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[Urgence] 25 avril 2025 : Journée mondiale de lutte contre le paludism

Chaque minute, le paludisme tue un enfant ! Pourtant les moyens d’agir existent …


À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, World Vision France alerte sur une crise sanitaire persistante. En 2024, cette maladie parasitaire continue de tuer massivement, en particulier sur le continent africain. Malgré les progrès scientifiques, un enfant meurt encore toutes les 60 secondes du paludisme.


Il s’agit d’une urgence humanitaire silencieuse, qui frappe les plus vulnérables : les enfants.

 

Le paludisme – ou malaria – est une maladie infectieuse transmise par la piqûre de moustiques du genre Anopheles, infectés par des parasites du type Plasmodium. Une fois dans le corps, ces parasites atteignent le foie puis les globules rouges, provoquant de fortes fièvres, des vomissements, parfois des convulsions et, dans les cas les plus graves, un coma. Le parasite Plasmodium falciparum est le plus dangereux et le plus répandu en Afrique. Sans traitement rapide, l’infection peut entraîner la mort, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans.

 

Un combat mondial qui piétine : le nombre de cas repart à la hausse et les enfants en paient le prix fort

 

Selon le rapport mondial 2024 de l’Organisation mondiale de la santé, près de 250 millions de cas de paludisme ont été recensés dans le monde au cours de l’année écoulée, soit deux millions de plus qu’en 2023. Le nombre de décès s’élève à 608 000, dont près de 80 % ont été enregistrés en Afrique subsaharienne. Les enfants paient le plus lourd tribut : ils représentent 77% des décès liés à la maladie. Le Nigéria, la République démocratique du Congo, le Mozambique, le Niger et le Burkina Faso concentrent à eux seuls la majorité des morts.

 

L’Afrique face au paludisme : un fléau enraciné dans la pauvreté, les conflits et l’inégalité d’accès aux soins

 

L’Afrique subsaharienne concentre à elle seule 94 % des cas mondiaux de paludisme. La situation s’y explique par un climat favorable à la prolifération des moustiques, par des infrastructures de santé sous-dimensionnées, et par des conditions de vie précaires qui empêchent une prévention efficace.

Dans certaines zones rurales, l’accès au diagnostic et aux traitements reste extrêmement limité. Pour les familles vivant dans les camps de déplacés ou dans les régions affectées par les conflits, la prévention n’est pas une priorité mais un luxe inaccessible.

 

Les enfants, premières victimes invisibles du paludisme : une maladie qui tue, affaiblit et condamne dès le plus jeune âge

 

Le paludisme est l’une des principales causes de mortalité infantile en Afrique. Chez l’enfant, l’infection progresse très vite. En l’absence de soins, elle peut provoquer de graves complications : anémie sévère, atteintes neurologiques, retard de croissance. Les épisodes répétés de paludisme affaiblissent durablement les défenses immunitaires, exacerbant les risques de malnutrition. Ils entraînent aussi des absences scolaires, voire des abandons définitifs, aggravant les inégalités dès le plus jeune âge.

 

Prévenir pour protéger : une lutte qui commence à la maison

 

Les moyens de prévention sont pourtant connus. L’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide reste la méthode la plus efficace et la plus économique. Une moustiquaire correctement utilisée peut réduire de 50% le risque d’infection dans une communauté. D’autres mesures sont nécessaires : assainissement des zones humides, pulvérisations d’insecticides dans les habitations, sensibilisation des familles, et accès aux tests de diagnostic rapides dès l’apparition des premiers symptômes.


Mais ces gestes simples ne sont pas à la portée de tous. Trop souvent, les moustiquaires sont absentes ou mal utilisées, faute d’information. Dans de nombreux villages, les enfants dorment sans protection, à la merci des piqûres.

 

Vaccins et traitements : les progrès sont réels, mais l’accès reste inégal et les résistances émergent

 

Sur le front scientifique, deux vaccins marquent une avancée importante. Le premier, RTS,S/AS01 (Mosquirix), est recommandé depuis 2021 par l’OMS pour les enfants vivant dans les zones à forte transmission. Plus récemment, le vaccin R21/Matrix-M, approuvé en octobre 2023, offre de meilleures performances avec une efficacité estimée à 75% après plusieurs doses. Plus facile à produire, il est également moins coûteux, ce qui permet une distribution plus large. Il a déjà commencé à être déployé dans plusieurs pays africains depuis début 2024.

 

En parallèle, les traitements à base d’artémisinine, notamment les thérapies combinées (ACT), restent le standard médical. Mais des résistances émergent, notamment en Afrique de l’Est, ce qui inquiète la communauté médicale internationale. La surveillance et l’innovation thérapeutique sont donc essentielles pour ne pas perdre le terrain durement gagné ces dernières années.

 

Face au paludisme, World Vision agit : protéger chaque enfant, chaque famille, chaque communauté

 

Présente dans 25 pays d’Afrique subsaharienne, World Vision déploie une réponse intégrée et multisectorielle pour lutter contre le paludisme, en mettant l’accent sur la prévention communautaire, la protection des enfants et le renforcement des systèmes de santé locaux.

 

En 2024, World Vision a distribué plus de 3,6 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide à travers ses programmes, notamment au Burkina Faso, au Tchad, en République démocratique du Congo, au Niger, en Ouganda et au Soudan du Sud. Ces moustiquaires sont prioritairement remises aux familles avec de jeunes enfants et aux femmes enceintes, les plus à risque.


Au Malawi, l’ONG a formé plus de 12 000 agents de santé communautaires à l’identification rapide des symptômes du paludisme, au dépistage avec tests rapides et à l’administration des traitements de première ligne. En République centrafricaine, les équipes ont mené des campagnes de sensibilisation dans plus de 300 villages, en partenariat avec les chefs communautaires et les écoles, pour améliorer les connaissances sur les modes de transmission et les gestes de prévention.

 

Dans les zones reculées du Kenya et de la Zambie, World Vision soutient également les structures de soins primaires en fournissant du matériel de diagnostic et des médicaments antipaludiques, contribuant à réduire les délais de prise en charge.


En 2024, plus de 1,2 million d’enfants ont été directement protégés grâce à l’ensemble de ces actions. Dans plusieurs régions pilotes, la prévalence du paludisme a baissé de 30 à 50 % après trois années d’intervention combinée.

 

L’approche de World Vision repose sur une logique communautaire et durable : travailler avec les populations locales, les autorités sanitaires, les écoles, les églises, pour renforcer la résilience face à la maladie. L’objectif est clair : zéro enfant tué par le paludisme dans les zones couvertes par les programmes de l’ONG.

 

« Le paludisme n’est pas une fatalité. Chaque moustiquaire distribuée, chaque enfant vacciné, chaque agent formé est une vie protégée », conclut Camille Romain des Boscs, Directrice de World Vision France

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