Selon
l'Observatoire Nortia, après plusieurs trimestres marqués par des épisodes de
volatilité accrue, les marchés semblent progressivement s’apaiser sur le
troisième trimestre. La baisse de taux initiée par la Réserve Fédérale
américaine en septembre et la stabilisation des anticipations d’inflation en
Europe ont contribué à un retour relatif de confiance chez les investisseurs,
sans pour autant dissiper les incertitudes politiques et géopolitiques ni
garantir une stabilité durable.
Construit sur la
collecte (versements initiaux et complémentaires) et sur les mouvements
d’arbitrage de plus de 2 800 Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP)
partenaires de Nortia, l’Observatoire brosse un panorama dynamique de leur
activité en assurance-vie, en compte-titres et en PER. À travers leurs
arbitrages et choix d’allocation, ces professionnels traduisent les signaux du
marché en stratégies patrimoniales.
Ce trimestre de transition s’illustre par un apaisement de la volatilité et un retour partiel de la confiance, à la faveur d’un contexte monétaire plus accommodant incitant les CGP à poursuivre une gestion sélective et disciplinée alliant prudence et réactivité pour adapter les portefeuilles à un environnement encore contrasté.
Aux États-Unis, la dynamique économique a surpris par sa résilience. La croissance a ralenti, mais sans rompre, tandis que le reflux progressif des pressions inflationnistes a permis à la Fed d’amorcer en septembre sa première baisse de taux de 25 points de base. Ce signal, très attendu après des mois d’attentisme, a ravivé la confiance des marchés, entraînant une progression marquée des grands
indices : le S&P 500 s’est apprécié d’environ 8% sur le troisième
trimestre, tandis que le Nasdaq a continué de tirer parti de la vigueur du
secteur technologique et des valeurs liées à l’IA.
En Europe, le ton est
resté plus mesuré :
la BCE temporise et la croissance reste faible, notamment en Allemagne, pesant
sur le moral des investisseurs. Les marchés actions ont toutefois fait preuve
d’une certaine résistance, soutenus par la solidité des résultats d’entreprises
et le dynamisme des secteurs bancaire et de la santé. Dans l’Hexagone, les
investisseurs demeurent attentifs au climat politique incertain, limitant la
hausse du CAC 40 qui affiche une progression modérée, contrastant avec la
vigueur des indices américains.
Enfin, sur le marché obligataire, la détente des anticipations d’inflation a entraîné une baisse des taux souverains et un resserrement des spreads de crédit, soutenant les obligations d’entreprise de qualité.
À l’inverse, le segment du high yield est
resté plus volatil, tandis que les marchés émergents bénéficient d’un dollar
stabilisé et d’un environnement monétaire plus favorable, attirant de nouveaux
flux en quête de rendement.
Les conditions
commerciales attractives proposées par les assureurs - bonus UC, taux bonifiés
sur les fonds euros - ont permis de soutenir la collecte sans basculer vers une
prise de risque excessive. Les investisseurs ont ainsi trouvé un point
d’équilibre entre sécurité et rendement, dans un environnement où les taux se
détendent et la volatilité recule.
« Les arbitrages du
troisième trimestre traduisent une stratégie d’attente raisonnée : consolider
les gains, capter le rendement obligataire et rester positionnés sur des
supports flexibles et décorrélés. La diversification, encore et toujours, ainsi
qu’une flexibilité tactique renforcée demeurent les leviers essentiels pour
aborder la fin d’année. La prudence domine encore, mais les signaux de reprise
sont perceptibles »,
souligne Philippe Parguey, Directeur Général de Nortia.
Assurance-vie : la
stabilité se confirme entre fonds euros et unités de compte (UC)
Le troisième trimestre
2025 s’inscrit dans la continuité du mouvement observé depuis le début de
l’année avec une collecte en assurance-vie équilibrée entre fonds euros (51%)
et unités de compte (49%).
