Décryptage de Mercer France.
Alors que la suspension
de la réforme des retraites suscite un soulagement relatif chez les salariés,
Mercer France alerte sur les zones d’incertitude majeures qu’elle ouvre pour
les entreprises et les directions RH.
« Derrière le mot
suspension, c’est une période d’instabilité réglementaire qui s’installe. Les
dispositifs de fin de carrière - cessations anticipées, temps partiels seniors,
retraites progressives - avaient été calibrés sur les nouvelles règles. Leur gel
oblige aujourd’hui les directions RH à recalculer, renégocier et réexpliquer,
parfois dans l’urgence », explique Vincent Lebailly, Directeur épargne
entreprises chez Mercer France.
Pour les collaborateurs
qui bénéficient d’accords seniors, cette suspension pourrait signifier une
sortie des effectifs anticipée et donc une baisse de revenus plus tôt que prévu
ou la diminution de la durée d’application de dispositifs négociés. Même si la
plupart des accords prévoient des clauses de révision, les tensions sociales
risquent d’être fortes.
« Dans ce contexte, les
entreprises ne peuvent se contenter d’attendre : la constitution d’une retraite
supplémentaire par capitalisation doit devenir une priorité stratégique, au
service de la sécurité financière des collaborateurs et de la soutenabilité des
dispositifs pour les générations suivantes partant à la retraite. Ces leviers
sont essentiels pour compenser les incertitudes associées aux régimes actuels
»,
poursuit
Mercer souligne
également les difficultés de transmission des compétences et de recrutements
que les entreprises vont devoir appréhender face aux départs précipités des
salariés.
En réalité, cette
suspension n’est pas un simple ajustement technique, mais un tournant social et
organisationnel qui oblige les entreprises à revoir leurs politiques seniors,
leurs plans d’effectifs et leurs dispositifs d’accompagnement de fin de carrière.
Tableau récapitulatif des âges légaux et durées d’assurance envisagées.



