Madame la Ministre Catherine Vautrin,
Madame la Ministre
Astrid Panosyan-Bouvet,
Monsieur le Ministre
Eric Lombard,
Chaque jour, des centaines de milliers de Françaises et Français se rendent au travail avec l’angoisse au ventre, le moral à zéro et une énergie au plus bas… et c’est toute notre économie qui en pâtit.
Ce mal-être coûte cher : 300 milliards d’euros chaque année qui s’évapore. Selon l’étude annuelle IBET (indicateur du bien-être au travail) de Mozart Consulting, ce phénomène représente un coût annuel de
14 840€ par salarié, soit plus de 10% de notre PIB national.
Alors que l’État travaille à réaliser plus de 40 milliards d’économies à l’horizon 2026, cette hémorragie financière révèle une urgence économique et sociale majeure : le désengagement collectif. En effet,
92% des salariés français déclarent ne pas
être pleinement engagés dans leur activité professionnelle, classant ainsi
notre pays à la 24ᵉ place sur 25 en Europe (Gallup 2025).
Les symptômes de ce
mal-être sont désormais connus : un absentéisme en forte progression (taux
passé de 3,2% en 2019 à 4,5% en 2024), des arrêts maladie prolongés (+16% de
durée moyenne), une explosion des burn-out et troubles psychiques, un turnover
évitable, et un présentéisme paradoxal où salariés physiquement présents
peinent à apporter leur pleine contribution. Ces phénomènes génèrent non
seulement des coûts directs (indemnités journalières, recrutement, formation),
mais aussi des conséquences moins visibles : baisse de la qualité, erreurs
opérationnelles, climat social dégradé, chiffre d’affaires manqué et perte de
compétitivité sur les marchés.
Il est urgent de
repenser notre approche du travail. Au-delà des traditionnelles incitations
fiscales, il convient d’inscrire le bien-être au travail comme critère de
pilotage et de soutien public.
Nous demandons d’ériger
le bien-être au travail comme cause nationale dès 2026. Cette reconnaissance
mobiliserait l’ensemble des acteurs publics et privés et s’accompagnerait d’un
vaste programme de sensibilisation, d’ateliers participatifs et d’un cadre
réglementaire garantissant l’intégration systématique des pratiques de prévention
et de soutien dans toutes les entreprises. La formation et la
responsabilisation des managers sont essentielles, mais doivent s’inscrire dans
une dynamique nationale structurante et ambitieuse.
Dans ce cadre, nous
proposons de décliner l’indice IBET, indicateur reconnu du bien-être au travail
conçu par Victor Waknine, à l’ensemble des secteurs afin de mesurer et
d’améliorer le bien-être au travail dans chaque organisation. Pour ce faire, nous
préconisons la création d’un Indice sectoriel du Bien-être au Travail,
obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés. Cet indicateur
serait associé à un dispositif d’aides modulées en fonction des résultats
obtenus : les entreprises présentant les meilleurs scores bénéficieraient
d’avantages ou d’un accès prioritaire aux appels d’offres publics, tandis que
celles rencontrant des difficultés seraient accompagnées par l’ANACT (Agence
Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail) dans un plan d’aide
participatif adapté à leurs besoins.
Jennifer Sitruk (EGYM Wellpass – ex
Gymlib), Delphine Cochet (Ma Bonne Fée – Groupe Menway) et Rony Msika
(Corpogames), expérimentent déjà chaque jour des solutions concrètes,
populaires et accessibles, déployées auprès de clients entreprises, à
destination de leurs salariés. Ils proposent des expériences de cohésion basées
sur la motivation, la gamification et la reconnaissance ; des incitations à la
pratique sportive quotidienne pour lutter contre la sédentarité ; ou des
accompagnements pluridisciplinaires autour des risques psychosociaux et de la
santé mentale conçus pour répondre aux situations de vulnérabilité
(parentalité, aidants, handicap, difficultés financières, mobilité, retraite…).
Le bien-être au travail
est une urgence nationale et un enjeu majeur de santé publique. Selon le
Baromètre du retour au travail 2025 de Prévia, les absences de plus de trois
mois, sont en hausse de 31% sur cinq ans et représentent désormais 61% de
l’absentéisme global. Parmi ces arrêts, 50% sont liés au burn-out et 47% à la
dépression, soulignant l’ampleur des risques psychosociaux. En érigeant le
bien-être au travail en cause nationale, et en sensibilisant les dirigeant(e)s
et les comex, l’État pourrait anticiper la hausse des coûts de santé, renforcer
la cohésion sociale et stimuler à la fois la productivité et la croissance du
PIB.
Monsieur le Ministre de
l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
Monsieur Éric Lombard ; Madame la Ministre du Travail et de la santé, des
solidarités et des familles, Mme Catherine Vautrin ; Madame la Ministre du
Travail et de l’emploi, Mme Astrid Panosyan-Bouvet, vous avez la possibilité
d’agir avec nous pour transformer cette bombe à retardement en moteur de
relance durable. Nous appelons à l’instauration d’un Plan national bien-être au
travail, structuré autour de quatre axes : évaluation obligatoire, incitations
financières, formation des managers et renforcement de la prévention. Nous
sommes prêts à collaborer étroitement à vos côtés, en partageant nos données
d’expérimentation et en co-pilotant le déploiement de ces mesures.
Agissons ensemble dès
aujourd’hui ! Nous invitons les entreprises à nous rejoindre.
Libérons les 300
milliards d’euros de richesse dormante dans nos organisations, restaurons la
fierté et la santé de nos concitoyens en remettant du sourire au travail, pour
redonner du souffle à notre économie.
Ensemble, bâtissons un
modèle de travail résolument tourné vers l’humain et la performance.
Signataires
- Rony Msika - Cofondateur de
Corpogames
- Jennifer Sitruk - Directrice Exécutive
France EGYM Wellpass (ex Gymlib)
- Delphine Cochet - Directrice Générale Ma Bonne Fée (Groupe Menway).


