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Connaissez-vous quelqu’un qui aurait fait l’acquisition d’une machine à écrire ces dernières années ?

Billet mensuel du docteur Leber, fondateur d’Acatis, société de gestion indépendante allemande.

Le mois dernier, nous avions abordé le sujet des tendances incontournables des 10 prochaines années, notamment la voiture électrique, la voiture autopilotée, le Bitcoin, etc… Au moment même où nous traitions le sujet, la tendance s’est accélérée.

D’ici 2020, la Chine prévoit 361 milliards d’investissements dans les énergies renouvelables, notamment pour assainir l’air pollué. Parallèlement, les pays occidentaux hésitants se font dépasser comme ce fut déjà le cas pour les cellules photovoltaïques. La Chine prévoit pour 2018 un taux de véhicules électriques de 8% parmi les nouvelles immatriculations. Ce taux est voué à augmenter dans les années suivantes. Pour une taille totale de marché de 25 millions de véhicules, cela représente 2 millions de voitures, contre 500 000 en 2016. Entre 2016 et 2018, nous constatons donc deux phases de doublement du nombre des véhicules.


Qui fournit ces véhicules ?

En Chine, Volkswagen est leader avec 4 millions de voitures vendues. Moins de 1/1000 appartient à la catégorie des voitures électriques. Volkswagen ne prévoit 400 000 voitures électriques en Chine qu’à partir de 2020, ce qui est beaucoup trop tard pour satisfaire à la demande de 2018. En revanche, le groupe chinois BYD distribue près de 100 000 voitures électriques en Chine et détient ainsi environ 20% du marché (équivalent à environ 500 000 unités). Il ne devrait pas être difficile pour le groupe de doubler ce volume. Aujourd’hui et malgré une complexité nettement inférieure, les voitures électriques restent plus chères que celles avec moteur à combustion. Ceci est dû au coût des batteries, mais celui-ci baisse d’environ 20% par an. Les batteries sont les composants les plus chers des voitures électriques. Si l’objectif de coût de 100 USD par kWh d’ici 2020 pouvait être atteint (env. 1 000 USD en 2008), la batterie d’une grosse Tesla coûterait environ 10 000 USD et les coûts de production d’un véhicule de cette marque, qui sont actuellement de l’ordre de 50 000 USD, baisseraient alors à 30 000 USD.

Tesla prévoit pour 2018 la fabrication d’environ 500 000 véhicules électriques, contre 84 000 en 2016. A cet effet, Tesla construit une grande usine de batteries avec Panasonic. D’autres usines, beaucoup plus grandes, sont également en cours de construction en Chine.

Dans quelques années, les voitures électriques seront moins chères que les modèles traditionnels et ceci à cause de la diminution naturelle des coûts. Elles s’imposeront d’abord dans les domaines où l’autonomie ne joue pas un rôle important, à savoir dans les centres villes (il suffit de penser aux scooters électriques produits par Deutsche Post). L’augmentation de l’autonomie élargira le secteur aux véhicules pour longs trajets. Quiconque a fait le pas d’adopter une voiture électrique ne reviendra plus au moteur à essence. Connaissez-vous quelqu’un qui se serait acheté un téléviseur à tube cathodique une fois les écrans plats devenus omniprésents ? Ou quelqu’un qui se serait acheté une caméra à pellicule après que les appareils numériques se soient imposés ? Qui aurait fait l’acquisition d’une machine à écrire ces dernières années ? Ou encore d’un tourne-disque ou d’un appareil à cassettes ? Qui s’est acheté récemment un atlas automobile ?

L’adoption de technologies plus performantes avance à pas de géant et est une voie à sens unique. Et surtout, elle ne se fait pas progressivement mais à toute allure. D’où notre hypothèse : l’électromobilité va s’imposer de manière massive et irréversible, notamment sous l’effet de coûts en diminution. Le mouvement vient de Chine et nécessite de gros volumes de cuivre, de cobalt, de nickel et de lithium. Les marchés vont affronter des pénuries de matières premières et de semi-conducteurs. Les voitures auront un cycle de vie plus court, qui nécessitera un recyclage actif.

N’importe qui peut, tout à coup, construire des voitures comme le prouve l’exemple de Deutsche Post. Les constructeurs allemands sont trop lents et perdent leur actuelle aura de prestige. L’industrie allemande des équipementiers automobiles et par conséquent leurs fournisseurs de produits métalliques vont être décimés. Cela entraînera des suppressions d’emplois et des défaillances de crédit pour les banques. L’évolution aura en conséquence des répercussions sur les élections en Allemagne.

http://www.acatis.de/fr

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