Entreprise experte en marketing d’influence, Reech dresse
un état des lieux du secteur à l’aide de ses études annuelles, deux ans après
l’entrée en vigueur de la loi visant à encadrer l’activité des
influenceurs en France.
La loi a avant tout
servi d’accélérateur à une structuration déjà bien engagée, impulsée par la
montée en profession des créateurs ou des initiatives sectorielles comme
l’UMICC (Union des Métiers de l’Influence et des Créateurs de Contenu).
Résultat : l’écosystème est
désormais plus lisible et mieux compris par les consommateurs.
Un secteur déjà en voie
de professionnalisation avant la loi
Depuis quelques années,
la structuration du marché s’est accélérée. En 2023, près de 1 créateur sur
4
exerçait cette activité à temps plein, contre 15% deux ans plus tôt. 72%
citaient la création de contenu comme leur source principale de revenus,
et 83% déclaraient avoir réalisé un partenariat en 2023.
Autrement dit, l’activité
professionnelle et la monétisation étaient déjà des réalités concrètes avant
l’adoption de la loi.
Une loi nécessaire,
mais pas fondatrice
La loi du 9 juin 2023 a
eu un effet structurant : elle a clarifié le cadre juridique, imposé la
déclaration explicite des partenariats, et attiré l’attention des médias et du
public sur certaines dérives. Mais elle n’a pas inventé le métier : elle a
renforcé des exigences déjà portées par une majorité d’acteurs du secteur.
Ainsi, début 2024, 75%
des créateurs de contenu déclaraient avoir connaissance de la loi, mais seuls 24%
constataient un changement concret dans leurs collaborations avec les marques.
L’impact est donc plus symbolique et éducatif que transformateur.
Le rôle de l’UMICC,
créée quelques mois avant la loi, joue un rôle important dans cette régulation.
L’organisation a contribué à instaurer un socle de bonnes pratiques reconnu,
notamment via des chartes et des campagnes d’information à destination des
créateurs.
Une influence mieux
perçue par les consommateurs
L’étude Reech 2025
confirme un changement de perception dans le grand public. 82% des
consommateurs comprennent aujourd’hui que les partenariats sont la base du
modèle économique des créateurs de contenu, et 72% exigent la transparence sur
ces collaborations. Les campagnes menées par les créateurs sont même devenues
le format publicitaire préféré de 31% des sondés, loin devant la publicité TV
(17%).
La notion même de “créateur de contenu” est mieux maîtrisée : en 2023, seuls 28% des répondants disaient très bien comprendre cette notion, contre 37% aujourd’hui (+9 pts). Ce changement marque une meilleure acceptation culturelle du métier, notamment chez les 18–34 ans, qui sont 71% à connaître précisément ce rôle.
Yannick Pons, Creative & Business Strategy Director chez Reech, conclut : « Le marketing d’influence n’a pas attendu la loi pour évoluer. Ce texte a agi comme un levier de visibilité et de structuration, mais la réalité, c’est que le métier de créateur de contenu était déjà en pleine mutation et professionnalisation. En 2023, le marché de l’influence n’était pas un Far West : c’était déjà un secteur organisé, qui se perfectionne désormais. »