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[Initiatives] Sète Agglopôle Méditerrannée et Suez Eau France déploient un système pionnier pour recycler et préserver la ressource en eau

Une première en France !

 

Face à la sècheresse croissante, la SEMOP « L'Eau d'Is-sanka » a mis en place une solution innovante pour économiser l’eau et préserver la ressource naturelle d’Issanka. Pour la première fois en France, un dispositif de réutilisation des eaux de lavage des filtres a été installé à l’usine de potabilisation du Quai des Moulins à Sète.

Cette innovation, conforme aux préconisations de l’agence régionale de sécurité sanitaire, permettra d’économiser des dizaines de milliers de mètres cubes d’eau chaque année, préservant ainsi la source d’Issanka, essentielle à l’approvisionnement en eau potable de la Ville de Sète.

 

L’eau d’Issanka est issue du karst du pli Ouest Montpelliérain, qui s’étend du Causse d’Aumelas à la vallée de l’Hérault en passant par le massif de la Gardiole et la montagne de Sète. Cette ressource précieuse pour le territoire constitue une des principales sources d’alimentation en eau potable de la ville de Sète avec la nappe alluviale de l’Hérault exploitée par le Syndicat du Bas Languedoc.

 

Grâce à l’ingéniosité des anciens, elle parcourt gravitairement les 9 km qui séparent la source de l’usine du quai des moulins. L’eau d’Issanka est gérée par une SEMOP, société d'économie mixte composée de l’entreprise SUEZ (60%) et de Sète Agglopôle Méditerranée (40%). Cette gouvernance partagée assure une gestion performante et transparente des missions d’intérêt général.

 

Des économies d’eau significatives et un impact environnemental positif

 

Créée en 2008, l’usine de potabilisation de Sète traite l’eau issue de la source d’Issanka. Chaque année, 80 000 à 130 000 m3 d’eau utilisés pour le lavage des filtres étaient rejetés dans le réseau d’assainissement, soit environ 3% du volume total traité.

Grâce au nouveau système de recyclage, l’eau est désormais récupérée, traitée sur place et réinjectée en tête de filière pour être intégrée au cycle normal de production d’eau potable. Ce dispositif évite le gaspillage de la ressource et permettra d’économiser chaque année entre 75 000 à 125 000 m³ d’eau prélevée sur la source d’Issanka, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 2 000 foyers.
Le rendement hydraulique du système de recyclage étant estimé à 95%.

 

Une qualité sanitaire garantie

 

La mise en œuvre du recyclage des eaux de lavage en tête de filière a fait l’objet d’une longue et rigoureuse procédure de validation. En effet, chaque projet de recyclage est considéré comme un cas particulier, et soumis à autorisation spécifique. Dans le processus mis en œuvre à Sète, la sécurité sanitaire, priorité absolue, est garantie par une unité de traitement spécifique dédiée aux eaux récupérées, accompagnée d’un système de surveillance continue (capteurs de turbidité) avec arrêt automatique en cas d’anomalie. Ces garanties ont permis d’obtenir un avis favorable du CoDERST (Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques) le 29 juin 2023, après le dépôt du dossier préliminaire auprès de l’Agence Régionale de la Santé (ARS) en 2018.

 

« Ce projet pionnier de réutilisation des eaux de lavage des filtres à l’usine de potabilisation du Quai des Moulins marque une étape significative dans notre engagement pour une gestion durable de l’eau. En optimisant les ressources naturelles, nous réduisons non seulement les prélèvements sur la source d’Issanka, mais nous renforçons également notre résilience face aux défis climatiques et environnementaux. En tant que première collectivité à déployer ce dispositif de recyclage spécifiquement adapté à ce type d’usine d’eau potable et aux dernières prescriptions de l’agence nationale de sécurité sanitaire, nous montrons qu’il est possible d’innover pour mieux préserver nos ressources naturelles » déclare Yves Michel, Vice-président de Sète Agglopôle Méditeranée délégué au grand et petit cycle de l’eau, Maire de Marseillan.

 

Au-delà de ses bénéfices environnementaux, cette initiative ouvre la voie à d’autres collectivités confrontées aux mêmes enjeux de préservation des ressources et de maîtrise des coûts, et pourrait inspirer de nouvelles pratiques à l’échelle nationale.

 

•   Coût du projet : 200 000€

•   Financement : 50% SEMOP L’eau d’Issanka ; 50% Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse

•   Maitrise d’ouvrage : SEMOP L’eau d’Issanka

•   Maîtrise d’œuvre : SUEZ

•   Entreprises : Labyrinthe TP / Campagnol / Stelec

 

La SEMOP l’Eau d’Issanka


La Ville de Sète a confié la gestion du service de l’eau potable à la SEMOP « L'eau d’Issanka »,
créée le 1er février 2017 pour une durée de 10 ans, soit jusqu’au 31 janvier 2027. Au 1er janvier 2020,
la compétence « Eau potable » a été transférée de la Ville à Sète Agglopôle Méditerranée (SAM), conformément à la Loi NOTRe n° 2015-991 du 07 août 2015.

