Le point de vue d’Augustin de la Fouchardiere, fondateur de MYPE, société spécialisée sur Microsoft Power BI et le langage DAX pour la fonction financière.
La fonction financière
a besoin d’outils de reporting puissants pour suivre l’évolution de son
activité de manière rigoureuse. Une maitrise du DAX, le langage de formules
intégré au logiciel Microsoft Power BI, permettrait aux financiers d’être
autonomes et de suivre leurs indicateurs les plus fins sans recourir à des
prestataires externes.
J’intervenais début
2025 dans une société réalisant plusieurs dizaines de millions d’euros de
ventes et j’avais l’occasion de former leur directeur financier sur Power BI,
l'outil de reporting le plus utilisé en entreprise. Nous avions décidé de
travailler sur leurs données. Nous souhaitions comparer l’objectif de chiffre
d’affaires avec le réalisé, par commercial et par mois.
Au-delà des concepts
basiques liés à la structuration des données (dépivoter les colonnes, ajouter
et fusionner les requêtes) qui étaient assimilés avec plus ou moins d’aisance,
il est vite apparu que l’enjeu principal était de faire des calculs fins
faisant référence à plusieurs périodes. En d’autres termes, il nous fallait
obtenir un chiffre d’affaires pour le mois, que nous irions comparer avec
l'objectif, au prorata du nombre de jours ouvrés déjà écoulés dans le mois.
C’est donc dans ce
contexte que le langage DAX était présenté, calcul après calcul, mesure après
mesure. Pour ceux qui l'ignorent, le DAX est un ensemble de fonctions
(temporelles, financières, mathématiques ...) permettant de réaliser des
opérations sur un jeu de données. Chaque calcul DAX porte le nom de
"Mesure".
Au final, en ayant créé
quelques mesures dépendant les unes des autres, nous avions réussi à avoir une
jauge mesurant l’efficacité du commercial par rapport à son objectif, mais
précisément à un instant T dans le mois. Cet exemple devrait être celui de
chaque PME, ETI ou structure qui dispose d’un service contrôle de gestion et
qui souhaite mesurer l’évolution de son activité, notamment financière.
Le problème, c’est que
le DAX n’est pas toujours simple à appréhender.
Les utilisateurs
viennent souvent d'Excel, et ils ont donc le réflexe d'appuyer sur F2 pour voir
les antécédents d'une formule.
Ils ne connaissent pas
le contexte de filtre et celui-ci n'est pas simple à expliquer quand on vient
d'Excel. En effet, mettre ALL dans une mesure pour récupérer toutes les valeurs
d'une colonne ne tombe pas sous le sens alors que dans Excel on aurait simplement
fait référence à la colonne.
D’autre part, le fait
que les fonctions soient en anglais, qu'on ne voit pas immédiatement le
résultat d'une mesure sauf en l’injectant dans un visuel « carte 123 », le
système de parenthèses imbriquées si plusieurs fonctions sont utilisées, et
l'indentation nécessaire pour que tout cela soit plus lisible, contribuent à
faire du DAX un langage intimidant.
Il est donc nécessaire
que les professionnels de la fonction Finance se forment au DAX pour créer et
maintenir leurs reportings en autonomie, sans faire appel à des cabinets de
conseil ou à des prestataires informatiques. Hélas, une formation en
autodidacte ou en e-learning semble être une fausse bonne idée, le langage DAX
étant complexe à apprendre.
Une formation en présentiel, en effectifs restreints et basée sur de la pratique semble être une idée plus judicieuse. Il existe plusieurs organismes spécialisés sur Power BI, dont MYPE est un acteur de référence.