Samedi 11 octobre 2025, le monde associatif français s’est
mobilisé comme jamais auparavant.
Sous la bannière « Ça
ne tient plus ! », plus de 350 actions ont été organisées dans toute la France,
rassemblant des milliers de citoyens, bénévoles et salariés, pour alerter sur
la crise sans précédent que traverse le secteur. Cette journée, initiée par Le
Mouvement associatif marque un tournant dans la défense du tissu associatif,
pilier de notre société.
Pour la première fois,
les associations de tous horizons se sont unies autour d’un même cri :
« Ça ne
tient plus ! » pour alerter sur une situation devenue intenable et appeler à un
sursaut collectif.
Avec 20 millions de
bénévoles, 1,8 million de salariés et un impact sur toute la population, les
associations voient aujourd’hui leur existence menacée et ont choisi de se
mobiliser ensemble le
11 octobre pour se défendre.
Le projet de loi de
finances 2026, présenté quelques jours plus tard, montre que le rôle pourtant
essentiel des associations et l’urgence de leur situation financière ne sont
toujours pas pris en compte à la hauteur des enjeux. Le monde associatif est confronté
à de nouvelles coupes budgétaires avec notamment :
- La baisse de 26% des crédits du programme
“Jeunesse et Vie associative”. Conséquences directes : 40 000 services
civiques en moins, alors que la santé mentale des jeunes, pourtant Grande Cause
nationale 2025, continue à se dégrader dangereusement ; Suppression du
dispositif "Colos apprenantes" quand 3 millions d'enfants ne partent
pas en vacances chaque année.
- La réduction importante du budget dédié à
l’insertion par
l’activité économique, amputé de
541 millions d’euros, sacrifie directement le
développement local et l’insertion socio-professionnelle des personnes
éloignées de l’emploi.
- La diminution de 60%
des autorisations d’engagements en faveur de la promotion du sport pour tous,
montrant que le souhait de démocratiser l’accès au sport à la suite des Jeux
Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 est bien lointain.
- Une amputation de 40%
du budget alloué à l’économie sociale et solidaire, incluant une forte
réduction des moyens du Dispositif local d’accompagnement (DLA), alors même que
la France accueillera fin octobre le Forum mondial de l’ESS et que les
associations représentent 10% de l’emploi privé.
- Une nouvelle baisse
de 700 millions frappe le budget de la solidarité internationale, déjà à un niveau
historiquement bas (-40% entre 2024 et 2025), au moment même où la disparition
de l’Agence américaine pour le développement international accentue les
tensions, dans un contexte géopolitique instable où les crises humanitaires
s’aggravent.
- Une réduction de 16
millions d’euros du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER), ramenant son
enveloppe de 35 à 19 millions d’euros, soit une baisse de 44% par rapport à
2025. C’est une nouvelle attaque frontale contre les moyens d’expression à
disposition des associations.
Nous vivons une
nouvelle aggravation globale de la précarisation du tissu associatif au risque
de priver la société d’un acteur essentiel à la cohésion sociale et soucieux de
ne laisser personne de côté. Non seulement les associations ont déjà payé le coût
des baisses budgétaires en 2025 mais c’est encore à elles de servir de variable
d’ajustement en 2026.
Ces nouvelles coupes
frappent un secteur déjà à bout de souffle. D’après le 2ᵉ volet de l’enquête sur la
santé financière des associations, menée en septembre 2025 par Le Mouvement
associatif et ses partenaires, près de 90 000 emplois sont aujourd’hui menacés,
des postes essentiels à la vie quotidienne et au lien social. Une association
sur deux a vu ses financements publics reculer, et près de 40% envisagent de
réduire leurs activités, alors même qu’elles sont en première ligne pour
répondre aux besoins de la société.
De Paris à
Pointe-à-Pitre, en passant par Marseille, Nantes, Lyon, Morlaix,
Brive-la-Gaillarde,
le message était limpide en ce samedi 11 octobre : les associations ne sont pas
une variable d’ajustement budgétaire. Pourtant, il semble ne pas avoir été
compris par les pouvoirs publics.
Et maintenant ? Cette mobilisation n’était qu’une première étape et le vote du budget 2026 confirme que le bras de fer ne fait que commencer. Les associations appellent les pouvoirs publics à entendre leur voix et à agir sans délai pour sauver un secteur qui, chaque jour, fait vivre la démocratie et la solidarité.


