Audencia, école de management, et
l’IFOP publient les résultats d’une étude inédite sur les perspectives croisées
des cadres, DRH et dirigeants sur le développement des compétences.
Si 83% des
cadres souhaitent progresser dans les deux prochaines années, l’étude souligne
un très fort attachement à leur métier et leur employeur : 68% des cadres
veulent évoluer dans leur métier actuel, et 59% au sein de leur entreprise.
La formation joue un
rôle clé dans cette dynamique : 1 cadre sur 2 la perçoit comme un levier
d’évolution, et 66% estiment que leurs précédentes formations ont eu un impact
positif sur leur carrière, tandis que l’attractivité et la fidélisation des
collaborateurs est l’enjeu prioritaire des dirigeants et DRH pour les 2 ans à
venir. Pourtant, alors que la data et l’IA émergent comme des compétences
stratégiques pour 52% des cadres, seuls 20% des dirigeants les jugent
prioritaires.
La très forte ambition
professionnelle des cadres et l’attachement à leur métier
L’étude montre que 83% des cadres souhaitent évoluer dans les deux prochaines années. Une aspiration encore plus forte car elle concerne 93% des moins de 40 ans.
Parmi ceux qui
envisagent une évolution, l’attachement à son entreprise et à son métier actuel
est très majoritaire, avec 68% qui souhaitent évoluer dans leur métier actuel,
et même 78% pour les moins de
40 ans. 59% privilégient une progression au sein
de leur entreprise. On note toutefois une plus grande volatilité chez les 18-29
ans et les Franciliens, qui sont respectivement 33% et 31% à souhaiter changer
d’entreprise. A l’inverse, 17% des cadres ne prétendent à aucune évolution
professionnelle, une tendance plus visible chez les cadres de 50 ans et plus
(31%) et chez ceux cumulant plus de 20 ans d'ancienneté dans leur entreprise
(29%).
L’impact positif de la
formation sur la carrière des cadres
Pour 1 cadre sur 2, la principale motivation à suivre une formation dans les deux prochaines années est de faire progresser sa carrière, suivie par le fait d’assurer leur poste et leur employabilité (31%). Cette dernière préoccupation concerne davantage les séniors en entreprise (42% des cadres de 50 ans et plus) : confrontés à la fois à l'allongement des carrières induit par les réformes des retraites et à une fracture générationnelle dans la maîtrise de l’IA et des nouvelles technologies, cela fragilise leur attractivité sur le marché de l’emploi.
Une majorité de cadres (57%) se dit d’ailleurs satisfaite de l’offre de formation proposée par leur entreprise. Des disparités existent cependant : alors que les managers de plus de 5 personnes (72%) et les 30-39 ans (66%) sont davantage satisfaits, c’est le cas pour seulement 45% des femmes cadres contre 62% des hommes.
En parallèle, les deux
tiers des cadres (66%) estiment également que leurs précédentes formations ont
eu un impact positif sur leur carrière, et cela concerne les trois quarts des
moins de 40 ans (75%) et des cadres ayant des fonctions d’encadrement (74%, +8
points).
La formation comme
enjeu prioritaire des entreprises et levier de performance
Pour les dirigeants et
les RH, c’est l’attractivité et la fidélisation des collaborateurs qui
constitue le principal enjeu prioritaire pour les deux ans à venir (cité par
39%). La formation est ainsi reconnue unanimement comme une solution à ces
enjeux : 98% des dirigeants et RH reconnaissent en effet que des formations
bien construites et bien mises en œuvre contribuent à une meilleure performance
de l'entreprise.
Les dirigeants
identifient aussi les formations comme des leviers pour la transformation de
l’entreprise (91%) et pour la marque employeur (88%). Dans ce contexte, il est
dès lors indispensable pour 97% des dirigeants et RH que les formations soient
délivrées par un tiers de confiance.
Des attentes de
formation très homogènes en matière de compétences
On retrouve l’attachement au métier dans les compétences que les cadres veulent acquérir ou perfectionner. Ainsi, 9 cadres sur 10 veulent d’abord renforcer leurs compétences techniques, celles qui sont directement liée à leur métier, et donc essentielle à leur expertise. Une attente qui trouve un écho fort chez les dirigeants et les RH, 92% souhaitant permettre à leurs collaborateurs de développer ces aspects.
