Réalisée par OpinionWay pour teale et Les Parents
Zens, cette étude inédite révèle l’impact de la parentalité sur la santé
mentale des salariés en France - un enjeu largement sous-estimé qui fragilise
les carrières et accélère la fuite des talents (notamment chez les plus jeunes)
Fatigue, surcharge
mentale, isolement, renoncements de carrière… La parentalité en entreprise
reste un angle mort des politiques RH, alors même que 89% des salariés ont des
responsabilités familiales (source : l'Observatoire de la Parentalité en
Entreprise). En avril 2025, plus de 600 parents salariés ont été interrogés par
OpinionWay pour dresser un état des lieux sans filtre de leur quotidien
professionnel. Résultat : une majorité d’employeurs reste sourde aux besoins
spécifiques des parents, au risque d’altérer leur santé mentale - et de les
pousser vers la sortie.
Principaux
enseignements de l’enquête
1. La parentalité
fragilise les parcours professionnels : 1 parent salarié sur 3 déclare que sa carrière
a été impactée par l’arrivée d’un enfant :
- Ce chiffre grimpe à
43% chez les femmes
- 17% ont réduit leur
temps de travail
- 13% ont refusé une
évolution
- 3% une augmentation
2. Une surcharge
mentale professionnelle largement ignorée : 57% des parents salariés ressentent une
augmentation de leur charge mentale liée au travail.
- En cause : la
difficulté à gérer les urgences familiales et professionnelles (27%) et la
pression à être toujours disponible (17%)
- Pourtant, 60% d’entre
eux affirment que leur employeur n’a mis en place aucune mesure pour les aider
3. Des dispositifs RH
encore trop rares, et mal perçus : seuls 27% des salariés affirment que leur
entreprise propose des mesures de soutien à la parentalité.
- Parmi eux, seuls 16%
estiment qu’elles les ont réellement aidés à mieux équilibrer vie pro/vie perso
- Les jeunes parents
(moins de 35 ans) sont un peu mieux lotis : 50% déclarent bénéficier de ces
dispositifs
4. Les jeunes parents
en rupture avec l’entreprise : les parents-salariés de moins de 35 ans sont
particulièrement concernés par cette mobilité :
- 53% d’entre eux ont
déjà envisagé de changer d'entreprise pour en rejoindre une plus « family
friendly » (contre 31% au total).
- 10% de l’ensemble des
salariés-parents interrogés l’ont déjà fait
Pour Marine Desandre,
cofondatrice des Parents Zens : « Aujourd’hui, on demande aux parents
de faire comme si leur vie familiale n’existait pas entre 9h et 18h. C’est
absurde. Ce baromètre montre qu’ignorer la parentalité, c’est risquer une fuite
massive des talents. Il est temps de sortir d’un modèle RH hors sol.”
Anaïs Roux, Directrice
Scientifique de teale, poursuit : « La
charge mentale parentale est l’un des plus grands tabous de la santé mentale au
travail. Tant qu’on ne la reconnaît pas, on soutient par défaut une dynamique
d’épuisement. Soutenir les parents, ce n’est pas un plus : c’est la condition
d’une performance et d'une entreprise durable. »
La parentalité reste un
angle mort RH
Un tabou persistant. Le retour au travail
après un congé parental reste difficile pour près de la moitié des parents.
Manque de flexibilité, isolement, pression à prouver sa légitimité… Ces
réalités sont peu nommées, peu accompagnées et trop souvent invisibilisées.
Un enjeu générationnel. Les jeunes salariés
expriment une forte exigence d’équilibre. Pour eux, l’entreprise doit désormais
être un partenaire de vie, pas seulement un employeur. Les attentes ne se
limitent plus à la crèche d’entreprise : elles intègrent la santé mentale, le coaching
parental, la reconnaissance symbolique du rôle de parent.
Un levier de
performance sous-exploité. Les entreprises qui investissent dans une politique
parentalité cohérente constatent une meilleure fidélisation, une diminution de
la charge mentale, et un gain d’engagement. Cela passe par :
- la flexibilité organisationnelle,
- des dispositifs individualisés (coaching,
garde d’enfants, soutien psychologique),
- une meilleure communication interne sur les
ressources disponibles.
Et si la vraie
révolution du travail commençait par là ?
Par reconnaître qu’on ne travaille pas « malgré » sa parentalité, mais avec elle. Qu’un parent soutenu est un salarié plus engagé, plus stable, plus aligné. Ce baromètre est une invitation à revoir les priorités RH des organisations : moins de babyfoot, plus de baby-plans. Et surtout, plus d’écoute au service de la santé mentale des salariés parents !