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[Etudes] Observatoire de la Transition Numérique des Territoires 2025 : Un appel à une gouvernance renouvelée du numérique territorial

À l’occasion du TRIP de printemps de l’Avicca, InfraNum, la Banque des Territoires et l’Avicca dévoilent la nouvelle édition de l’Observatoire de la Transition Numérique des Territoires. Cette étude propose une photographie précise de l’avancée du numérique dans les territoires français, depuis les infrastructures jusqu’aux usages, en passant par l’organisation des collectivités.

 

Ce nouveau rapport met en lumière les avancées significatives dans le déploiement de la fibre optique, mais alerte aussi sur les risques qui pèsent sur la fin et l’après du Plan France Très Haut Débit. Il souligne par ailleurs les écarts entre territoires en matière de transformation numérique, et rappelle l’urgence d’un pilotage stratégique national appuyé par des politiques de solidarité et d’investissement ciblées.

 

Finaliser et pérenniser les infrastructures numériques : urgence à agir

 

Avec 91% des locaux raccordables en fibre à fin 2024, la France se rapproche de ses objectifs. Cependant, il est marqué par un ralentissement, le déploiement devrait atteindre 96% à fin 2025. Les derniers kilomètres à déployer s'avèrent ensuite les plus complexes : absence d’infrastructures existantes, coûts de génie civil élevés, linéaires plus longs à couvrir.

Résultat : une hausse des coûts, une dégradation du modèle économique des Réseaux d’Initiative Publique (RIP), et une tarification devenue obsolète pour les opérateurs comme pour les collectivités.

 

À cette équation économique s’ajoute un défi technique : la résilience des réseaux, notamment face aux aléas climatiques. Inondations, tempêtes et vieillissement des infrastructures nécessitent des investissements conséquents pour garantir la qualité de service dans la durée.

 

Le besoin total est chiffré à 780 millions d’euros pour les seuls raccordements complexes en zone RIP, et à minima 1 milliard d’euros jugé prioritaire par les répondants sur les sujets de résilience.

 

« Sans surprise, la Cour des comptes confirme que le modèle économique actuel montre ses limites. Pour finaliser le déploiement partout en France, il est indispensable de revoir les tarifs et de mettre en place un véritable mécanisme de péréquation. C’est une question d’équité entre les territoires. Si les mécanismes financiers qui ont accompagné France Télécom puis Orange pour le cuivre sont refusés pour la fibre optique en zone rurale, c’est tout l’édifice du Plan France Très Haut Débit qui s’écroulera tôt ou tard. », déclare Patrick Chaize, président de l’Avicca.

 

Fin du cuivre : anticiper, accélérer, accompagner

 

Le taux d’adoption moyen de la fibre entre zone très dense et zone rurale peut compter jusqu’à 20 points d’écart et montre l’effort à mener pour anticiper la fermeture du cuivre. La fermeture du lot 1 du réseau cuivre, réalisée début 2025, a engendré une migration effective de 10% des habitants concernés pour atteindre 70% d’adoption. Selon le baromètre Covage, 35% des entreprises ne souhaitent toujours pas migrer vers la fibre. L’effort à mener pour les prochaines extinctions de plaque est considérable.

 

« La transition numérique ne peut réussir que si elle est adaptée aux réalités locales. Il faut soutenir des projets concrets, construits avec les acteurs de terrain, pour garantir un numérique éthique, accessible et au service du citoyen. », observe Gaël Sérandour, Directeur des investissements Infrastructures, Caisse des Dépôts.

 

Une opération industrielle de grande ampleur qui appelle une coordination étroite entre opérateurs, collectivités et pouvoirs publics à travers une communication nationale.

 

L'après-THD : des infrastructures numériques au service des transitions locales

 

La fin du Plan France Très Haut Débit marque aussi une inflexion stratégique : les infrastructures numériques ne se limitent plus aux télécoms. L’Observatoire 2025 identifie plusieurs fronts d’innovation majeurs pour les années à venir.

 

Le premier consiste à valoriser le patrimoine fibre des collectivités, souvent hérité de déploiements réalisés dans les années 2000-2015. Aujourd’hui, la majorité des contrats de DSP arrivent à échéance, et représentent une opportunité précieuse pour développer de nouveaux services : vidéoprotection, GFU, interconnexion de sites publics. Il apparaît par ailleurs que ces collectivités ont une réelle appétence avec les sujets numériques : plus de 90% des collectivités interrogées déclarent avoir au moins un projet numérique significatif à venir sur les 3 prochaines années, sur les réseaux IoT notamment.

 

Deuxième axe : le développement des datacenters de proximité, conçus comme une alternative locale, maîtrisée et complémentaires aux grandes infrastructures de cloud. Ils permettent l’internalisation du SI, l’hébergement des données localement, des services numériques et des outils métiers à proximité.

 

Enfin, le numérique est au cœur du grand chantier énergétique à venir, notamment dans le déploiement des bornes de recharge électrique (IRVE). Ces nouveaux usages partagent les mêmes logiques d’aménagement, de contractualisation et de gouvernance des infrastructures et des données que les RIP, confirmant le rôle structurant du numérique dans la transition écologique.

 

« La filière numérique doit se projeter dès aujourd’hui dans l’après-THD. Valorisation du patrimoine, gouvernance des données, infrastructures sobres et sécurisées : ce sont les conditions pour que les territoires restent maîtres de leur transition », conclut Ilham Djehaich, présidente d’InfraNum.


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