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[Tribune] Facturation électronique : le cap de 2026 est confirmé, place à l’action

Décryptage d’Eric Valion, en charge de la Customer Experience, et coordinateur des activités liées à la réforme de la facturation électronique chez Esker.

La réforme de la facturation électronique poursuit son chemin, malgré les débats parlementaires et les propositions de report. Esker décrypte pour vous les derniers rebondissements et rappelle que, s’il ne sert à rien de courir, il faut bel et bien partir à point.

 

Dans le cadre de la loi de simplification économique, un amendement avait été déposé pour repousser d’un an la dernière phase de la réforme pour les TPE/PME, de 2027 à 2028. Mais le 11 avril dernier, l’Assemblée nationale a finalement confirmé le maintien du calendrier initial. L’obligation de facturation électronique reste donc prévue au plus tard pour décembre 2026 (ETI et grandes entreprises) et décembre 2027 (TPE -PME).

 

Depuis décembre 2024, l’État a recentré sa feuille de route autour de deux piliers majeurs :

• Un annuaire central des entreprises

• Un concentrateur de données, via une plateforme publique, pour agréger les flux d’e-invoicing et
d’e-reporting et préparer à plus long terme le pré-remplissage de la déclaration de TVA

 

Ces chantiers avancent concrètement : L’annuaire, actuellement en phase de test, sera mis en production d’ici la fin du premier semestre 2025. Le concentrateur, quant à lui, entrera en test à l’automne avant une mise en production d’ici fin 2025. Ces briques sont essentielles pour permettre aux PDP (plateformes de dématérialisation partenaires), aujourd’hui en immatriculation provisoire, de démontrer leur interopérabilité avec l’Etat et d’obtenir une validation définitive.

 

En dépit des débats, les travaux techniques ne se sont jamais arrêtés. Depuis décembre dernier, plusieurs commissions (AFNOR, PEPPOL, etc.) ont continué à travailler par exemple sur les cas d’usage ou encore l’unification des interfaces pour garantir l’interopérabilité entre/avec les différentes parties prenantes de la réforme (OD, PDP, PPF). Leurs conclusions, attendues entre avril et septembre 2025, viendront structurer encore davantage la mise en œuvre de la réforme.

 

Autre signal fort : la validation, au niveau européen, du Projet ViDA (TVA à l'ère numérique), qui conforte la bonne trajectoire de la réforme en France comme au niveau européen.

 

Tous les voyants sont au vert, il est temps d’agir. À ce jour, tous les jalons fixés par l’administration ont été tenus. La réforme est bel et bien en marche. Plus que jamais, les entreprises doivent passer à l’action et enclencher, sans délai, les chantiers indispensables — en amont comme en aval — pour se mettre en conformité. La phase pilote, prévue pour février 2026, marquera une étape clé : les PDP, le concentrateur et l’annuaire central seront alors opérationnels.

 

Mais attention, ces échéances réglementaires sont des dates butoirs. Il est donc essentiel que les dirigeants prennent conscience que le concentrateur et les PDP ne sont que des canaux techniques de transmission, réception ou restitution. Un travail de fond s’impose : audit des processus internes, fiabilisation des données, sélection des outils et des partenaires… autant d’étapes structurantes, indispensables pour réussir la transition vers la facturation électronique.

 

Car au-delà de la mise en conformité technique ou des seules frontières nationales, c’est l’ensemble de l’écosystème qui est concerné, impliquant :

• D’industrialiser les processus : les flux Order-to-Cash (O2C) et Source-to-Pay (S2P) doivent être repensés et rendus pleinement opérationnels pour s’intégrer aux futures obligations.

• De faire des choix technologiques avisés : la sélection des bons outils et des partenaires devient un enjeu stratégique pour garantir la pérennité et l’agilité des systèmes.

• De s’appuyer sur des expertises reconnues : l’accompagnement par des cabinets de conseil ou des spécialistes en fiscalité et comptabilité est indispensable, notamment pour sécuriser les étapes préparatoires comme le nettoyage des bases clients et fournisseurs

• D’adopter une vision internationale : la facturation électronique est un levier de transparence, de lutte contre la fraude et de réduction des délais de paiement. De nombreux pays, comme l’Italie, le Brésil ou le Mexique, ont déjà mis en œuvre des dispositifs similaires.


Le compte à rebours est lancé : il ne faut plus attendre !


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