Baromètre des
TPE - Fiducial
- Focus ‘Les TPE et
l’apprentissage’
- Seuls 19% des
dirigeants de TPE accordent leur confiance au gouvernement
La 80ème vague du
Baromètre des TPE, enquête trimestrielle menée par l’IFOP pour Fiducial auprès
de 1 003 dirigeants de TPE fait état d’un niveau de défiance record à l’égard
du gouvernement. Les patrons, qui s’inquiètent du climat général des affaires, voient
leur situation financière se dégrader.
Cette édition
s’intéresse à l’apprentissage, qui semble former un duo gagnant avec les TPE.
Valorisé et reconnu des dirigeants, l’apprentissage a un impact positif sur ces
petites entreprises.
Une défiance à nouveau
renforcée envers l’exécutif
Le regain de confiance
à l’égard de l’exécutif mesuré sur le 1er trimestre 2025 a été de courte durée.
Dans un climat économique et géopolitique marqué par une instabilité
croissante, la confiance des dirigeants de TPE vis-à-vis des mesures
économiques annoncées ou mises en place par le gouvernement d’Emmanuel Macron
chute à 19%. Une baisse de 7 points, renouant ainsi à un niveau similaire
mesuré au 4ème trimestre 2024 (17%), période qui cristallisait le score le plus
faible mesuré depuis le début du second quinquennat d’Emmanuel Macron.
Le climat des affaires
reste fragilisé mais le moral des patrons s’améliore discrètement
Le niveau de pessimisme
à l’égard du climat des affaires reste très élevé et atteint 80% soit 2 points
de plus par rapport au 1er trimestre 2025.
Les dirigeants font
état d’un léger regain d’optimisme quant à leur propre activité : un niveau qui
s’établit à 51% ce trimestre (+3 points).
Dans le détail, les
dirigeants de TPE des secteurs de l’industrie et des services aux entreprises
se montrent moins pessimistes que la moyenne (respectivement -5 et -4 points).
A l’inverse, les patrons du BTP, des services aux particuliers et de la santé
et de l’action sociale expriment un pessimisme plus élevé que la moyenne
(respectivement +5, +4 et +6 points).
Concernant leur propre
activité, les patrons du secteur de la santé et de l’action sociale et ceux du
commerce sont les plus pessimistes (+11 points).
Les TPE à l’épreuve,
entre hausse des difficultés financières et baisse des embauches
La part des TPE qui
déclare rencontrer des difficultés financières enregistre un bond de 3 points
et s’établit à 39%. Un score au plus haut depuis juin 2023, exception faite du
4ème trimestre 2024 (niveau record à 46%).
Une des conséquences :
38% d’entre elles pourraient être contraintes de déposer le bilan (+7 points
vs. 1er trimestre 2025), soit le niveau le plus haut observé depuis octobre
2024.
Le niveau d’embauche
est particulièrement faible pour un second trimestre : 8% des dirigeants
affirment avoir embauché ou prévoit d’embaucher du personnel d’ici fin juin
2025 (-2 points vs. 1er trimestre 2025).
Il s’agit du plus bas
score observé pour un 2ème trimestre et, exception faite pour 2023 où le score
du 1er trimestre était très élevé, il s’agit également de la première fois où
le niveau du 2ème trimestre est inférieur à celui du 1er trimestre.
En miroir, 6% des
dirigeants déclarent avoir supprimé un ou plusieurs postes lors du 2ème
trimestre 2025, un score relativement stable (-1 point).
L’apprentissage et les
TPE : un duo gagnant
Les dirigeants de TPE
reconnaissent et valorisent l’apprentissage au sein de leur organisation. Parmi
les chefs d’entreprise comptant au moins un salarié au sein de leurs effectifs
(à savoir 80% des patrons interrogés), plus de la moitié indique avoir déjà eu
recours à l’apprentissage ou au contrat de professionnalisation au cours des
dix dernières années (52%), dont près de 2 sur 10 de manière permanente ou
continue ou pendant pratiquement toute la période (18%).
