Billet d’humeur de David Brauman, Brauman&K
Nul besoin d’avoir
trainé ses guêtres sur les bancs d’Harvard ou de Yale pour traduire
« off
market ». Il s’agit d’un bien qui n’apparait sur aucune annonce ou aucun site
dédiés, des sortes de pépites immobilières pour happy fews, si l’on veut
continuer dans les anglicismes.
Comment expliquer, dès
lors, la prolifération des annonces immobilières sur internet ou même dans les
vitrines des agences barrées d’un « off market » ? Pas tant que cela
finalement, il s’agit ni plus ni moins que d’un appartement ou d’une maison que
le professionnel n’a pas réussi à vendre à son portefeuille de clients et qu’il
propose maintenant au vulgum pecus… Rien de bien méchant, cela peut flatter
l’égo de quelques acheteurs candides et pas forcément bilingues.
Mais il y a plus
ennuyeux : les club deals « off market » avec un abonnement mensuel de 99
euros, sésame pour faire partie des heureux élus à qui on présentera des biens
cachés au grand public… Mais pourquoi les proposer à de parfaits inconnus
plutôt que d’en faire profiter ses proches : entre la famille, les amis ou même
son sympathique voisin de palier, il y a quand même pléthore de candidats !
Et quand bien même :
qu’est-ce qui pousse un vendeur, qui veut vendre vite et bien à préférer mettre
son bien sur un groupe WhatsApp club privé avec quelques dizaines
d’investisseurs plutôt que d’aller sur des plateformes telles que SeLoger,
LeBonCoin ou Bien’ici, qui rassemblent des millions de visiteurs chaque jour ?
Il ne s’agit pas
forcément d’une arnaque – souhaitons-le - mais juste d’achats normaux dans des
endroits normaux qui ne méritent absolument pas de verser 99€ par mois !
Ne soyons pas naïfs,
les pépites sont rares, n’importe quel orpailleur, même confirmé, vous le dira
!
Le off market n’est pas une chimère ou une licorne : il existe, mais ce n‘est
absolument pas un produit
de masse. Et
surtout, on ne peut pas « scaler » l’exception.
Aucune entreprise ne
peut promettre du off market à tous ses clients sans tomber dans le mensonge,
volontaire ou non. Car ce qui repose sur la rareté ne peut pas être
industrialisé.
C’est en cherchant à gagner plus que ce qu’offre le marché qu’on perd de l’argent ; à méditer….