Les conditions
commerciales attractives proposées par les assureurs - bonus UC, taux bonifiés
sur les fonds euros - ont permis de soutenir la collecte sans basculer vers une
prise de risque excessive. Les investisseurs ont ainsi trouvé un point
d’équilibre entre sécurité et rendement, dans un environnement où les taux se
détendent et la volatilité recule.
Sur la poche Unités de
Compte (UC) :
• Les produits structurés conservent leur
leadership avec 33% de la poche UC. S’ils reculent légèrement par rapport aux
plus hauts de 2024, ils demeurent la solution privilégiée pour conjuguer
visibilité et maîtrise du risque, notamment à travers des produits de taux ou à
capital partiellement garanti. On observe toutefois une diminution de la
proportion des produits indexés sur le taux CMS 10 ans, qui prédominaient les
trimestres précédents
• Les actions progressent à 11,6 % de la poche UC
(contre 10,8% au trimestre précédent), confirmant une reprise modérée de
l’appétit pour le risque. Les investisseurs privilégient les fonds globaux et
small caps européennes, tandis que certains fonds thématiques (or,
technologies, transition énergétique) bénéficient d’un regain d’intérêt dans un
contexte d’incertitude persistante.
• Les fonds obligataires conservent leur
deuxième place, représentant 14 % de la poche UC. Les CGP plébiscitent toujours
les fonds datés, qui captent 44 % des flux obligataires. Ces supports offrent
un rendement prévisible et restent une composante centrale des portefeuilles prudents.
• Après un pic en 2024, la baisse des taux
directeurs pénalise les fonds monétaires, désormais limités à 9 % de la
poche UC. Les investisseurs réallouent progressivement ces flux vers des fonds
obligataires défensifs, mieux rémunérés.
• Avec près de 10 % des parts d’UC, les
fonds alternatifs continuent de s’imposer comme une source de performance
décorrélée. Les fonds multistratégies obligataires ou encore event-driven
figurent parmi ceux qui ont suscité le plus d’intérêt.
• Enfin, la part allouée aux supports
immobiliers reste faible représentant 2,7% d’UC, mais en hausse d’un point
par rapport au trimestre précédent, portée par quelques SCPI diversifiées et
SC-SCI.
Compte-titres :
dynamique soutenue et diversification des moteurs de performance
L’activité sur le périmètre Nortia Invest atteint un nouveau record historique de collecte ce trimestre.
Les CGP confirment leur attrait pour cette enveloppe, jugée plus
souple et adaptée à la gestion active.
• Les produits structurés demeurent la tendance principale des investissements en compte-titres.
La hausse du nombre de
produits référencés reflète la diversité de l’offre et la solidité de la
demande, notamment sur les produits de taux offrant des rendements supérieurs à
celui d’une exposition obligataire traditionnelle.
• La classe d’actifs obligataire connait un certain
regain d’intérêt et revient au cœur des stratégies d’allocation. Ce regain
d’intérêt s’explique via un attrait particulier pour les fonds obligataires à
duration courte ainsi que pour les fonds datés.
• Malgré une collecte nette positive sur les
fonds monétaires sur ce troisième trimestre, effaçant les volumes massifs
de flux sortants enregistrés sur le début de l’année, les tendances
d’investissement portant sur les classes d’actifs plus traditionnelles évoluent
fortement. Ainsi, l’intérêt porté aux fonds monétaires semble désormais se
déplacer vers les fonds obligataires.
• Après un premier semestre hésitant, les
fonds actions retrouvent une collecte nette positive. Les conseillers
privilégient les thématiques résilientes : métaux précieux, défense, et petites
capitalisations européennes. L’or a progressé de plus de 16% sur le trimestre,
confirmant son statut de valeur refuge.
• Pour finir, la gestion alternative continue, quant à elle, de gagner des parts de marché, portée par des fonds de taux et des fonds long short Fonds flexibles et diversifiés.


