L’analyse
de Christophe Pottier chez HDSN
La montée en puissance
des risques dans la sphère professionnelle amène les professionnels de
l’assurance à faire évoluer leur gouvernance et leurs différentes offres. Dans
ce contexte, force est de constater que le sujet lié aux incendies suite à des
problèmes de dysfonctionnement électriques est aujourd’hui largement pris en
compte par les assureurs. Cela s’explique par la multiplication des sinistres
dans de nombreux secteurs comme l’industrie, les datacenters ou encore le
maritime. Les récents exemples qui ont secoué ces secteurs d’activité en sont
la parfaite illustration. N’oublions pas que les pertes d’exploitation sont
catastrophiques. Ainsi, de manière générale, ces dernières coûtent six fois
plus cher que les dommages directs et certaines pertes indirectes sont
irréversibles.
Ne plus se contenter
d’une approche réactive
L’impact des incendies
dans la sphère professionnelle est particulièrement significatif et amène les
compagnies d’assurances à indemniser lourdement leurs assurés. En effet, le
risque est trop souvent couvert de manière réactive alors qu’il aurait pu être
anticipé et évité. Rappelons qu’un incendie électrique est souvent lié à une
problématique d’armoire électrique défectueuse. Mais ce n’est pas tout, il faut
également souligner qu’avant de se déclencher, un incendie lié à un
dysfonctionnement électrique peut être anticipé au regard de l’analyse en
temps réel des microparticules et des gaz présents dans les armoires
électriques.
Opter pour une approche
préventive et une surveillance avancée
C’est dans ce contexte
que les assureurs se tournent aujourd’hui largement vers la prévention des
risques et encouragent leurs clients à faire évoluer leurs environnements pour
se doter de dispositifs. En ce sens, l'approche industrielle préventive basée
sur l’analyse en continu des armoires électriques semble devenir un véritable
prérequis.
Ainsi, les systèmes
déployés sont en mesure de détecter en amont les particules et les gaz qui
caractérisent les dysfonctionnements dans les armoires électriques. De
fait, les équipes de maintenance ont la capacité d’intervenir de manière préventive
pour solutionner les problèmes identifiés. Ce type d’approche permet
d'intervenir jusqu'à plusieurs jours avant des pannes et arrêts d'activité
onéreux et d’avoir une approche prédictive en amont des systèmes
d’extinction de gaz traditionnels dont l'activation coûte cher, et qui
peuvent représenter des investissements très coûteux en fonction des
dispositifs à surveiller. L'objectif est évidemment de ne pas les
déclencher. C'est finalement la réponse au besoin originel : il ne s'agit pas
d'attendre de détecter l'incendie, il s'agit de l'éviter.
Au regard de ces
éléments, on comprend donc aisément que les compagnies d’assurance sont
aujourd’hui largement mobilisées pour sensibiliser leurs clients sur la
nécessité de s’équiper de dispositifs leur permettant d’anticiper tous les
risques électriques pouvant être à l’origine d’une destruction totale ou
partielle de leur outil de production. Si aujourd’hui le sujet de
l’anticipation des dysfonctionnements électriques est largement promu par les
professionnels du secteur de l’assurance, il pourrait à terme devenir
obligatoire pour bénéficier d’une couverture en cas de sinistre, au regard du
montant important des préjudices subis. En ce sens, il appartient aux
entreprises de bien prendre en compte ce point pour protéger au mieux leur
outil de production et être indemnisées en cas de problème.
N’oublions pas que toutes les activités industrielles sont concernées. Citons par exemple le secteur pharmaceutique qui peut voir ses lignes de production coupées suite à un incendie ce qui aurait pour conséquence d’interrompre un lot entier, le rendant non conforme ou dangereux et nécessitant sa destruction. Nous pourrions aussi évoquer le cas des cliniques et hôpitaux qui ont une dépendance absolue à l’électricité pour le bon fonctionnement de l’équipement médical vital (réanimation, blocs opératoires, stockage de sang, serveurs de données médicales). Cela peut avoir des conséquences désastreuses : mise en danger directe des patients, fermeture temporaire de services ou encore perte d’agrément si récurrence. Enfin, nous pouvons évoquer les professionnels de l’agroalimentaire. Dans ce cas d’usage, une coupure électrique peut rompre la chaine du froid et compromettre la qualité des marquandises produites ou encore perturber les flux logistiques et engendrer des ruptures d’approvisionnement pour les clients.


