L’enquête
exclusive menée par Notariat Services auprès de 926 internautes du portail
immobilier des notaires, immonot.com, en novembre 2025 révèle une vérité
surprenante : si les Français évitent d’aborder frontalement les questions de
succession, ces sujets s’invitent pourtant régulièrement à table. Entre
tensions, non-dits et envies d’anticiper, les fêtes deviennent un révélateur
des tabous familiaux.
Bûche et
arrière-pensées : le patrimoine s’invite à la table de Noël
Pour beaucoup, Noël est
synonyme de douceur et de retrouvailles. Pourtant, derrière les sourires et la
convivialité affichée, les préoccupations patrimoniales restent très présentes.
Selon cette enquête, 69% des Français estiment que Noël n’est pas le moment
pour parler d’héritage. Mais 42% reconnaissent avoir déjà discuté de projets
immobiliers pendant les fêtes, et 24% ont même abordé la succession autour de
la table. Même lorsque l’on cherche à éviter les sujets sensibles, ils
ressurgissent naturellement au fil des conversations. Noël devient alors un
moment où se mêlent émotions, liens familiaux et préoccupations patrimoniales.
Héritage : quand les
souvenirs valent plus cher que l’argent
L’enquête met en
lumière un fort niveau de sensibilité autour de l’héritage, considéré comme
l’un des sujets les plus conflictuels au sein des familles.
85% des sondés estiment
que les inégalités dans la succession sont une cause fréquente de conflit. 42%
ont déjà assisté à des jalousies liées à la répartition des cadeaux ou à
l’attention accordée à certains proches. Et 67% considèrent que le partage des
objets de mémoire (bijoux, meubles, photos) crée autant de tensions que celui
des biens financiers.
Les conflits familiaux
ne sont donc pas seulement liés à la valeur économique, mais à la charge
émotionnelle qui accompagne les souvenirs transmis.
Le syndrome de la
chaise vide : quand l’harmonie réduit la parole au silence
Le décalage est
frappant. 43% des Français se disent à l’aise avec l’idée de parler d’héritage,
mais en pratique, ces discussions se bloquent souvent le soir du réveillon. Les
freins sont nombreux : préserver l’harmonie du moment (34%), peur d’être perçu
comme intéressé (26%), ou encore gêne face à l’évocation de la mort (16%).
Cette retenue se
traduit parfois par de véritables moments de malaise. 26% des sondés déclarent
avoir déjà assisté à un échange inconfortable lorsqu’un proche a abordé le
sujet pendant les fêtes. Les discussions liées à la transmission restent
difficiles à initier, malgré leur importance.
Donner aujourd’hui pour
éviter les conflits de demain
Pour éviter les conflits futurs, de nombreux Français choisissent d’anticiper la transmission.
71% privilégient la donation du vivant. 34% ont déjà profité de Noël pour
effectuer une donation officielle, et 29% envisageraient volontiers de la
faire.
Noël devient ainsi une
période propice à la transmission apaisée : un geste symbolique qui permet de
clarifier les intentions et de désamorcer les tensions.
Le notaire : pilier de
la sérénité familiale
Dans ce contexte
d’ambivalence entre harmonie recherchée et enjeux patrimoniaux bien réels, le
rôle du notaire apparaît essentiel. 84% considèrent le notaire comme le
médiateur le plus légitime pour éviter les conflits liés à la succession, et
41% pensent qu’un entretien avec un notaire avant les fêtes permettrait
d’aborder le réveillon plus sereinement.
Au-delà de son rôle
juridique, le notaire est perçu comme un repère assurant, capable de faciliter
la discussion et de protéger la cohésion familiale.
« Les familles cherchent aujourd’hui à anticiper dans un climat apaisé. Le notaire est souvent le seul capable d’offrir ce cadre neutre et bienveillant, propice à une transmission sereine », souligne
François-Xavier Duny, PDG du Groupe Notariat
Services.
Cette enquête met en lumière une réalité souvent invisible : les Français souhaitent aborder les sujets liés à l’héritage, mais ne savent pas toujours comment initier la discussion.
Noël, moment de rassemblement, révèle ces non-dits et rappelle que la question de la transmission est au cœur des préoccupations familiales. Un sujet délicat, mais incontournable, qui revient chaque année sur la table, parfois malgré nous.


