« Défendre la fermeture hebdomadaire à ce stade, c’est défendre l’artisanat
de proximité contre la logique d’épuisement et d’industrialisation »
Face aux pressions
croissantes pour supprimer la journée de fermeture obligatoire des
boulangeries, le SDI (Syndicat des Indépendants et des TPE) prend position pour
le maintien de ce principe fondamental à ce stade, garant d’un certain
équilibre entre exigence économique, santé des dirigeants, et respect du modèle
artisanal.
Sous couvert de «
liberté d’ouverture », c’est en réalité un profond déséquilibre concurrentiel
qui s’installe : chaînes industrielles contre artisans indépendants, dans une
course à l’ouverture permanente que seuls les plus gros peuvent gagner.
Verbatim – Marc
Sanchez, Secrétaire général du SDI :
« Ce débat sur l’ouverture 7 jours sur 7 n’est
pas neutre. Il pose une question essentielle : veut-on encore d’un tissu
artisanal humain, enraciné dans les territoires, ou pousse-t-on vers un modèle
de chaînes ouvertes non-stop, où les TPE n’auront plus leur place ? »
« Le vrai danger, c’est l’inégalité des armes.
Une franchise peut faire tourner ses équipes en roulement, répartir les
horaires, activer des renforts logistiques. Un artisan, lui, est seul ou à
deux. Ouvrir tous les jours, pour lui, ce n’est pas une opportunité : c’est une
marche forcée vers l’épuisement. »
« Le SDI refuse qu’on impose aux plus petites
entreprises un modèle de surenchère permanente. La fermeture hebdomadaire,
c’est aussi une protection sociale indirecte, une bouffée d’oxygène. La
remettre en cause, c’est accélérer la disparition silencieuse de milliers de
TPE. »
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Un principe qui protège… les plus fragiles
- La journée de
fermeture hebdomadaire obligatoire est une soupape vitale dans les métiers de
proximité.
- Dans les TPE, le
dirigeant est aussi à la production, à la caisse, à la livraison, à la
comptabilité. Il travaille déjà 60 à 70 heures par semaine.
- En face, les chaînes
industrielles disposent d’équipes en roulement, de RH dédiées, de services
juridiques pour piloter des dérogations…
- Imposer la même règle
d’ouverture aux deux mondes, c’est condamner les plus petits.
Une fausse liberté, une
vraie mise en danger
- Si certains établissements ouvrent 7j/7, les autres seront forcés de suivre
pour survivre, créant une spirale de fatigue, de stress et de découragement.
- Ce n’est pas entre
boulangers que la concurrence se joue, mais entre petits indépendants et
grandes enseignes intégrées.
- La capacité à ouvrir
sans relâche devient un avantage structurel réservé aux plus puissants.
- Résultat ? Les
fermetures de boulangeries explosent : +3 000 en 2023 (source : Observatoire
du commerce de proximité), essentiellement pour cause d’épuisement du
dirigeant.
Les demandes du SDI
1. Maintien ferme du principe de fermeture hebdomadaire obligatoire,
avec marges d’adaptation locales.
2. Contrôle renforcé des
groupes contournant la règle par multi-enseignes ou statuts éclatés.
3. Reconnaissance du
temps de travail réel des dirigeants non-salariés dans les dispositifs de
prévention, droits sociaux et santé au travail.
4. Lancement d’un débat
parlementaire sur l’égalité de traitement entre TPE et chaînes, en matière de
temps de travail et d’ouverture.
5. Valorisation politique de la régulation du temps de travail comme outil de justice économique territoriale.


