WTW, l'un des leaders
mondiaux du conseil, courtage et solutions, présente les éclairages et analyses
de ses experts sur l’évolution des marchés de l’assurance pour 2026.
2025 a confirmé
l’émergence de dynamiques de plus en plus différenciées selon les lignes de
couvertures des marchés de l’assurance. Cette tendance devrait s’accentuer en
2026, offrant à la fois des opportunités et la possibilité d’adapter les
programmes assurantiels aux enjeux de long terme.
En IARD, la concurrence
accrue et l’arrivée de nouveaux acteurs instaurent une phase de détente sur de
nombreuses lignes, ouvrant la voie à des renégociations tarifaires. A
l’inverse, en assurances de personnes, les tensions s’inscrivent dans la durée,
avec des déséquilibres structurels durables.
Plus largement,
l’écosystème assurantiel traverse une mutation de fond. Innovations
technologiques, événements climatiques extrêmes, exigences réglementaires et
incertitudes géopolitiques redéfinissent le champ du risque assurable et font
évoluer le rôle du courtier.
« La respiration
observée sur certaines branches depuis 2025 ne doit pas masquer les défis
structurels qui pèsent sur l’ensemble du système assurantiel. Notre métier
prend un tournant stratégique, ce rôle nous engage aux côtés de nos clients
dans plus de proactivité et davantage d’expertise, au service de la
transformation et de la croissance des entreprises que nous accompagnons. Nous
voulons faire des renouvellements de 2026, une source d’opportunités et de
leviers de performance à long terme, » déclare Nick Dussuyer, Directeur général de
WTW France et Directeur des activités Corporate Risk & Broking (IARD) pour
la France.
Les tendances du marché
Risk & Broking (IARD) : un cycle concurrentiel sous tension structurelle
Sous réserve qu’aucun
sinistre majeur, événement naturel ou social d’ampleur ne vienne perturber le
marché, la campagne de renouvellements 2026 devrait être marquée par une forte
intensité concurrentielle. Ce contexte alimente une dynamique baissière à court
terme sur plusieurs lignes : certaines lignes financières, les dommages (hors
activités complexes), la responsabilité civile (hors expositions aux
Etats-Unis), et le transport. La branche automobile, en revanche, échappe à
cette tendance, la pression sur les coûts restant forte et les résultats
fragiles, malgré plusieurs années de hausses tarifaires.
Il convient toutefois
de garder à l’esprit que les fondamentaux de souscription des assureurs ne se
transformeront pas radicalement sous l’effet de la concurrence ou de l’accès
aux capitaux. L’assurabilité demeure aussi un enjeu pour certains secteurs spécifiques
: le bois, les déchets, l’agroalimentaire, les collectivités locales, la
location courte durée ou encore le transport public de voyageurs.
Au-delà de ces
évolutions cycliques, plusieurs dynamiques transforment en profondeur les
équilibres du marché. Les évolutions technologiques rendent les risques plus
complexes, plus coûteux et plus longs à traiter, tandis que le risque social
s’impose aujourd’hui comme une menace majeure, affectant directement
l’assurabilité de secteurs, dont celui des collectivités locales.
Ce contexte
d’incertitude invite avant tout à l’investissement et à la prévention, mais
aussi à explorer des solutions alternatives comme les captives, afin de se
préparer à un environnement assurantiel qui, à terme, pourrait redevenir plus
tendu.
Retrouvez les analyses
par ligne dans la Note de conjoncture : Dommages, Responsabilité civile,
Transport et Logistique, Flottes Automobiles, Lignes financières (dont fraude
et cyber), Activités de fusions-acquisitions, Construction, Risques politiques,
Crédit & Affacturage, Risk & Analytics (dont les solutions de transfert
et les captives).
Les tendances du marché
Affinitaire et des Marchés Spécialisés : des opportunités à la vigilance
Les renouvellements
2026 devraient s’inscrire dans la continuité des précédents, avec un marché
porteur d’opportunités, aussi bien pour les entreprises que pour les assureurs,
en grande partie grâce à l’arrivée de nouveaux acteurs. Des assureurs grands risques
s’intéressent désormais au marché affinitaire, tout comme des insurtechs,
recomposant ainsi le paysage. De plus, la maîtrise croissante de certains
risques, liée à la mise en œuvre de démarches de conformité et de prévention
plus rigoureuses, permettent aussi d’envisager des opportunités de baisse de
primes.