Les soft skills sont
aussi largement valorisés (par 70% des cadres et 69% des dirigeants et RH) dans
le cadre du renforcement des compétences, avec en premier lieu la volonté de
développer les compétences managériales (à hauteur de 40% pour les cadres et
39% pour les dirigeants et RH). Les compétences relatives aux transitions
(digital, RSE, business model…) et à la transformation organisationnelle
apparaissent néanmoins plus secondaires (27% toutes deux chez les cadres et
respectivement 17% et 33% chez les dirigeants et RH), et seuls 7% des cadres
souhaitent en premier lieu développer leurs compétences liées aux transitions.
A noter que les jeunes cadres entre 18 et 29 ans se montrent particulièrement
sensibles à ces enjeux, avec 86% exprimant le besoin de développer leur
savoir-être.
Data et IA : un enjeu
sous-évalué par les dirigeants
En termes de contenu de
formation, 94% des dirigeants souhaitent une approche très ciblée sur les
besoins spécifiques de l’entreprise, et 69% des cadres seulement, car près d'un
tiers reste ouverts à des apports théoriques plus généraux (31%).
48% des dirigeants et RH jugent également prioritaire l’acquisition de nouvelles compétences métiers sur des thématiques encore non maîtrisées, un enjeu qui suscite moins d’intérêt chez les cadres (26%), à l'exception de ceux envisageant une reconversion (47%).
Pour autant, alors que
le développement des compétences relatives à la data et à l’intelligence
artificielle est une priorité pour 52% des cadres – surtout ceux de 50 ans et
plus (61%) et les salariés de l’industrie (56%) –, seuls 20% des dirigeants et
RH considèrent ces compétences comme prioritaires à développer dans les deux
ans.
L'importance
stratégique des enjeux technologiques n’est d’ailleurs pas encore tout à fait
intégrée dans la vision à court terme des organisations puisque seuls 5% des
dirigeants et RH identifient la transformation par la data et l’IA comme un
enjeu prioritaire pour leur entreprise.
Des formats à adapter
aux profils
Si le présentiel est
largement préféré, par 78% des cadres et 88% des dirigeants, seuls 28% des
cadres préfèrent une formation dans l’entreprise (VS 50% dans un lieu tiers),
contre 65% des dirigeants. La recherche d’ouverture vers l’extérieur se
retrouve aussi dans les préférences des cadres pour les formats individuels
inter-entreprises qui permettent des échanges avec des professionnels d'autres
organisations (49%), devant les formations en intra-entreprise (28%) et les
dispositifs d'auto-formation (17%).
Autre divergence : 45%
des cadres préfèrent des formats longs de plusieurs jours, tandis que les
dirigeants/RH privilégient l’efficacité opérationnelle à travers des formats à
la journée (45%) ou de quelques heures (38%).
Également, 58% des
cadres favorisent une formation certifiante contre seulement 47% des
dirigeants.
On observe en revanche
un relatif consensus émerge sur la dimension collective des formations (60% du
côté des dirigeants et RH, 57% auprès des cadres), préférée à des
accompagnements individuels.
Les freins à surmonter
Il n’est pas surprenant
que le manque de temps constitue le principal obstacle au développement des
compétences, cité par 37% des cadres et par 45% des dirigeants et RH. Ces
derniers citent le coût des formations (18%) comme le second frein principal à
la formation. Pour autant, 42% des cadres souhaitent continuer à investir un
niveau de temps et d’effort similaire dans le développement de leurs
compétences professionnelles.
Pour Vincent Monfort, Directeur Offre et Solutions Entreprises d’Audencia : « Cette étude apporte un éclairage précieux pour nous, acteurs de la formation pour les étudiants et les professionnels. En soulignant l’extrême motivation des cadres à évoluer rapidement, et majoritairement dans leur métier et leur entreprise, mais aussi le lien entre formation et performance de l’entreprise, elle confirme tout l’intérêt qu’ont les entreprises à capitaliser sur la formation de leurs cadres, avec des attentes très marquées en termes de durée, de format, et de contenus. L’étude confirme aussi la nécessité d’accompagner les dirigeants dans la compréhension et les enjeux de certaines attentes à l’image de ce que l’on propose autour de l’IA et de la formation de leurs collaborateurs. »