Dans un contexte de ralentissement économique et de pression sur le
pouvoir d’achat, l’inquiétude des chefs d’entreprise grandit.
D’après le
baromètre annuel de Syntec Conseil, réalisé auprès de 511 dirigeants, 60%
jugent l’avenir économique de la France préoccupant. Face à ce constat, Syntec
Conseil demeure volontariste et optimiste, en proposant un cap clair pour
relancer à la fois la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des
Français.
« Le cap que nous
proposons se fonde sur la recherche d’un équilibre gagnant-gagnant qui
permettrait au prix de changements courageux, un rebond du pouvoir d’achat des
Français et la relance du dynamisme de l’économie. », explique David
Mahé, Président de Syntec Conseil et Olivier Marchal, Chairman de Bain et
Compagnie France
Relance économique :
agir maintenant avec trois leviers stratégiques
La 13ᵉ édition du
baromètre révèle un climat d’incertitude marqué par l’instabilité politique,
les tensions géopolitiques et une pression budgétaire accrue.
Inquiets, 40% des chefs
d’entreprise anticipent une baisse d’activité, une érosion de la compétitivité
et alertent sur une fiscalité excessive, une complexité administrative et un
marché du travail rigide, sans perspective claire d’évolution.
Dans ce contexte,
Syntec Conseil définit trois priorités pour relancer l’économie française :
- Investir dans la compétitivité des
entreprises
La France est le pays
où les entreprises supportent la plus forte charge fiscale (35% des
prélèvements obligatoires, contre 26% en Allemagne) et où le coût du travail
qualifié est grevé par un coin socio-fiscal élevé. Il importe donc de lever ces
freins à la compétitivité des entreprises, aux premiers rangs desquels la
fiscalité excessive, le coût du travail qualifié, et les lourdeurs
administratives.
- Augmenter la quantité de travail et
mieux le valoriser
La durée annuelle
moyenne de travail est de 2 semaines inférieure à la moyenne européenne
(1615
heures par an contre 1686 heures en moyenne) et le taux d’emploi pour les 15-64
est plus faible que celui de nos voisins (68% contre 70% en moyenne). L’augmentation
de la quantité totale de travail, par l’augmentation hebdomadaire et des
actions ciblées sur les 15-24 ans et les seniors, est une condition du rebond
et doit s’accompagner d’une augmentation du salaire net par réduction des
cotisations salariales.
- Augmenter les investissements d’avenir
Réindustrialisation,
innovation, décarbonation : La France est confrontée à des besoins considérables
d’investissement pour préparer l’avenir et doit également continuer d’investir
dans certains services publics clefs (défense et sécurité, éducation,
justice). Ces investissements requièrent
le rétablissement de nos finances publiques, notamment par l’amélioration de
l’efficacité des dépenses publiques.
« Le cap proposé par
Syntec ne peut se concevoir que sur une période longue de 10 ans, pour lutter
contre l’instabilité chronique nuisible aux entreprises et assurer une
stabilité propice aux investissements d’avenir » poursuit Olivier
Marchal.
Revaloriser le travail
: la compétitivité au service du pouvoir d’achat
« Les entreprises et
les salariés sont les deux moteurs de notre économie. Il est essentiel de
sortir d’une logique d’opposition pour bâtir une trajectoire commune,
ambitieuse et durable. Nous croyons à un pacte gagnant-gagnant : réformer pour
renforcer la compétitivité des entreprises tout en garantissant des gains réels
de pouvoir d’achat aux Français. C’est une ambition réaliste, mais qui exige
une action déterminée et concertée dès maintenant » souligne Olivier
Marchal.
Les réformes de la
compétitivité et de la dépense publique ne seront audibles et efficaces que si
le pouvoir d’achat des Français progresse et que le travail paie plus. Ainsi,
la mise en place d’un pacte gagnant-gagnant permettra de renforcer la compétitivité
des entreprises tout en améliorant le pouvoir d’achat des Français.
La refondation proposée
par Syntec ne peut se concevoir que sur une période de 10 ans, et devrait
permettre une relance de l’économie et du pouvoir d’achat des Français.
Concrètement, le rebond se pourrait se traduire d’ici 2035 par une hausse du
salaire net annuel moyen de 5 500€ contre 1 500€ avec la trajectoire
actuelle et par une augmentation du PIB d’environ 750 milliards d’euros contre
300 milliards sans réforme.
Dans un pays où 74% des dirigeants doutent de la capacité du pays à se réformer pour améliorer la compétitivité, il devient urgent de sortir de l’impuissance perçue. Syntec Conseil appelle à une trajectoire lisible, équilibrée et fondée sur un pacte gagnant-gagnant pour les entreprises et les salariés.