Le Gouvernement met en
danger le pouvoir d’achat des Français, fragilise nettement les entreprises de
la filière de rénovation, et affaiblit la transition écologique.
A quand une ligne
gouvernementale pérenne et fiable ?
Face à l’annonce hier
de la suspension du dispositif MaPrimeRénov par le Ministre de l’Economie, nous
souhaitons exprimer notre stupéfaction et les inquiétudes fortes de l’ensemble
de la filière sur le devenir de la politique de rénovation énergétique, maillon
pourtant essentiel de la stratégie de décarbonation de la France.
Après la remise au
gouvernement du manifeste de la filière pour créer les conditions de marché
favorables à la rénovation énergétique, nos 19 organisations professionnelles
devaient être reçues par le cabinet d’Eric Lombard, ce vendredi 6 juin, à 14h.
Ce rendez-vous n’a, semble-t-il, plus lieu d’être car sans objet désormais.
La pérennisation du
soutien aux mono-gestes et le maintien de MaPrimeRénov, correspondent pourtant
à la demande des Français et donc à la réalité du marché. Elles sont deux
demandes urgentes de la filière.
Nous constatons
malheureusement l’absence totale de vraies concertations de fond avec la
filière économique concernée en premier lieu, préalablement aux annonces du
Gouvernement. Nous regrettons sa volonté de sacrifier des dépenses
d’investissement, pourtant indispensables à la survie de la filière. L’Etat
doit maintenir un haut niveau d’incitation financière pour faciliter et
encourager la reprise du secteur. Cette incitation doit passer aujourd’hui par
le levier de la rénovation énergétique.
Sans stabilité du
dispositif, a fortiori sans sa pérennisation, et sans sa simplification, ce
sont des milliers d’entreprises installateurs, d’artisans du bâtiment, de
distributeurs et d’emplois industriels qui sont directement fragilisés. Sans
une stratégie claire sur la sortie des énergies fossiles importées dans le
secteur du bâtiment, c’est accepter de renoncer à notre souveraineté, aux gains
de pouvoir d’achat et à la baisse de nos réductions de gaz à effet de serre.
Sans rénovation énergétique, c’est également une baisse des rentrées fiscales
pour Bercy et des factures d’énergie en plus pour les Français.
A l’argument avancé par
le Gouvernement de trop nombreuses fraudes dans le cadre de ce dispositif,
excessivement mise en avant, nos organisations sont également mobilisées et
formulent d’autres propositions pour lutter contre ces détournements. La filière
demande que soient enfin engagés des travaux pour une véritable et stable
politique de rénovation qui soutienne et valorise la filière souveraine du
bâtiment (industriels, distributeurs, artisans, installateurs, …), gage de
qualité.
À ce jour, les réponses qui nous ont été données restent très insatisfaisantes et nous formulons désormais le souhait d’être reçu directement par le Premier Ministre afin qu’il clarifie comment il entend remettre de la cohérence dans les ambitions environnementales, économiques et industrielles de la France.