Le Congrès annuel de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) s’est tenu à la Maison de la Mutualité, dans un climat de grande détermination. Bien qu’aucun membre du Gouvernement n’ait jugé prioritaire de venir à la rencontre des représentants de 62 000 entreprises artisanales du bâtiment.
La CAPEB, dont l’état a confirmé le 8
avril sa représentation majoritaire dans l’artisanat du bâtiment, a réuni des
intervenants de renom autour du thème « L’entreprise artisanale du bâtiment :
le modèle de demain » pour souligner l’absolue nécessité de donner à ce modèle
la place qu’il mérite dans les politiques publiques au regard de son efficacité
pour la vitalité de notre économie et l’avenir de notre société.
« Le marché s’organise
pour favoriser les grands groupes et la grande distribution, au détriment des
artisans »,
a déploré Jean-Christophe Repon en ouverture du Congrès. Alors que les
artisans représentent 97% des entreprises du secteur, et que leur rôle dans des
enjeux clés pour l’avenir du pays – comme la rénovation énergétique,
l’adaptation du logement, le maintien à domicile et la décarbonation – est
largement reconnu par les élus des territoires qui plébiscitent leur caractère
vital, leur agilité, leur multiplicité, ils passent sous les radars des
politiques publiques. Pourtant, face aux défis climatiques et démographiques,
ce sont 500 000 emplois qui seront nécessaires d'ici 2030 pour répondre à la demande,
et les entreprises artisanales sont les mieux placées pour les pourvoir.
Les décisions récentes
du gouvernement n’ont fait que renforcer le sentiment d’indifférence qu’ils
ressentent. La création de labels profitables à des sociétés commerciales et le
maintien de mécanismes favorisant la sous-traitance massive n’en sont qu’un
exemple. « On nous parle de lutte contre la fraude, mais les artisans sont
les premiers lésés par un système qui permet à des structures commerciales de
détourner les dispositifs à leur profit, sans réelle plus-value sur la qualité
des travaux », a souligné le président de la CAPEB.
L'une des mesures les
plus critiquées reste le refus d’élargir l'accès au label RGE (Reconnu Garant
de l’Environnement) par la validation des acquis de l'expérience (VAE), une
initiative qui avait pour but de faciliter l'accès des artisans à cette qualification
essentielle, mais qui demeure depuis plus d’une année dans l’attente d’une
décision gouvernementale. Une ineptie mise en exergue lors de nos tables
rondes, rappelée par un de nos intervenants : « Le label RGE ne concerne
que 10 % des entreprises. Aujourd’hui, nous nous coupons d’entreprises
compétentes qui ont renoncé au RGE jugé trop complexe. »
Jean-Christophe Repon a rappelé que la CAPEB souhaite ardemment contribuer à la réussite de la transition énergétique et de la décarbonation. Cependant, les politiques actuelles semblent ignorer l'importance cruciale de l’artisanat dans ces domaines. La réduction des ambitions sur l’objectif du Zéro Artificialisation Nette (ZAN) a été perçue comme un recul stratégique. « La majorité des chantiers et des logements existants doivent être rénovés, et non pas sacrifiés au bétonnage. L’avenir du logement passe par la rénovation », a insisté Jean-Christophe Repon.