La Commission européenne a présenté, mardi 17 juin, ses propositions visant à relancer la titrisation afin de « stimuler l'investissement en libérant du capital pour produire davantage de crédits ».
Ce texte est présenté par la Commission comme l’une des pierres angulaires de sa stratégie d’Union de l'épargne et de l'investissement, visant à favoriser l’investissement dans l’économie européenne, en réorientant l’épargne des Européens et en stimulant les prêts bancaires.
Pourtant, en l’état, le
texte de la Commission européenne apparaît, au mieux, comme un hors-sujet pour
financer l’économie réelle, au pire, comme un cheval de Troie visant à
assouplir les règles prudentielles, mises en place au lendemain de la grande
crise de 2008 et qui continuent de protéger notre économie.
« La relance de la
titrisation est présentée par beaucoup comme un point de départ, une première
mesure, facile à mettre en œuvre, avant de s’attaquer aux réformes plus ardues
et moins consensuelles de l’union des marchés de capitaux (UMC). Le problème c’est
que, non seulement il n’y a aucun lien entre relance de la titrisation et mise
en œuvre de l’UMC, mais, surtout, rien dans le texte présenté aujourd’hui ne
nous assure qu’une relance de la titrisation favorisera effectivement le
financement de l’économie réelle et de nos PME », explique Aurore
Lalucq, députée européenne et présidente de la Commission des affaires
économiques du Parlement européen.
Des mesures permettant d’approfondir notre marché de capitaux et de favoriser le financement pérenne de notre économie existent. Elles demandent du travail et de la volonté politique. C’est à cela que nous devrions travailler en tant que responsables politiques européens, soucieux de l’avenir économique et politique de notre continent.