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[Expertises] Nouveau calcul DPE : un signal en faveur de l'électrification, mais un impact limite pour les particuliers

Le Gouvernement a dévoilé le 9 juillet une évolution majeure à venir pour le mode de calcul du Diagnostic de performance énergétique (DPE). À compter du 1er janvier 2026, le coefficient de conversion de l’électricité passera de 2,3 à 1,9, tandis que celui du gaz naturel restera inchangé, à 1. Une consultation publique est prévue dans les prochains jours, en amont d’un arrêté attendu pour septembre 2025.

Cette mesure pourrait faire sortir environ 850 000 logements du statut de « passoire énergétique » (classes F ou G) sur les 5,8 millions actuellement recensés, selon l’annonce du Gouvernement.

 

Toutefois, et selon les analyses réalisées par Hello Watt à partir des données de l’Ademe, l’effet concret de la réforme demeurera relativement limité :


● Plus de la moitié (55%) des DPE conserveront exactement la même étiquette, et aucun logement ne gagnera plus d’une classe

 

● La sortie du statut de “passoire énergétique” ne touchera que 16% des diagnostics : elle ne concernera exclusivement que des logements aujourd’hui classés F, dont 68% devraient passer en E.

 

● S’agissant des logements G, 40% remonteront en F - mais resteront donc des passoires - tandis que 60% demeureront en G

 

Ainsi, les propriétaires de biens classés G, déjà soumis à l’interdiction à la location depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, ne bénéficieront d’aucun assouplissement : leurs biens resteront retirés du marché. En revanche, une majorité des propriétaires de biens F qui risquent également une interdiction à la location en 2028 devraient finalement constater une amélioration de leur étiquette, et ainsi pouvoir maintenir leur location.

 

La communication du Gouvernement insiste sur un point incontestable : revaloriser l’électricité française, à très faible empreinte carbone, constitue un signal positif en faveur de la sortie des énergies fossiles et du renforcement de l’indépendance énergétique nationale.

 

Elle adresse également un message incitatif aux particuliers : remplacer leurs chaudières gaz ou au fioul par des solutions électriques plus performantes, comme les pompes à chaleur air-eau par exemple. D’après les données DPE de l’Ademe, encore 16,2% des “passoires énergétiques” sont chauffées au fioul contre 2,5% pour les logements avec un meilleur DPE.

 

Combinée aux dispositifs d’aides financières existantes (MaPrimeRenov’, et CEE), la valorisation du DPE peut accroître l’attractivité de de solutions plus vertueuses et contribuer à rehausser la valeur des logements rénovés.

 

Ce signal arrive à un moment clé. Ces deux dernières années, le nombre d'installation de pompes à chaleur a chuté de près de 40%, tandis que, de manière contre-intuitive, les ventes de chaudières gaz sont reparties à la hausse. Une tendance préoccupante à contre-courant des objectifs de transition énergétique. La réforme du DPE pourrait aider à inverser cette dynamique. Mais elle ne doit pas masquer les problèmes de fond : sans travaux sur l’enveloppe du bâtiment ou remplacement des équipements obsolètes, les logements continueront à être énergivores, malgré une meilleure étiquette.

 

Derrière les 850 000 logements qui quitteront mécaniquement le statut de « passoire énergétique », beaucoup demeurent des logements extrêmement mal isolés et équipés de radiateurs « grille-pain » à très faible rendement. Les données Hello Watt montrent que 44% des radiateurs électriques ne sont pas à inertie, donc nettement moins efficaces. De plus, ces systèmes sont souvent anciens : la moitié des convecteurs « grille-pain » ont été installés avant 2014 (contre 2020 pour les radiateurs à inertie).

 

Sans travaux de modernisation et remplacement de ces appareils, le gain de classement restera surtout théorique voire artificiel : la consommation, et donc la facture, restera élevée, et souvent à la charge des locataires.

 

Or les propriétaires de ces logements ne seront plus contraints par la réglementation à engager des travaux. Pourtant, remplacer une ancienne chaudière ou des radiateurs par une pompe à chaleur peut réduire la facture jusqu’à 50% tout en améliorant le confort.

Le risque est donc de limiter l’impact écologique réel de la réforme.

 

« La révision du DPE met fin à une pénalisation historique du chauffage électrique, décarboné à près de 90% en France. Attention toutefois : une meilleure note n’efface pas la réalité des problématiques d'isolation du logement et les surconsommations des anciens radiateurs, type “grille-pain”. Remplacer ces appareils par des solutions performantes, comme la pompe à chaleur, reste indispensable », précise Pierre-François Morin, Directeur de la rénovation énergétique d’Hello Watt

 

La rénovation énergétique a enfin besoin de stabilité : les révisions méthodologiques successives du DPE menées depuis 2021 compliquent sa lecture pour les particuliers et la confiance que l’on peut avoir dans l’outil. Par ailleurs, il demeure un indicateur essentiellement théorique pour les particuliers, et dont la fiabilité est interrogée et reste perfectible : la Cour des comptes l’a encore souligné en juin 2025, et le Gouvernement a aussi engagé un plan de « sécurisation et de restauration de la confiance ».

 

Pour connaître la consommation réelle de leur logement, les ménages peuvent s’appuyer sur des outils de suivi plus précis, capables d’afficher non seulement les kWh consommés, mais aussi leur coût en euros et l’empreinte carbone associée. C’est ce que propose l’application Hello Watt, déjà adoptée par plus d’un million d’utilisateurs.


En connectant leur compteur Linky ou Gazpar à l’application, les particuliers accèdent à un suivi détaillé de leur consommation d’énergie. Ils peuvent ainsi visualiser les postes les plus énergivores dans leur logement, détecter d’éventuelles dérives et agir rapidement.

 

Suivre régulièrement sa consommation représente un premier levier concret pour réaliser des économies durables : les utilisateurs assidus de l’application Hello Watt enregistrent en moyenne une baisse de 15% de leur consommation simplement grâce à cette bonne pratique. C’est sans doute l’indicateur le plus objectif et pertinent pour mesurer l’efficacité réelle des gestes de rénovation.


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