Toutefois, la diversité
des marchés se traduit par une grande hétérogénéité et des tendances
spécifiques à chaque branche et à chaque secteur. A titre d’exemple, certains
secteurs à risque élevé comme la Responsabilité Civile médicale ou le secteur
de la franchise, restent peu appétents pour le marché.
Ces changements
appellent à une analyse fine des stratégies des nouveaux acteurs sur ces
secteurs afin d’identifier les vraies opportunités, en veillant notamment à ce
qu’elles répondent aux besoins spécifiques des entreprises sur le long terme.
Plusieurs tendances
imposent également une adaptation et une vigilance constante : la demande de
personnalisation accrue de l’expérience assurantielle pour s’adapter aux
consommateurs et à leurs nouvelles pratiques ; l’innovation, la digitalisation
et l’usage des nouvelles technologies, avec des sujets de gestion de données ;
et un cadre réglementaire en constante mutation ;
Retrouvez les analyses
par ligne dans la Note de conjoncture : Solutions affinitaires, Marché de la
franchise, Marché automobile d’occasion, Assurances annulation d’événements
(dont les manifestations sportives et culturelles), Marchés art, culture et clientèle
privée, Agriculture, viticulture et agro-alimentaire, Assurances médicales et
des sciences de la vie (dont les responsabilités civiles), Professions
réglementées.
Le marché de
l’assurance de personne reste sous tension : entre dérives structurelles et
incertitudes réglementaires
Le marché de
l’assurance de personnes reste engagé dans une trajectoire structurellement
haussière. Cette tendance est alimentée par les réformes réglementaires, le
vieillissement de la population active et l’évolution des comportements de
consommation médicale. Si la dérive observée en santé en 2024 s’est révélée
moins marquée qu’attendu, les perspectives demeurent préoccupantes : les
prochaines annonces gouvernementales seront déterminantes pour l’évolution des
cotisations.
A fin août 2025, nous
constatons une hausse de la consommation médicale de +4,4 % par rapport à la
même période en 2024 (analyse réalisée sur le portefeuille WTW). Cette dérive
est le résultat conjugué de facteurs structurels tels que l’inflation médicale
latente et le vieillissement de la population assurée, ainsi que de récentes
mesures règlementaires : la revalorisation des consultations de médecine
générale et spécialisée, l’augmentation des tarifs des auxiliaires médicaux, le
renforcement du dispositif 100% Santé, l’élargissement du dispositif MonPsy et
la réforme des retraites. Des évolutions, qui, couplées à l’incertitude sur de
futurs transferts de charges de la Sécurité sociale (dans un contexte de
déficit supérieur à 21 milliards d’euros) et à la hausse de la taxe TSA,
laissent présager une pression durable à la hausse sur les régimes
complémentaires de santé.
En parallèle, le
segment prévoyance enregistre une dégradation continue des résultats,
principalement sous l’effet de l’absentéisme, en hausse tant en fréquence qu’en
durée, avec pour causes majeures les risques psychosociaux et les arrêts longs
liés au stress, à la pénibilité et aux nouvelles attentes des salariés. La
réforme des retraites, en allongeant artificiellement la durée de vie active,
accentue par ailleurs la sinistralité liée au décès et à l’invalidité. Enfin,
la baisse du plafond des indemnités journalières de la Sécurité sociale depuis
avril 2025 transfère directement une part de charge supplémentaire vers les
complémentaires, générant un impact direct pour les entreprises.
Dans ce contexte incertain, les entreprises devront être proactives pour limiter l’impact de ces dérives sur leurs régimes collectifs, en mobilisant plusieurs leviers tels que : l’utilisation d’outils de suivi et de projection permettant d’anticiper les évolutions, la mise en place d’une approche actuarielle et prédictive, afin d’identifier les tendances de consommation et d’adapter en amont les garanties ou les niveaux de couverture, le renforcement des stratégies de prévention ciblées, en particulier sur les risques psychosociaux et l’absentéisme, ou encore l’optimisation des régimes existants afin de maîtriser les coûts sans dégrader la qualité des prestations.


