle risque de bloquer l’innovation, si les banques décident - et c’est fort probable - de ne fournir qu’un accès à minima aux informations.

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3/ Bruxelles a statué : des API devront être offertes par les banques

La Commission européenne vient de trancher et le texte final publié lei 24 novembre. Dans les normes techniques réglementaires (RTS) dont dépendra la mise en œuvre de la DSP2, elle prévoit que les banques mettent en place un accès par API aux données des comptes courants de leurs clients (l'accès aux autres comptes de type épargne ou crédit ne sont pas concernés par la DSP2). Si une banque ne propose pas d’API, les fintechs pourront toujours utiliser le web scraping. En revanche, les API mises à disposition par les banques seront obligatoirement utilisées par les fintechs, qui devront par ailleurs les tester pendant 6 mois. Si les tests sont concluants, les API testées deviendront les portes d’entrée universelles et incontestées aux données des clients, sauf si elles ne fonctionnent plus (5 tentatives d'accès à l'API sans réponse dans les 30 secondes), auquel cas le recours au web-scraping sera autorisé. Quant aux banques dont les API ne réussissent pas le test, elles devront proposer un accès direct en alternative.

4/ Les données bancaires appartiennent aux clients

Si ces normes, qui devraient être officiellement publiées ce vendredi, ne sont pas rejetées par le Parlement et les états-membres, elles entreront en vigueur dans 18 mois, soit jusqu’à mi-2019. N’oublions pas que les clients sont les seuls propriétaires de leurs données bancaires et financières. Ils sont en droit de les utiliser à leur guise et notamment de les confier à une application ou à un service tiers s’ils le souhaitent, la DSP 2 et le RGPD (Règlement Général pour la Protection des Données) le rappellent très clairement d'ailleurs dans le contenu des textes réglementaires.

Dans l’ère pré-fintech, seules les banques pouvaient prétendre connaître les clients et tiraient leur légitimité d’un conseil qui se voulait objectif, car elles étaient les seules à détenir la donnée créée tout au long de la relation bancaire. Seulement, les règles du jeu sont en train de changer. L’avenir des agrégateurs de comptes et la bonne mise en œuvre de la DSP2 devront donc être co-construits par les banques et les fintechs : leur succès dépendra de la capacité de toutes les parties prenantes à garder l’intérêt du client final au cœur de leur approche.

La tribune complète de Jonathan Herscovici est publiée sur Le Cercle les Echos

www.wesave.fr

 

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