Connexion
/ Inscription
Mon espace
Culture & Société
ABONNÉS
Partager par Linked-In
Partager par Xing
Partager par Facebook
Partager par email
Suivez-nous sur feedly

[Point de vue] Comment la France va regarder le monde sortir de la crise

Didier Maurin, fondateur et gérant de Didier Maurin Finance

Au risque d'être présomptueux, nous pensons, dans notre profession, que nos clients auront certainement besoin de nous dans les mois et les années à venir comme jamais auparavant.

Pourquoi ? Tout simplement parce que la donne a changé, pour deux raisons très différentes :

En premier lieu, la France s'affaiblit, et il est dramatique de constater qu'elle ne profite en rien de la nouvelle croissance mondiale qui commence à s'affirmer, notamment aux Etats-Unis, en Angleterre et en Asie du Sud-Est. Dès lors, nous sommes convaincus qu'une diversification internationale de ses actifs s'impose, et plus précisément en Immobilier International.

Par ailleurs, l'environnement législatif européen a profondément évolué et le grand public ne l'a toujours pas compris. En effet, le fait que Bruxelles ait décidé d'associer l'épargnant aux pertes éventuelles de sa banque dès le 1er janvier 2016 est dramatique en soi, car dans 15 mois, vous pourrez subir des prélèvements sur une partie de vos avoirs en compte pour sauver votre banque française, comme cela vient d'arriver à Chypre.
En effet, pour Bruxelles, les Etats européens sont beaucoup trop endettés et il n'est plus question de leur permettre de sauver les banques au bord du dépôt de bilan comme ce fut le cas en 2007-2008 au moment de la crise des "subprimes".

C'est donc maintenant à l'épargnant de le faire. A ce propos, le texte législatif de Bruxelles est subtil, car si autrefois vous étiez traité comme un déposant avec la garantie d'un dépôt lorsque vous placiez de l'argent chez votre banquier, aujourd'hui, le mot "déposant" a été remplacé par le mot "créancier". De ce fait, lorsque vous placez 10 000€ dans votre banque, vous ne faites plus un "dépôt" d'argent mais un "prêt" de 10 000€ à votre banquier, sans assurance de les revoir un jour…
Or, avec un système bancaire français, qui certes renoue avec les bénéfices mais dont les capitaux propres sont très faibles, le risque est grand, dans un pays malade économiquement, qu'il se passe un jour quelque chose.

Rappelons que la législation européenne oblige les banques à détenir 8% de fonds propres, soit posséder 8 milliards d'actifs nets pour 100 milliards de dettes, et qu'aucune n'arrive à obtenir ce résultat puisqu'elles sont toutes à des pourcentages de 2,5 à 4%. Rappelons aussi que les dettes des Etats ont été largement reportées sur les banques, que nous vous avions prévenu de ce risque comme de la fin du secret bancaire dans le monde et que cela a fini par arriver !

Nous accordons toujours notre confiance à des pays comme la Suisse pour leur solidité et la force de leur système bancaire mais restons malheureusement convaincus que la France va encore rencontrer nombre de crises à l'avenir contre lesquelles il faut prémunir votre patrimoine.

Du reste, ne nous faisons pas d'illusion. Toutes leurs dettes par milliers de milliards, nos Etats ne les rembourseront jamais. Et si demain les banques centrales cessaient d'imprimer les milliards nécessaires grâce à leurs planches à billets miraculeuses, notre système économique mondial s'écroulerait immédiatement. Elles vont donc continuer à le faire car, quoi qu'elles en disent, elles n'ont pas le choix.
D'ailleurs à ce sujet, nous avions déjà annoncé la baisse de l'euro et suggéré l'achat judicieux d'actifs à l'étranger libellés dans d'autres monnaies. Or, ce déclin de l'euro est aujourd'hui une réalité puisque notre monnaie est déjà passée de 1,40 à 1,33 contre le dollar.

Nous maintenons notre vision d'un euro qui baissera, ce d'autant que la BCE prévoit d'imprimer 1 000 milliards d'euros d'argent frais d'ici la fin de l'année pour conforter nos Etats déficitaires ! Attendez-vous cependant à une légère remontée des taux d'intérêts dans le monde entier, non par manque d'argent puisque les banques centrales impriment, mais tout simplement parce qu'il faut bien "caser" la dette en conservant des taux d'intérêts attractifs !

Pour cette raison, nous sommes légèrement négatifs en ce moment sur le marché obligataire comme sur celui du "corporate" des obligations émises par des multinationales, car toute hausse des taux d'intérêts déprécie la valeur des obligations émises antérieurement puisqu'elles l'ont été avec des taux d'intérêts moindres.

Ainsi, nous privilégions les marchés immobiliers internationaux qui, libellés dans d'autres monnaies, prennent de la valeur tout en offrant des rentabilités locatives attractives, notamment dans des pays comme l'Allemagne, la Thaïlande, les Etats-Unis, la Roumanie ou le Brésil.

De plus, restez vigilants face aux statistiques officielles car nos institutions ne cessent de nous mentir. En effet, si les chiffres du chômage sont truqués, c'est aussi le cas de ceux de la délinquance, de l'inflation, des déficits réels et du nombre véritable des exilés fiscaux. Bruxelles va encore plus loin pour doper les chiffres de la croissance de nos pays. Dorénavant, les chiffres du trafic de drogues et ceux de la prostitution seront intégrés aux PIBs comme accroissement de richesses supplémentaires !? Eh oui ! On n'arrête pas le progrès ! Les dealers et les "demoiselles" servent maintenant la croissance économique de nos pays respectifs… A bon entendeur !

Pour conclure, si nous avions prédit à juste titre la fin de l'attractivité de la fiscalité de l'assurance-vie (les 1 400 milliards présents dans ces contrats constituant une proie alléchante pour l'Etat), celle-ci vient encore d'augmenter, et comme toujours de façon rétroactive, avec une taxation accrue pour les héritiers en cas de décès.

Et ne soyons pas dupes, cette fiscalité va encore s'accroître pour trouver les recettes nécessaires à soigner un Etat en faillite. On ne peut se contenter de regarder le passé. Au volant, on n'appuie pas à fond sur l'accélérateur avec un œil uniquement sur le rétroviseur ! On regarde aussi devant soi comme on scruterait l'avenir. Il en va de même en gestion de patrimoine où la fiscalité et les événements à venir risquent d'être très différents de ceux antérieurs !

Didier Maurin

 

Lire la suite...


Articles en relation