L’Alliance du Diagnostic Immobilier (regroupement de la FIDI et de la
CDI) réagit à l’étude de Kiwidiag sur l’évolution des prix des diagnostics
immobiliers, en particulier du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).
Dans un contexte de
renforcement des exigences réglementaires et de complexification des
prestations, l‘Alliance tient à rappeler que l’augmentation des tarifs,
notamment ceux du DPE, est une nécessité pour garantir la pérennité et la
qualité des services offerts par les diagnostiqueurs immobiliers.
Une hausse justifiée
par des contraintes professionnelles croissantes
L’augmentation des tarifs du DPE et des autres prestations, telles que l’audit énergétique, est le résultat de plusieurs facteurs économiques et réglementaires :
● Formation et certifications : Les diagnostiqueurs immobiliers doivent désormais répondre à des exigences accrues, avec des formations initiales et continues plus poussées, des certifications plus exigeantes et des contrôles réguliers, représentant une charge financière et organisationnelle conséquente.
● Complexité des missions et responsabilité renforcée : Le DPE est devenu un document juridiquement opposable. Cette opposabilité impose aux diagnostiqueurs une responsabilité juridique pleine et entière, les exposant à des risques accrus. Cette évolution implique des pratiques beaucoup plus minutieuses, un temps de travail post-intervention allongé et des coûts supplémentaires liés à la précision des données collectées, analysées et saisies.
● Investissement humain et matériel :
L’évolution constante des réglementations impose l’acquisition d’outils plus
performants et une expertise technique accrue pour répondre aux nouvelles
exigences.
Sur la question des
prix planchers
L’Alliance du
Diagnostic Immobilier rappelle que la mise en place d’un prix plancher pour les
diagnostics immobiliers serait contraire aux principes de concurrence libre et
non faussée, établis par la législation française. Toute tentative de fixation
d’un tarif minimal exposerait la profession à des sanctions juridiques.
Cependant, L’Alliance
estime qu’une réflexion sur des approches tarifaires adaptées, telles que la
tarification au mètre carré pour le DPE et l’audit énergétique, pourrait
constituer une solution pour refléter la charge de travail spécifique liée à
chaque mission, tout en respectant les règles de concurrence.
Une revalorisation
indispensable pour assurer la qualité et la sécurité
Les exigences
croissantes imposées aux diagnostiqueurs immobiliers, combinées à
l’opposabilité du DPE, nécessitent une rigueur et un investissement inédits
pour sécuriser les diagnostics. Cela se traduit par un coût réel que les tarifs
doivent refléter.
La généralisation des
diagnostics et l’élargissement des obligations réglementaires imposent donc une
revalorisation des prix pour :
● Assurer un service
de qualité, fiable et sécurisé, qui garantit la transition énergétique, la
conformité des bâtiments et la sécurisation des transactions.
● Couvrir les
investissements liés aux formations, aux outils et aux contrôles réguliers,
indispensables pour répondre aux nouvelles règles…
L’Alliance du
Diagnostic Immobilier insiste enfin sur l’importance de préserver la
transparence et la compétitivité dans le secteur, tout en soutenant les
diagnostiqueurs dans leur mission essentielle au service des propriétaires, des
locataires et de la transition énergétique.
Yannick Ainouche,
président de la CDI, rappelle : « Face à l’évolution des exigences
réglementaires et des attentes accrues des consommateurs, il est impératif
d’adopter une révision des tarifs qui soit à la hauteur de la technicité et de
l’engagement nécessaires pour réaliser des prestations de qualité.
L’augmentation des prix est incontournable, mais elle doit s’accompagner d’une
démarche transparente et équitable pour tous les acteurs. Nous devons trouver
un juste équilibre entre rentabilité, professionnalisme et respect des lois. En
tant que diagnostiqueurs, notre mission est de garantir des prestations de haut
niveau au service de la transition énergétique, tout en préservant la viabilité
économique de notre profession. »
Lionel Janot, président de la FIDI, conclut : « Nous sommes à la disposition des Pouvoirs Publics pour examiner les hypothèses d’évolution juridique utiles. Mais nous pensons que les diagnostiqueurs immobiliers ne doivent pas être seuls à assumer les investissements et les coûts permettant d’atteindre les objectifs importants des politiques publiques et de la société. Notre démarche vise à un équilibre “gagnant-gagnant” : plus de sécurité, plus de cohérence avec les objectifs français de neutralité carbone, plus de qualité et de précision au service des propriétaires-acheteurs-locataires… Donc plus de reconnaissance et de valeur ajoutée pour la mission du diagnostiqueur. »