Par
Victor Delage, fondateur-directeur général de l’Institut Terram.
Sous nos pas, une
République discrète tient le pays : routes, réseaux d’eau, d’électricité,
d’assainissement, ouvrages d’art… Invisibles quand tout fonctionne, ces
infrastructures deviennent le miroir des fractures françaises dès qu’elles
faiblissent.
L’étude de OpinionWay pour
l’Institut Terram révèle trois attentes massives des Français :
- de la clarté (qui fait quoi, avec quels moyens ?),
- de la fiabilité
(entretenir avant d’inaugurer) et
- de la sobriété
(réparer, prolonger, adapter).
Elle montre comment
l’opacité des compétences alimente la défiance, comment la maintenance
redevient un acte politique et écologique majeur, et pourquoi les municipales
de 2026 pourraient se gagner sur le terrain du « concret ».
À rebours des promesses
spectaculaires, elle esquisse une « République du maintien » : gouverner, c’est
d’abord garantir la continuité du réel, rendre visibles les priorités et
prouver, par l’entretien des réseaux, que l’impôt se transforme en biens
communs qui tiennent.
Chiffres clés
• 88% des Français estiment que l’eau, les réseaux
et la voirie doivent être des sujets abordés lors de la campagne des élections
municipales de 2026.
• 57% pour l’entretien des réseaux qui arrive en
tête des priorités d’un programme municipal, devant l’adaptation au changement
climatique (44%) et les projets visibles du quotidien (33%).
• 59% des Français estiment qu’inaugurer un
aménagement visible – une nouvelle place, un espace public… – alors que des
réseaux sont dégradés constitue une erreur de priorité.
• 53% des Français accepteraient un effort fiscal
temporaire pour financer l’entretien et la modernisation des réseaux, dont 15%
sans condition et 38% en échange d’arbitrages clairs et vérifiables.
• 61% des Français se déclarent mal informés sur l’état et l’entretien des infrastructures de leur commune.