Dans le détail, ce sont
les patrons des plus grandes TPE (de 6 à 9 salariés et de 10 à 19 salariés) qui
sont parmi les plus nombreux à avoir eu recours à ce dispositif (respectivement
+12 points et +15 points par rapport à la moyenne).
Parmi les chefs
d’entreprise ayant donc eu recours à l’apprentissage ou au contrat de
professionnalisation (à savoir 44% des dirigeants sondés), plus de 8 sur 10 ont
une bonne image de l’apprentissage (84%), dont 23% une très bonne image.
Les critères les plus
regardés lors du recrutement d’un candidat
Les chefs d’entreprise
ayant eu recours à l’apprentissage ou au contrat de professionnalisation sont
nombreux à être attentifs aux éléments les plus pragmatiques dans le choix
d’une candidature.
En tête, les qualités
du candidat (99% soit +2 points qu’en mars 2016), les compétences acquises lors
de la formation (96%, -1 point) et les modalités de présence dans l’entreprise
(92%, +1 point).
À noter aussi
l’importance des aides et déductions fiscales liées à ce type de contrat
valorisée par près de 9 patrons sur 10 (89%). Une progression significative de
+11 points par rapport à 2016, témoignant d’une incitation et d’un
accompagnement des chefs d’entreprise renforcés en la matière.
Importance des éléments
dans le choix d’un candidat

L’apprentissage : un
dispositif qui fait ses preuves
Les dirigeants de TPE
ayant eu recours à l’apprentissage ou au contrat de professionnalisation se
montrent plus enthousiastes à l’égard de la formation en alternance : 89%
reconnaissent le rôle de ce dispositif dans l’accès des jeunes à un premier
emploi, soit 6 points de plus qu’en 2016. Aussi, plus des trois quarts (77%)
estiment que ce type de contrat est bien adapté aux besoins des petites
entreprises comme les leur. Un score qui flambe de 31% par rapport à 2016
(46%).
S’ils ont une bonne
image de l’apprentissage, une majorité des patrons en perçoivent aussi des
retombées positives directes pour leur entreprise.
Dans le détail, ils sont 85% à considérer que l’apprentissage facilite le recrutement du personnel et
78% que les formations proposées en apprentissage permettent de s’adapter
rapidement à l’évolution des métiers ou à l’émergence de nouveaux métiers. Une
majorité (87%) estime que tous les diplômes professionnels (du CAP au BAC+5)
devraient être accessibles par la voie de l’apprentissage, soit une hausse de 6
points par rapport à juin 2011.
En revanche, près de 8
patrons sur 10 (78%) témoignent de leurs difficultés à trouver « un bon
apprenti facilement ». Un score en hausse de 5 points par rapport à 2011.
Un levier stratégique
pour les TPE
L’apprentissage se
révèle être un véritable levier pour les chefs d’entreprise de TPE : 82%
revendiquent un impact positif de l’apprentissage pour leur entreprise, dont
20% « très positif ».
Une dynamique qui s’inscrit dans une logique gagnants-gagnants autant pour l’entreprise que les apprentis : 56% des dirigeants déclarent avoir déjà embauché à l’issue d’une période d’apprentissage.
Un niveau en très forte progression de 17 points par
rapport à juin 2011 où ils étaient seulement 39% à avoir embauché à l’issue du
contrat.
Plus de 6 patrons sur
10 (63%) estiment « équilibrée » la rémunération des apprentis.
Si l’apprentissage a conquis de nombreux chefs d’entreprise, ceux n’ayant pas eu recours à l’apprentissage ou au contrat de professionnalisation au cours des dix dernières années (à savoir
36% des interrogés) justifient ce non-recours avant
tout par manque d’opportunité (61%).
Les deux raisons
suivantes sont évoquées en minorité : manque de temps disponible et dédié à la
formation d’une nouvelle recrue (34%) et volonté de privilégier plutôt
l’embauche de salariés expérimentés et immédiatement opérationnels (29%).
Raisons du non-recours
à l’apprentissage ou contrat de professionnalisation