 

La SEMOP, société d’économie mixte à opération unique, est présidée par François Commeinhes, Président de Sète Agglopôle Méditerranée, Maire de Sète, et dirigée par Laurent Sulkowski (SUEZ).

 

L'eau d'Issanka assure les missions suivantes :

•   Garantir la continuité du service.

•   Assurer la qualité sanitaire de l’eau.

•   Contribuer à la protection de la ressource.

•   Réaliser les travaux concessifs prévus au contrat.

Elle dispose de :

•   189 km de canalisations, et 9 km d’aqueduc ;

•   1 usine de production capable de traiter jusqu’à 1 200 m³/h

•   6 réservoirs ayant une capacité cumulée de 17 600 m³.

 

L’Eau potable de la Ville de Sète en chiffres (2024) :

Volume annuel mis en distribution : 4 303 106 m³

•   Dont 54% issus d’Issanka

•   Et 46% importés du SBL

Volumes consommés autorisés : 3 700 997 m³

Rendement du réseau : 86,01%

 

Histoire de la source d’Issanka : des défis surmontés au fil des siècles

 

XIXe siècle : le choix de la source d’Issanka

L’approvisionnement en eau potable de Sète a toujours été un défi. Au milieu du XIXe siècle, les Sétois sont confrontés à une pénurie d'eau, avec seulement 4 litres d’eau par personne et par jour. En comparaison, les Montpelliérains en consomment 691 litres. Le développement du port de commerce et l’arrivée du chemin de fer conduisent le conseil municipal de l’époque à chercher à utiliser de nouvelles ressources en eau.

 

Une étude est alors lancée pour choisir entre les sources d’Issanka ou l’Hérault. Ce sera Issanka, à une dizaine de kilomètres, malgré les débits plus importants de la nappe de l’Hérault à laquelle Sète se raccordera également plus de 80 ans plus tard. Le projet validé, une société par actions est créée en 1858 pour financer les travaux et la conduite permettant d’acheminer l’eau jusqu’à la ville par simple gravitée, sur 8,5 km depuis la rive droite de la Vène via un système de puits artésiens et de forages.

Le 27 avril 1863 à 15h, l’eau coule dans les fontaines publiques, marquant une étape majeure dans l’approvisionnement de la ville.

 

2008 : la construction de l’usine de potabilisation

Les aires d’alimentation du captage de la source d’Issanka sont principalement situées sur le causse d’Aumelas et le massif de la Gardiole, des zones peu exposées aux activités humaines et aux risques de pollution. L’eau est donc naturellement potable sans traitement préalable sauf en cas d’épisodes pluvieux intenses où elle subit des phénomènes de turbidité.

 

En 2008, pour permettre aux Sétois d’optimiser l’exploitation de cette ressource, une usine de potabilisation est créée quai des Moulins. 4 millions d’euros sont investis dans cet équipement avec le soutien de l’Agence de l’eau. L’unité permet de maitriser les paramètres de turbidité avec un processus de traitement parfaitement adapté. Avant d’être distribuée dans le réseau, l’eau en provenance d’Issanka fait l’objet d’un contrôle (turbidité, chlore résiduel, pH, température) et franchit diverses étapes : élimination des particules en suspension, décarbonatation pour réduire le calcaire, filtration, désinfection par UV et vérifications finales.

 

Ce choix stratégique, fondé sur la valorisation d’un patrimoine naturel, garantit une eau de qualité, à moindre coût pour les usagers, et inscrit durablement la Ville dans une logique de gestion responsable de la ressource.

 

2017 : des objectifs de rendements de réseaux ambitieux pour la nouvelle SEMOP

Après quinze ans sous délégation de service public, la Ville de Sète créée en 2017 la SEMOP l’eau d’Issanka. Cette société d’économie mixte à opération unique offre à la collectivité la maîtrise de son service tout en bénéficiant de l’expertise d’un opérateur privé. La Ville dispose ainsi d’un pouvoir décisionnel renforcé et fixe à la société Suez des objectifs ambitieux : 20 millions d’euros doivent être investis sur dix ans avec l’objectif d’atteindre les 87,9% de rendement en 2026 contre 72,3% en 2007.

 

2025 : réutilisation des eaux de filtrage

Aujourd’hui, ce projet pionnier de réutilisation des eaux de lavage optimise le rendement de la source d’Issanka, tout en sécurisant davantage l’approvisionnement en eau potable de la Ville de Sète. En réduisant les prélèvements sur la ressource naturelle tout en assurant un service de qualité, la SEMOP renforce son engagement pour une transition écologique ancrée dans les réalités locales.

 

Après plus de 150 ans d'exploitation, la gestion de l’eau potable a évolué vers une approche durable, avec l'intégration de nouvelles technologies pour garantir l'accès à une eau de qualité et préserver la ressource.


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