Le cabinet De Gaulle Fleurance, en
partenariat avec Clean Horizon, Harmony Energy France, et
les cabinets
Liedekerke (Belgique), WKB (Pologne) et Shakespeare Martineau (Royaume-Uni),
présente la 6ème édition de son Observatoire des transitions
énergétiques portant sur le stockage d’électricité.
Dans un contexte de décarbonation
des usages, d'électrification des mobilités et de croissance des énergies
renouvelables intermittentes, le stockage stationnaire d’électricité par
batteries est devenu un maillon essentiel du système électrique européen.
L’Observatoire des
transitions énergétiques propose une photographie du cadre légal,
réglementaire, fiscal et opérationnel du stockage par batteries dans 4 grands
pays européens. Il met en lumière les freins persistants à son déploiement et
les opportunités concrètes d’investissement et d’accélération. Cette édition
associe des expertises croisées – juridiques et techniques– afin de dégager des
perspectives réalistes et partagées sur les besoins d’évolution des marchés
européens.
Chiffres clés
France
Selon le Bilan
prévisionnel 2023 de RTE la part des énergies renouvelables devrait passer de
120 TWh en 2023 à 270 voire 320 TWh en 2035, renforçant d’autant les besoins en
stockage d’électricité.
- Le stockage hydraulique représente la part la
plus importante de la capacité de stockage et s’élève à
5 GW en turbinage et 4,3
GW en pompage en 2024. La capacité supplémentaire ne devrait pas dépasser 1,5
GW d’ici 2035 selon RTE.
- Le parc de batteries installé atteint 1,07
GW à la fin de l’année 2024, alors qu’il représentait moins de 50 MW il y a 5
ans.
- Plus de 7 GW de projets ont déjà réservé leurs
droits d’accès au réseau, traduisant une forte dynamique de développement,
selon une étude de RTE parue en février 2025.
Belgique
- Capacité BESS installée
: 200
MW / 800 MWh à la fin du premier trimestre 2025, vs 0 début 2021.
Pologne
- Capacité installée : 165 MW en 2022, 2,5
GW en 2024 (soit une multiplication par 10 en l’espace de
2 ans).
Royaume-Uni
- Stockage d’énergie : 2 469 projets (actifs
et inactifs)
- Capacité installée :
4,7 GW
En février 2025, les
recettes issues du mécanisme d’équilibrage pour les batteries ont atteint un
record de £27k/MW/an.
Le National Wealth Fund,
doté de 27,8 Mds £, a vocation à stimuler la transition écologique.
Le développement du
stockage d’électricité accompagne le boom des énergies renouvelables en Europe
Les batteries de stockage permettent d’apporter de la flexibilité au réseau et
créent de nouvelles opportunités de recettes. En stockant l’électricité produite
quand elle est abondante (et bon marché) pour la réinjecter dans le réseau en
période de forte demande (et donc à des prix plus élevés), le stockage devient
une source de revenus stratégique. Plusieurs pays soutiennent activement cette
dynamique à travers des dispositifs ciblés. Le Royaume-Uni, par exemple, a
supprimé la TVA sur les batteries domestiques en 2024 afin d’encourager leur
installation. La Pologne a allégé les contraintes administratives pour les
projets de petite taille. La Belgique applique des exonérations de tarifs de
transport pour les installations de stockage. Enfin, le Royaume-Uni a également
mis en place un mécanisme « plafond/plancher » afin de garantir un
certain niveau de revenus pour les producteurs.
Ces mesures participent à créer
un cadre favorable à l’investissement dans le stockage, désormais perçu comme
un pilier incontournable de la transition énergétique.
Ils ont dit...
Corentin Baschet, Associé, Clean Horizon : « Le stockage
d'électricité joue un rôle clé dans l’équilibrage des réseaux électriques,
permettant de fournir de la flexibilité aux opérateurs des réseaux électriques.
En France, la capacité actuelle de stockage est constituée de près de 5 GW de
stations de transfert d'eau par pompage et de 1 GW en batteries. Les besoins de
flexibilité s'accroissant en lien avec la transition énergétique Clean Horizon
estime que la capacité de batteries sur le territoire atteindra 6 GW en 2030. »
Clément Girard, COO et
Directeur Général, Harmony Energy France « Le modèle économique du stockage en
France repose aujourd’hui en grande partie sur les services système, en
particulier l’aFRR. Mais à moyen terme, c’est l’arbitrage sur les marchés de
gros qui prendra le relais. La volatilité accrue des prix de l’électricité,
liée à la montée des renouvelables et la flexibilité limitée du nucléaire, fera
du stockage un acteur incontournable de l’équilibre réseau. »
Damien Verhoeven,
Associé, Thomas Vanthournout, Associé, Vincent Verbelen, Avocat, Liedekerke
(Belgique) : En Belgique également, les projets de stockage
d’électricité par batteries (BESS) connaissent une expansion remarquable. La
capacité installée est déjà passée de zéro à
200 MW au cours des cinq dernières
années. C’est toutefois dans les projets en développement que le véritable
essor se manifeste, tant par leur taille (par exemple, un projet unique de 700
MW / 2 800 MWh) que par leur nombre (avec une capacité déjà réservée atteignant
3,27 GW / 11 776 MWh d’ici fin 2034). Cette dynamique reflète à la fois les
besoins croissants du marché et la confiance des investisseurs, soutenus par un
cadre réglementaire relativement souple. »
Sylvie Perrin,
Associée, et Béatrice Boisnier, Avocate, De Gaulle Fleurance (France) : Avec des
marges de développement limitées pour le stockage hydraulique, le stockage par
batterie s’impose comme un vecteur clé de flexibilité dans un contexte d’essor
important des énergies renouvelables. Cependant, contrairement à d’autres pays
(Royaume-Uni, Italie, Allemagne) qui ont parfois lancé des appels d’offres
dédiés pour le stockage, la France ne dispose pas encore d’un guichet national
de soutien direct réservé à la batterie. »
Maciej Szambelańczyk, Associé Co-directeur de la pratique énergie, Agata Fabiańczuk, Avocate spécialisée en droit de l’énergie, Katarzyna Paździorko, Avocate, WKB (Pologne) : La Pologne a connu une croissance spectaculaire dans le marché du stockage d’énergie, avec une augmentation de la capacité contractée passant de 165 MW en 2022 à plus de 2,5 GW en 2024. Cette dynamique témoigne de l’importance croissante du stockage par batterie dans la gestion des énergies renouvelables et de la stabilisation du réseau électrique, en particulier dans un contexte de transition énergétique. »
Peter Dilks, Associé en énergies renouvelables, Isaac Murdy, Avocat spécialisé en droit de l’énergie, David Houston, Responsable des services d’information, Shakespeare Martineau : Le Royaume-Uni montre que l’essor du stockage par batterie est une condition incontournable pour réussir la transition énergétique. Avec une file d’attente de projets équivalente à plus de quatre fois les besoins du réseau d’ici 2035, et des revenus en forte croissance, les batteries s’imposent comme un pilier stratégique de la flexibilité du système électrique. »