Le Cigref soutient la
démarche de résilience numérique portée par la France, l'Allemagne et les
Pays-Bas pour construire une Europe numérique durable et de confiance.
Le Cigref a participé récemment
à la table-ronde organisée par la DINUM sur le thème
« Résilience et
souveraineté numérique », en présence du ministre de l'Action publique, de
la Fonction publique et de la Simplification, Laurent Marcangeli.
Cet événement
a rassemblé une centaine de personnalités de haut niveau, des secteurs publics
et privés, afin de déterminer les différents leviers à activer collectivement
pour réduire les dépendances technologiques de l'économie européenne et
renforcer sa résilience.
L’Eurostack
L’initiative Eurostack
est un vaste mouvement en faveur d'une politique industrielle du numérique
appelant l'Union européenne à réduire sa dépendance à l'égard des fournisseurs
non européens de technologies pour lui permettre de reprendre le contrôle de son
avenir numérique.
Pour transformer cette
vision en réalité, son plaidoyer propose une série d'instruments politiques
visant à renforcer l'infrastructure numérique européenne et préconise un
investissement estimé à 300 milliards d'euros sur dix ans, une stratégie
d'achat public "Europe d'abord" et une orientation open-source pour
renforcer la collaboration au sein des communautés européennes.
Cette politique
industrielle se décline en missions pour chaque dépendance critique, comme le
cloud et l'IA, ou encore les outils collaboratifs du quotidien.
L’Allemagne, les Pays-Bas et la France unissent leurs efforts pour développer une alternative européenne
Dans ce contexte tracé
par l'initiative Eurostack, la Direction interministérielle du numérique
(DINUM) développe une offre collaborative, en partenariat avec ses homologues
allemands et néerlandais. Cette Suite numérique est constituée de composants
ouverts, interopérables et réutilisables.
L’objectif de la DINUM
est de faire émerger des alternatives crédibles aux oligopoles technologiques,
en s’appuyant sur le logiciel libre pour faciliter la collaboration dans les
secteurs public et privé.
Sa directrice, Stéphanie Schaer, insiste sur le
fait que « [dans le numérique], le succès ne dépend
pas uniquement de
l'investissement ou de la réglementation, mais aussi de l'adoption des mêmes
méthodes de construction de produits que celles des géants du numérique, de
sorte que chaque euro d'argent public investi contribue à ce que davantage
d'Européens deviennent utilisateurs de solutions souveraines ».
Depuis deux ans, la
France et l'Allemagne se sont engagées dans un partenariat renforcé pour
produire un espace de travail collaboratif, déjà utilisé en France par plus de
300 000 agents chaque jour. Les Pays-Bas viennent de les rejoindre. De plus,
des fournisseurs de services informatiques, tels que Scaleway, OVHCloud,
Cozycloud ou CleverCloud, commencent à intégrer La Suite numérique dans leurs
propres offres, afin de la rendre accessible à d'autres utilisateurs, grand
public, entreprises ou collectivités territoriales.
Cet effort commun se
poursuivra avec la création, à l’été 2025, d’un consortium européen
d’infrastructure numérique, l'EDIC Digital Commons, soutenu par la Commission
européenne. Porté par la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie et la
Slovénie, ce consortium est ouvert à tous les États membres souhaitant s’y
associer. Il aura pour mission de soutenir le développement de produits
numériques ouverts, réutilisables, et conçus pour être adoptés à l’échelle
européenne, par les administrations publiques comme par les entreprises.
En développant une
offre alternative sur l'ensemble de nos dépendances critiques, la DINUM et ses
homologues européens engagent largement les utilisateurs européens, publics et
privés, à l'adopter.
C'est une invitation claire adressée à tous les acteurs de
la tech européenne pour entrer dans cette dynamique et relever collectivement
le niveau de leurs offres, afin d'être en mesure de rivaliser avec les géants
du numérique grâce à ces investissements partagés à l'échelle de notre
continent.
Le Cigref soutient une
alternative européenne
Dans le contexte
géopolitique actuel, la résilience numérique est devenue une exigence
stratégique.
Pour le Cigref, elle constitue une réponse indispensable aux
conséquences économiques, juridiques et politiques des dépendances
technologiques que l’Europe a laissées s’installer depuis plus de trente ans
vis-à-vis de l’industrie numérique américaine. Ces dépendances fragilisent
aujourd’hui la souveraineté technologique du continent et la sécurité de ses
organisations.
Renforcer cette
résilience suppose une véritable stratégie de diversification des sources
d’approvisionnement IT, afin de garantir la disponibilité, l’intégrité et la
confidentialité des systèmes et des données dans la durée. Dans cette
perspective, la Suite numérique, portée en France par la DINUM, membre du
Cigref, représente une alternative européenne de confiance, ouverte et à l’état
de l’art, pensée pour répondre aux attentes des acteurs publics comme privés.
En soutenant pleinement
cette initiative portée par la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, le Cigref
réaffirme sa raison d’être : bâtir un numérique durable, responsable et de
confiance, au service de la société et de son économie. La Suite numérique s’inscrit
dans cette ambition, en contribuant activement à construire une Europe
numérique plus souveraine, plus robuste et plus autonome.
« Aujourd’hui, dans le contexte géopolitique instable que nous connaissons, la résilience numérique n’est plus une option, c’est une exigence. On ne peut plus rester dépendants de quelques fournisseurs. Il faut diversifier nos chaines d'approvisionnements IT, sans exclure bien sûr, en investissant dans des solutions européennes crédibles. La Suite numérique en est une : c'est une initiative ouverte, ambitieuse, robuste, et à l’état de l’art. Ce n’est pas une solution souveraine au rabais, c’est une solution de progrès », conclut Emmanuel Sardet, Président du Cigref.